Bain de sang à l'ancienne
Cinq ans après son dernier album en date, Obituary se prépare à sortir son nouvel album studio intitulé Inked In Blood. En tant que pionnier et porte-drapeau du death metal traditionnel, le groupe de death metal Floridien sort un album dans la grande tradition du genre, à grands renforts de riffs agressifs et de rythmiques brutales qui sauront réveiller les ardeurs des fans de la première heure.
Un coup de trique. C'est ainsi que commence Inked In Blood. Pas d'intro, d'entrée progressive. "Centuries of Torment", première chanson de l'album, avoine direct avec la voix arrachée de John Tardy et les guitares rugueuses de Trevor Peres et Kenny Andrews. C'est rapide, ça riffe sans concessions avec la mode moderne (hormis celle du revival) et la rage d'Obituary est bien présente.
Tout l'album Inked In Blood suit cette politique. Peu de fioritures, d'effets abscons ou de concepts dingos. On trouve certes une petite partie de guitare acoustique dans "Visions In My Head" ou une intro en fondu sur "Violent by Nature". Sinon, Obituary fait du death et uniquement du death, dans la pure tradition des groupes de Tampa.
Le son fait beaucoup penser à Slowly We Rot. Loin des production cliniques des groupes modernes, les guitares sont grasses et emplies de cette chaleur macabre qui fait le charme des vieux albums de death. La batterie de Donald Tardy est puissante sans être trop mise en avant et le bassiste Terry Butler suit l'ensemble en toute discrétion.
Dans cette vague de traditionalisme brutal, inutile de chercher du nouveau, il n'y en a pas. Obituary applique sa formule, comme il le fait depuis Slowly we Rot. Cette formule qui met en avant un death des plus old school, avec un growl immédiatement identifiable et encore un peu humain (Corpsegrinder est loin) et des influences musicales qui ont encore un pied dans le thrash. Du death old school, par des musiciens old school, pour des fans old school.
C'est justement ce qui fait le charme d'Inked In Blood. Ce death artisanal, fait par un groupe qui sait qu'il ne peut pas décoller de sa formule déjà appliquée dans les huit albums précédents. Au fond, les gars d'Obituary sont des mecs normaux qui s'assument, qui font leur popote brutale sans se décarcasser. La recette plait (le groupe a quand même récolté 20 000 dollars via Kickstarter pour financer cet album) et le groupe ne veut pas la changer, ni changer tout court.
Obituary garde son rôle de porte-étendard du death traditionnel, qui lui sied à merveille.