Mägo de Oz – Ilussia

Le clown du spectacle ?

Hola buenos dias, o buenas tardes, soy el Mägo de Oz y voy a contar una nueva historia de metal... si si, soy muy serioso!

Pardon? Ah, le coup de la chronique narrée en faux espagnol de cuisine a déjà été fait à l'occasion du dernier album, dommage je me voyais bien vous causer du nouveau Mägo de Oz ainsi, cet Ilussia sorti un peu de façon anonyme le 21 octobre...

... oui, anonyme, alors certes en dehors de l'Espagne il s'agit d'un combo pas forcément réputé, notamment en nos terres (et quel dommage, comme on aimerait les voir invités à un Hellfest par exemple - je dis ça je dis rien), mais depuis le départ du charismatique chanteur José Andrëa on peut affirmer que la bande de Madrid suscite de moins en moins d'intérêt malgré un Hechizos, pócimas y brujería (le premier sans le vocaliste déchu) loin d'être ridicule et notamment mis en valeur par la désormais chanteuse permanante Patricia Tapia.

"Pensatorium" brille d'emblée dans un folk metal symphonique affublé même d'une chanteuse lyrique (une certaine Pilar, en plus de Patoche donc) plutôt bruyante de talent, ça passe bien et ça rappelle les joutes épiques des Gaia (notamment le III) sans pour autant chercher une innovation quelconque. On reste dans une touche épique et old school à la fois, avec même ici un break très "Stars 90" (pour les nostalgiques des émissions de variétés avec le grand ami du metal Michel Drucker), et même un solo de synthé improbable que Jens Johansson lui-même n'aurait pas osé puiser dans ses réserves. Ca fait cependant du bien, et on redemande... sauf que sur 1h05 et sans surprise notable, la recette s'essouffle un brin, parfois, par instants.

Ce n'est cependant pas la faute du frontman Zeta dont la voix n'est pas si éloignée de José et qui semble avoir su le remplacer avec grand brio. On ne se rend pas compte de la différence et ça passe toujours aussi bien au son de plus en plus celte des Mägo au dou son de l'ami Mohamed et son violon. Les hymnes ("Melodian", le nostalgique "Cadaveria"...) persistent, les joutes nerveuses entre folk et heavy ("Abracadabra") se font jouasses, l'humour musicale reste savoureux (le hard FM folkisant "Salvaje" fera rire) et les chefs d'oeuvre continuent à pointer leur tétés en dardant de bonheur (l'éponyme "Illussia" en tête)... mais, il y a un mais !

Mägo de Oz

Un mais de choix : la longueur donc... Il semble certain que Mägo de Oz reste inspiré, mais au-delà de tout ce folklore qui navigue entre rock, heavy, cordes et flutiaux en folie, on peut se demander pourquoi cet opus dépasse l'heure et se voit affublé en son sein (qui darde certes, mais...) de morceaux quelque peu inutiles comme ce "Vuelta alto" faussement Skyclad sombre orchestral qui singe même le Eluveitie sur le côté simpliste un peu moderne et ce malgré une belle ligne de basse. Inutiles (la chanson à boire "Pasen y beban" par exemple, dans la lignée de "Vodka 'n' roll" à la Korpiklaani) ou mièvres et vides de profondeur, enfin dans cette catégorie je n'en citerais qu'un : "Si supieras..." ou la ballade qu'il fallait peut-être éviter (si on occulte la conclusion de l'album)... même si j'avoue n'avoir jamais été transcendée par leurs chansons de lovers, si ce n'est "Duerme..." issue d'une chanson traditionnelle. Alors, pourquoi si long ? L'inspiration était cependant là pour faire quelque chose de solide sur 40 minutes, alors... pourquoi ? Porque ?

Certes je suis dure (oui, je darde quand même, pfffiou), et j'apprécie cependant cet album qui sorti de tout contexte historique m'aurait même filé une sacrée baffe. Mais voilà, c'est Mägo de Oz, et je ne suis pas surprise ni transcandée au fil des écoutes, d'autant plus que j'avais été surprise de découvrir cette nouvelle sortie venue de nulle part. Mais voilà, quoiqu'on en dise, j'ai envie de me rabattre sur la trilogie Gaia ou l'excellentissime Finisterra. Pas par nostalgie mal placée, mais parce que Mägo a fait mieux... ou pareil, mais avant, à une époque où peut-être la scène dite folk metal était moins chargée. Ah, peut-être est-il là le souci, au final... du coup je reste magnanime sur ma note, aussi parce que après toutes ces années cette formation reste avant tout efficace et nous laisse profiter de sa musique un large sourire aux lèvres, et c'est là le principal malgré tout.

La Folle Fougère

 
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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