Therion – Sitra Ahra

Therion nous revient en cette rentrée 2010 avec son tout nouveau bébé, gentiment prénommé Sitra Ahra, trois ans après l'atypique Gothic Kabbalah, qui avait perturbé les fans par ses sonorités inhabituelles. Therion semblait annoncer un changement. Va-t-il s'opérer sur cette nouvelle offrande du groupe aux fans avides et intransigeants?

Tout d'abord on ne peut pas dire que les dernières actualités des suédois soient pour nous rassurer, d'abord le départ de Snowy, chanteur mythique, revenu depuis au sein du groupe (Dimmu Borgir n'a pas dû l'enthousiasmer), ensuite départ également des guitariste/bassiste (les frères Nieman) et du batteur, laissant bien seul le compositeur charismatique Christofer Johnsson.

Néanmoins rassurez vous, ce dernier n'aura jamais été en panne sèche, sachant ce qu'il veut et entendant son public, il a mis dans Sitra Ahra toute son expérience et son talent pour un résultat proche de la perfection. Explications:

Vous, qui avez adoré Theli, Sirius B ou encore Lemuria! Vous, qui avez été déboussolé par Gothic Kabbalah et qui espériez un retour aux originaux! Vous êtes tous concernés par Sitra Ahra, qui est un recueil foisonnant et riche de tout ce que Therion était, est et sera: des arrangements orchestraux grandioses, des choeurs, un chant maîtrisé à la perfection, le tout allié à la puissance du métal, des guitares à la batterie en passant par la basse.

On entre directement dans le vif du sujet par le titre single, déjà disponible sur internet, Sitra Ahra. A peine les premières notes entendues que l'on sait d'ors et déjà que l'on a affaire à Therion, riffs acérés, voix féminine soprano conjugué aux choeurs masculins emmenés par la batterie et les arrangements. Bref un titre très classique, qui peut malgré tout rebuter certains par une nouvelle voix, plus « criarde » mais qui donne une autre dimension à ce single.
S'ensuit l'un des premiers titres phares de ce brulôt, Kings of Edom, près de 9 minutes de musique, où tout y passe, les arrangements sont encore une fois majestueux, les chants sont conjugués à la perfection, Snowy est en très grande forme (et le montrera tout le long de Sitra Ahra). Une pièce opéra digne de Therion.

Autre morceau majeur, et terriblement dantesque, j'ai nommé Land of Canaan, qui à lui seul justifie l'achat de cet album. Une introduction légère qui s'alourdit immédiatement avec le duel que se livrent les voix masculines inquiétantes et les voix claires féminines. Entrée de riffs bien sentis, voix éthérée, petit coup d'harmonica avant d'enchaîner sur les couplets qui alternent entre ambiance légère avec un passage piano-bar qui accompagne les choeurs tous plus sublimes les uns que les autres. Les mélodies et les rythmes sont constamment remaniés tout du long de ses 10 minutes de son jusqu'à l'apothéose du titre où chacun y va de son instrument: l'une des plus grandes oeuvres produites par Therion à ce jour, arrivant sans peine au niveau de To MegaTherion, Birth Of Venus Illegitima et Son Of The Sun, pour ne citer qu'eux. Impossible de continuer d'en parler sans un emploi abusif de superlatifs!

Et le reste de l'album n'est pas bâclé, loin de là, avec un autre morceau très intéressant répondant au nom d'Hellequin, à la structure somme toute basique mais avec un refrain ultra-efficace et des voix toujours aussi convaincantes, dont celle du célèbre Thomas Vikström. Même constat pour Cu Chulain, très entrainant sur le refrain bien qu'inquiétant sur les couplets avec des voix criées et des choeurs imposants!

Petit clin d'oeil à la période Sirius B, un de plus, avec la suite de la série Kali Yuga, le part III étant à la hauteur des deux autres, avec une voix profonde et torturée donnant toute la dimension à la piste.

Je m'interroge un peu sur le titre Din, très à l'écart, étant un morceau ultra rapide, blasté, à la voix crié, batterie à fond pour un titre défouloir. Un bon intermède avant d'entamer la fin du voyage avec After The Inquisition: Children Of The Stone. Alors là mes amis, voici une énième claque de ce Sitra Ahra, ouvrant sur des guitares sèches, puis laissant place aux choeurs d'enfants, instant magique que l'on croirait presque volé, avant d'entrer en duo avec des choeurs adultes qui leur donnent la réplique, accélération puis final magistral. Un moment de toute beauté pour cette pièce finale majestueuse.

En conclusion, que dire de plus, à part peut être que Therion revient avec Sitra Ahra aux grands classiques du metal opéra qui ont fait son succès, ne faisant de Gothic Kaballah qu'une expérience sur le chemin de la réussite et rappelant qui est le patron dans ce domaine très fermé du métal! Christofer Johnsson nous démontre qu'il n'a besoin de personne pour avoir l'inspiration, et à l'heure où certains groupes tournent en rond, Therion se ré-invente sans se trahir, et c'est sans doute cela la marque des grands!

Un album absolument dantesque, ne souffrant que de très peu de défauts, si ce n'est celui de prétendant au titre de meilleur album de 2010.


Tib

Ma note: 10/10


La Grosse Page de Therion

NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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