Enfin de retour ! Après une promesse pas vraiment respectée du leader teuton de revenir en Aquitaine à la tournée précédente, c'est in-extremis qu'Edguy se présente à Bordeaux cette année. En effet, dans la première annonce de tournée européenne, Bordeaux fût tout simplement zappée. Quelques jours plus tard, la date de Paris sera décalée au profit de la capitale Girondine.
Et c'est tant mieux, la soirée s'annonce belle ! La Rock School de Barbey est à la limite de sa capacité, le sold-out est évité de justesse. Comme quoi le heavy germanique attire toujours un peu de monde en Province. L'affiche est envieuse, Masterplan s'occupe de la première partie. Dommage d'avoir laissé Unisonic en chemin, même un petit groupe local aurait pu être sympathique avant la déferlante. Tant mieux pour les impatients, le show démarre à 21h pétantes.
Masterplan
Je dois dire que je ne me suis jamais trop penché sur la discographie de ce groupe. Hormis le fait que j'adore le style de Jorn Lande, mon seul repère lors du concert était la chanson "Soulburn", tombée par hasard dans mes oreilles un soir de recherche musicale. Je m'attends donc à recevoir quelques claques qui me donneront envie de me plonger réellement dans les plans du Maître... Message presque reçu. Gros problème de cette salle, n'espérez pas entendre clairement le chant, la basse ou les claviers en étant collé à la scène, triste constat de la quasi-totalité de mes concerts ici. Seul le son des amplis et la batterie parviennent aux oreilles des fans lève-tôt. La contrepartie étant une proximité indéniable avec les artistes. Demander un médiator est tout à fait possible de vive voix (merci Roland Grapow !) et donne presque l'impression de participer à une répétition du groupe.
Barbey se chauffe doucement, l'accueil est assez mou pour un groupe de cette trempe. Arrivée assez simplette du quintet sur "Enlighten Me", et son refrain imparable. Les atouts indéniables de ce groupe ? Refrains parfaits et rythmiques appuyées. Sur cette tournée, le groupe assure avec les grands classiques, dont une bonne partie est extraite du premier album éponyme. Un manière de pouvoir comparer les performances de leur nouveau chanteur Rick Altzi. Prestation tout à fait honorable, mais qui reste à des kilomètres de ce que pouvait réaliser Jorn Lande. Son style est néanmoins respecté et le show est agréable, mis à part l'effet statique sur scène et le prompteur du chanteur (surtout quand il tombe en panne en plein milieu du set...). Mention spéciale à Roland Grapow à la guitare, véritable pilier du groupe, disposant d'un son de guitare imposant qui pousse les rythmiques du groupe à une autre échelle. Au bout de quelques morceaux, l'ambiance n'est déjà plus la même. Le public hurle, chante et participe, le groupe sourit un peu plus, et après un set carré et agréable (quoiqu'un peu statique), la bande se retire sous les applaudissements.
Setlist:
Per Aspera Ad Astra
Enlighten Me
Heroes
Crimson Rider
Keep Your Dream Alive
Crystal Night
Spirit Never Die
Soulburn
Kind Hearted Light
Crawling From Hell
Edguy
Place aux rois de la soirée. Le décor de scène est de plus en plus évolué au fil des tournées, batterie au centre et surélevée, une drôle de bâche pliée sur la gauche (qui se révèle être un corps gonflable à l’effigie de l'horrible policier de la pochette de Space Police), background lunaire dans les tons bleus évidemment, amplis sur les côtés, et c'est parti pour 1h30 de show. Public chauffé à blanc, "Love Tyger" démarre les hostilités. On retrouve un groupe toujours en forme, à l'aise sur scène et souriant, Tobias légèrement en retrait pour le début du show, laissant les gratteux découvrir l'avant scène. Rien de neuf, c'est toujours un bonheur de les voir évoluer en live, et les morceaux s'enchaînent presque trop vite...
Côté set-list, nous avons toujours les essentiels ("Superheroes", "Babylon", "King of Fools", "Lavatory Love Machine"...), quelques nouveautés du dernier album ("Space Police", "Defenders Of The Crown"...) mais également quelques vieilleries ("Out Of Vogue", "All The Clowns"...). "All The Clowns" ?! Ah oui, à Bordeaux les fans sont exigeants et demandent eux même les prochains morceaux, jamais joués ailleurs. Devant un public étonnement uni, Tobias explique poliment qu'il n'a pas bossé ce titre, que c'est compliqué, pas prévu... Mais vu qu'on est mignon, on nous la fait pour les rappels quand même ! Sûrement après avoir révisé les paroles vite fait... Et surtout dû au public enflammé de cette soirée, sur « la plus petite date de la tournée Européenne » !
De même pour "Babylon", ajoutée sur le moment parce que Monsieur fait ce qu'il veut. Durant ses longs intermèdes, il n'a de cesse de rappeler qu'il emm*rde son label (présence de la reprise "Rock Me Amadeus" sur le dernier album), que certaines dates n'étaient pas prévues par le tourneur au risque de ne pas être rentables, que sans le public chaque groupe n'est rien... Ces propos ne font que confirmer ses dires lors d'interviews, un peu le melon, mais tout de même réaliste et une envie irrépressible de contrôler intégralement ses petits bébés, Edguy et Avantasia.
Un petit tour vers les musiciens, rien à redire, c'est carré net et sans bavure. Jens est toujours magistral sur ses parties, Dirk participe sur quelques soli (de plus en plus réussis), le son de basse d'Eggi s'intègre parfaitement dans l'ensemble et les grimaces de Felix font toujours sourire. Ces messieurs sont toujours très mobiles et échangent régulièrement leur place, histoire que les premiers rangs profitent un peu de tout le monde.
Tobias est intenable, fait évidemment chanter le public, se plante un peu dans ses paroles ou dans les titres de ses chansons, quoique rien de très alarmant quand on connaît le bonhomme. Le show reste précis, mais drôle et bon enfant. Quelques ombres au tableau, pourtant parfait jusque là, le son en lui même est correct sans plus (on a connu bien pire dans cette salle tout de même). Le solo de batterie interminable est toujours là, un bon vieux morceau à la place aurait eu bien plus d'impact.
Au final on reste sur un très bon concert d'Edguy, avec l'ajout de deux morceaux surprise, une très bonne ambiance, un groupe en forme et content d'être là, et qui, on l'espère, repassera encore souvent dans nos contrées.
Setlist:
Love Tyger
Out of Vogue
Ministry of Saints
Superheroes
Defenders of the Crown
Vain Glory Opera
Drum Solo
Space Police
Babylon (break 'The Trooper')
Rock Me Amadeus
Land of the Miracle
Tears of a Mandrake
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All the Clowns
Lavatory Love Machine
King of Fools
Copyright photos: Julie Warnier http://juliewarn.deviantart.com/