Helevorn est un combo de doom gothique fondé en 1999, méconnu par chez nous et pour cause, ils sont originaires d’un archipel Espagnol bien connu de la jet set bling-bling et des teufeurs du monde entier accros au dancefloor hors de prix, venant se trémousser et se faire "voir" : les Baléares.
Pourtant ils ne sont pas d’Ibiza mais de l’île principale, Majorque et sa capitale Palma, ce qui n’en est pas moins étonnant d’y trouver un groupe de Metal, et de surcroit, très intéressant.
En effet, nos insulaires méditerranéens sortent avec ce Compassion Forlorn leur troisième album. Ils proposent un doom à l’ancienne, mais remis au goût du jour avec une prod' claire et dynamique d’une qualité exemplaire. Un régal pour les oreilles.
La musique est bien dans le style, lancinante avec des riffs lourds assortis de lignes mélodiques accrocheuses rappelant les grandes heures du doom gothique du début des années 90 avec notamment My Dying Bride, Anathema, Katatonia (dont ils ont fait une reprise sur leur premier LP Fragments, présente sur un tribute aux Suédois) et surtout Paradise Lost. Les influences sont là mais pas pour être singés, juste pour apporter une nouvelle pierre à un édifice quelque peu vieillissant.
Ils savent aussi varier leur tempo en lâchant la cavalerie pour de très bon passages rapides comme sur "Burden Me" (dont un clip est tiré, à voir en fin d’article) et apportent leur lot de nappes de clavier, de piano avec une batterie bien présente et massive, avec une double grosse caisse ("Delusive Eyes") dans un ensemble habilement agencé pour un cocktail savoureux.
Côté chant, la voix se fait à la fois claire (avec parfois des effets de reverb pas toujours heureux), mais c’est surtout les growls franchement énormes de Josep Brunet qui impressionnent. Puissants et graves, on les sent venir du plus profond de sa cage thoracique. Techniquement maitrisés et bien plus intéressant que ceux d’un certain Nick Holmes par exemple, sans commentaire…
Pour finir niveau chant, des choeurs, ceux du Mallorcan Doom Choir qui apportent une ampleur aux trois titres où ils sont présents mais c’est surtout le choix judicieux de l’invitée féminine pour le dernier titre de l’album "Els Dies Tranquils" en la personne de la chanteuse Irlandaise Lisa Cuthbert qui y pose son timbre délicat et mélancolique sur un couplet/refrain vraiment magnifique pour finir cet album en beauté.
Nous avons ici affaire à de grands compositeurs de mélodies entêtantes dans le sens le plus noble du terme qui n’ont rien à envier aux ténors du genre dorénavent plutôt moribonds pour certains. Un petit vent de renouveau venu de l’underground insulaire Iberique et une bien belle découverte chaudement recommandée.
A noter pour être complet, le beau travail sur la pochette assez étrange et sombre.
Pour en savoir plus et vous procurer la discographie de cet excellent groupe, non diffusée sur notre territoire malheureusement, allez sur le site officiel d’Helevorn et sa boutique en ligne ou il y a des offres très intéressantes dont des bundles T-shirt/CD, mais surtout les 3 opus réalisés dont le dernier avec des goodies (poster, badge et médiator) le tout pour seulement 25 euros ports compris ! Alors pourquoi s’en priver et, par la même occassion, contribuer au soutien d’un groupe qui le mérite grandement. Vous aussi, amis tourneurs, si vous lisez cette chronique, pensez à eux pour quelques dates en France pour les faire découvrir.
Liens utiles :
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Note 8,5
