Seulement deux ans après un très bon Guitar Gangsters & Cadillac Blood, les Danois nous livrent déjà Beyond Hell/Above Heaven, sorti le 10 septembre dernier chez Universal. Il s’agit là de leur quatrième album en seulement cinq ans, dont deux ont déjà reçu le prix du meilleur album aux Danish Metal Music Awards (The Strength/The Sound/The Songs en 2005 et Rock The Rebel/Metal The Devil en 2007) ! On attendait donc aussi bien de la nouvelle étape de la jeune, mais prolifique carrière de Volbeat… Verdict ?
Un très convaincant « The Mirror And The Ripper » ouvre le bal, à toute berzingue et double pédale à l’appui… On comprend tout de suite les raisons qui ont poussé Metallica à rappeler le groupe, pour ouvrir leur tournée européenne de cette année : du trash efficace comme on l’aime, boosté par le texte saccadé que scande l’excellent Thomas Poulsen, dont la voix n’est pas sans rappeler celle d’un Dexter Holland (The Offspring). Rythme original, refrain à la mélodie travaillée… Volbeat se présente sous son meilleur jour avec cette entrée en matière qui retient l’attention pour la suite de l’album.
Puis c’est une intro dans le plus pur style hard rock australien qui entame le second morceau, « Heaven Nor Hell », à laquelle vient se greffer le son country d’une ligne d’harmonica, tenue pour l’occasion (et avec talent !) par Henrik Hall (ex-Love Shop). On est heureux de voir que les Danois conservent leur marque de fabrique : un mélange des genres très bien ficelé et toujours suprenant… Plaisant ! Et ces variations maîtrisées continuent avec un « Who They Are » plus brut, mais toujours bon. Quelques motifs du guitariste Thomas Bredahl rappelleront même à certains un « Oroborus » de Gojira, tandis que le refrain nous apporte des senteurs de hard US, bluesy à souhait.
« Fallen » et « A Better Believer » basculent ensuite dans un son et un phrasé tous californiens, on aurait presque l’impression d’écouter un vieux Greenday ! L’ensemble est toujours bien pensé, mais perd malheureusement un peu de patate… Et c’est alors qu’arrive (à point nommé !) la pièce maîtresse de l’album : « 7 Shots ». Les guests prestigieux invités par Volbeat n’y sont pas pour rien : Michael Denner (Mercyful Fate, King Diamond) améliore sensiblement la qualité du jeu de guitare de l’album, et la participation vocale de Mille Petroza (Kreator) vient couronner une très belle pièce, où les contributions des invités se révèlent pertinentes et efficaces. S’ensuivent deux morceaux un peu plus rock (en fait, un peu plus mous) et sans grand intérêt (« A new day », « 16 dollars ») qui ramollissent l’ambiance de manière un peu décevante... Ce qu’on pourra finalement déplorer pour toute la fin de l’album, à l’exception d’un « A Warrior’s Call » plus brutal, correspondant plus à ce que l’on attend de la formation danoise. Quant à la prestation de Mark « Barney » Greenway (Napalm Death), elle donne au morceau « Evelyn » un côté trop extrême qui jure avec le reste de l’opus.
On retiendra donc de ce Beyond Hell/Above Heaven plusieurs bons, voir très bons morceaux, et quelques personnalités talentueuses du monde du metal, employées à bon escient dans l’excellent « 7 Shots ». Néanmoins, les trashers les plus puristes regretteront probablement le côté punk rock un peu trop exacerbé de la deuxième partie de l’album… Qui n’en reste pas moins une petite heure de musique énergique, largement suffisante pour sauter partout dans son salon, histoire de se défouler après une rude journée !
Note finale: 7/10
Goeth