Alors jetez vite la rondelle dans votre lecteur et c’est parti. La voix est bien proche de celle de Bernie (Trust), les riffs sont simples et branchés directement sur la planète rock’n’roll, les refrains sont énormes tant ils sont prévisibles (avec des « hey doc, j’attends ma dernière piqûre », des « motivé pour tuer » ou des « barré du cerveau » repris en chœur), les breaks sont bien aérés et, bien sûr, des paroles, pas toujours distinctes (ça aussi c’est un classique !), taillées dans un français direct et sans fioritures. Les soli sont très bien foutus, sans acrobaties ou phrases inutiles, la rythmique semble faite de granite et la production globale est puissante et rugueuse comme il faut.
Sans être transcendantes, les parties qui se veulent plus lentes et groovy se laissent écouter, mais on est toujours bien content de retourner vers du musclé qui sent le bar mal famé et la bière bon marché.
En revanche les accélérations, à l’image de l’intro de "Rage", sont vraiment les bienvenues et on se voit déjà dans un pogo convivial et viril.
Epuisés et presque la larme à l’œil, on arrive à la fin de l’album pour s’éclater sur "Envahisseurs", un final en beauté qui résume bien la galette : du hard hexagonal pêchu qu’il conviendrait presque d’écouter en 33 tours. Mais bon, le troisième millénaire est là et il faut bien s’adapter… Heureusement qu’il reste des groupes comme MAD pour faire vibrer la corde de la nostalgie des anciens et, peut être, donner l’envie aux gamins de se changer en archéologues le temps d’une expédition dans le grenier pour retrouver les vieux disques qui moisissent peut être dans un carton…
Bassayaya