Il s'agit en effet du FILTER le plus heavy depuis "Short Bus", soit leur premier album. La boîte à rythme qui lance "The inevitable relapse" nous renvoie directement aux grands moments de la carrière du groupe. L'envie et l'énergie retrouvées font plaisir à entendre, d'autant que la production est nickel, on ne peut plus claire et puissante. Jetez donc une oreille à "Drug Boy" pour vous en convaincre, tout y est : gros riffs heavy bien lourds sur fond de chant furibard (mais pas du growl pour autant), le pont qui suit comme il faut et le refrain imparable qui colle impeccablement, pas de doute c'est du grand art. Un peu démodé peut-être, FILTER n'est plus à la pointe de l'innovation comme il a pu l'être, mais Richard et ses musiciens ont l'air de s'éclater et envoient la purée bien comme il faut, sans oublier bien sûr les passages catchy qui participent pleinement à l'identité du bonhomme (l'emprise du chanteur sur le projet et le line-up instable ne permettent que difficilement de parler de groupe). D'autant que le pépère n'a rien perdu de ses capacités vocales, tout aussi énormes qu'à la grande époque. Capable de passer du bourrin au mélodique (et tout ce qu'il y a entre les deux), sa voix reste l'élément clé de l'ensemble. Dès lors, on peut critiquer l'absence de réelles surprises, ou se laisser aller à la joie d'avoir un bon (voire très bon) FILTER à se mettre dans les oreilles.
Parce que putain, qu'est-ce que c'est efficace quand même ! Avec leurs variations d'ambiances, les mid-tempo "Absentee Father", plutôt agressif (malgré un refrain une fois de plus über catchy de derrière les fagots made by tonton Patrick), et le plus mélodique "No `love", impossible de s'ennuyer ou de ne pas bouger la tête. Seule "Fades like a Photograph (Dead Angel)", avec son refrain qui tombe comme un cheveu sur la soupe, déconnecté du reste, fait un peu retomber l'ambiance. La suite rattrape le coup sans problèmes, trois mid-tempo blindés d'ambiances menaçantes et de gros refrains, moins évidents que les premiers titres, viennent rebooster tout ça avant un excellent final composé du touchant "Clouds" (ne vous attendez pas à une ballade pour autant), excellement bien fichue avec le retour du refrain monstrueux qui fait mouche à tous les coups, et le plaintif et planant "No re-entry", parfait pour conclure.
Inconsciemment (ou pas) construit comme les 2e et 3e albums, soit un début tonitruant, une suite moins évidente et du planant pour finir, "The Trouble with Angels" fait plaisir de la même façon que lorsqu'on retrouve un bon pote après l'avoir perdu de vue, qui revient avec la patate après une période difficile. Pas de vraies surprises donc, mais FILTER a la pêche et se remontre sous son meilleur visage. On regrette un peu la folie qui voyait le groupe enchaîner bombes à fragmentation sur-heavy avec des ballades purement pop, mais la plus grande homogénéité affichée sur ce 5e album n'est pas désagréable pour autant. Choisissez votre camp, moi je m'en vais me remettre un petit "Drug Boy" dans les oreilles. Idéal pour se mettre en condition à tout moment de la journée ! Welcome back, guys !
Ma note : 8/10