Après une bonne nuit de sommeil, je me réveille sous une pluie bien « nordique ». Un petit déjeuner à Valenciennes s’impose.
Tout est fermé sauf une brasserie près de la Basilique de Saint Cordon. Les chants s’échappent de la nef blanche et m’entourent... On les entend comme si on y était. Et là j’apprends que le 2ème dimanche de Septembre, la ville de Valenciennes organise une importante manifestation de dévotion populaire catholique. Une procession martiale qui se fait à pied autour de la ville (environ 18 km). Je suis piégé.
Argh, il est temps pour moi d’aller célébrer d’autres types de cantiques. Amen !
Mais avant d’arriver sur le site un petit détours par le Café de la Poste de Raismes. Sur les murs de briques des photos des Puits de Mines. Des affiches « M. Marc Moissat est remplacé par M. Jean Caisse », « L’eau fait pleurer, le vin fait chanter, mais si tu bois pour oublier n’oublie pas de payer ». le papier « Tue-Mouche » est accroché au dessus du bar. La patronne est sympathique. Les habitués qui entrent dans le bar viennent vous serrer la main même s’ils ne vous connaissent pas. A la télé, suspendue au mur, l’émission « Pop Kitsch » de MCM diffuse "Din Daa Daa" de George Kranz.... décidément une porte s’est ouverte dans l’espace-temps. Il est temps pour moi de rejoindre au plus vite le site du Festival.
Difficile est la tache d’ouvrir un festival un dimanche à 12H30 après une matinée plus qu’arrosée (je parle du ciel). C’est ce que fait Veloce Hystoria, groupe de Bourges (la ville) qui font dans le Prog Metal. Je ne m’étalerai pas sur leur prestation, solide mais pas dans mes goûts.
Le sol est encore humide et gadouillant mais c’est largement praticable. Il ne pleut plus. Le groupe prend la pose et puis voilà... faut bien commencer ! Le public arrive au compte-goutte. Il y aura encore moins de monde que le Samedi. Surement moins de 1200 personnes sur les 2 jours.
Sur la scène découverte arrive les régionaux de l’étape Until the Last. ils sont très jeunes et viennent de Valenciennes. Ils ouvrent devant très peu de monde. Ils font dans le Screamo/Pop/Harcore. C’est très sautillant. Le soleil commence à apparaître entre les nuages. Une belle journée s’annonce sur Raismes.
Whyzdom, ils sont français et font dans le Symphonic Metal. Ah, dans mon oreillette on m’informe que leur ex-chanteuse Telya Melane vient de partir et que les vocaux sont désormais assurés par l’ex-chanteuse Lisa Middelhauve du groupe allemand Xandria (non, pas la boisson espagnole très connue). Tout un programme.
Oh, on me donne un prospectus pour des concerts organisés par Epiphora Production avec un joli logo de « La Grosse Radio »...
Lisa est « légèrement » bien en chair. A mon avis elle a fait un passage à la friterie, à gauche de la scène pour prendre une collation avant de monter sur les planches (qui doivent grincer).
Soit son corset est trop serré, soit elle a pris une taille ado. Un soupçon de cellulite remonte sous les bras. Bon allez, ce n'est que de l'humour, disons juste que cela n'entache à rien ses capacités vocales ! Un groupe à revoir, une fois mieux rôdé avec cette nouvelle chanteuse...
Crackmind nous vient du Nord... de la France. C’est du Hard Rock. Parfait pour le public du Raismes Fest (que l’on prononce Rême). Ils sont jeunes, sûrs d’eux. Le chanteur est le sosie d’Eddie Vedder (Pearl Jam). Il en a même parfois les intonations. Mais il ne faut pas sauter dans le pit pour faire participer le public quand il est aussi clairsemé que les cheveux d’un vieux hardos du Festival...
Bloody Mary sur la Grande Scène balance son Hard Rock rempli d’énergie tout droit sorti d’un album des Almighty. C’est du Hard classique mais c’est très bien envoyé.
Ensuite, comme la veille, c’est le retour d’Incry. Ils auront donc eu le privilège de jouer deux fois.
Des poseurs, en veux-tu, en voilà... j’ai nommé Heaven’s Basement. C’est sympa, ils se sont seulement trompés d’époque. C’est le Cinderella anglais. Ils doivent être sponsorisé par un gel de fixation pour cheveux. Les magazines Kerrang! et Metal Hammer Uk les considèrent comme un des meilleurs groupes live anglais... mouais, il faut toujours se méfier de la Perfide Albion. Ils arrivent quand même à faire décoller l’ambiance qui reste pour le moment entre le trèfle et la troisième pétales d’une marguerite.
Lost Soul viennent des Yvelines. C’est du Prog technique et mélodique influencé par Dream Theater et Franck Zappa. Ils jouent bien mais finissent par un « Heaven & Hell » de Black Sabbath un peu trop poussif. Deni Marinovic, ici chanteur, joue aussi dans l'excellent Endless Shiver que l’on avait aperçu au mythique (!) Thunder Fest un Vendredi 13... Un grand (!) souvenir s'il en est !
A présent ce sont les Alsaciens de Karelia qui reviennent au Raismes Fest. Ils sont abonnés au Premières parties de Scorpions. Ils jouent du Heavy assez classique devant un public qui semble les apprécier. A la fin du set Matthieu Kleiber (chant) reviendra déguisé en rappeur pour une critique acerbe des clichés du monde de la musique.
Glowsun est un groupe de Lille. Ils avaient sorti leur premier album "The Sundering" en 2008 (disque du mois dans Rock Hard # 85). La musique nous évoque les premières années du Stoner comme celui que l’on écoutait dans les « Desert Sessions » (collectif musical créé par Josh Homme (Queens Of The Stone Age)).
Johan Jaccob (chant/guitare), lâche peu de mots et nous balance des notes bien grasse et planantes. Un grand moment du Festival. Ils auraient mérité la Grande scène. On attend leur prochain album avec impatience, en espérant qu’il nous fasse voyager jusqu’à Palm Springs en Californie.
Et maintenant, place à Freedom Call sur la Grande Scène. De nombreuses personnes sont venus pour les voir. Ils balancent leur Power Metal comme savent le faire les Teutons : voix aigues, grosse batterie, la main bloquée sur les cordes, le mediator bien affuté... c’est bien fait !
Qui a parlé de Metal Touche Bite ? Après tout, Freedom Call en sont les dignes représentants... Carry on, carry on !
Le dernier groupe de la scène découverte est Wildpath. Ils viennent de Paris (209 Km). Avec leur chanteuse Marjolaine, ils nous proposent un Speed Symphonic Metal. Les paupières en bleu turquoise, whou ! Des touches de cette couleur se retrouvent aussi sur leurs vêtements noirs... tout un programme ou un concept ? Bon show sinon, mais vous aurez compris que ce n'est pas mon style de prédilection...
Die Apokalyptischen Reiter reviennent à Raismes. Ils avaient enflammé le festival en 2008. Difficilement classables, ils font du Heavy/Trash/Death/folk/Sado/Maso Metal. Parfois mélodique, parfois très agressif ils donnent un très bon spectacle pour ceux qui apprécient ce type de musique.
Ils sont très visuels. Le claviériste, Dr. Pest, en Sado/Maso collection printemps/été 2010 sur sa balançoire, se lève entre deux chansons son fouet à la main pour haranguer la foule... Glups !
Krokus. J’étais un grand fan quand j’avais 16 ans (« Metal Rendez-Vous », « Hardware », « One Vice at a Time », « Headhunter »). Longtemps comparés à l’AC/DC du pauvre, il me tardait de les voir en Live.
Ils arrivent sur scène avec « Long Stick Goes Boom ». La voix très particulière de Marc Storace est là mais ça a vraiment du mal à décoller. Il a pris de l’embonpoint le Monsieur. Les chansons du dernier album « Hoodoo » sont dans la veine des meilleurs albums des Suisses précédemment cités sortis entre 1980 et 1983 mais l’ambiance n’y est pas vraiment. Peut-être parce qu’il y a peu de monde pour les accueillir, le temps passe et on retrouve certains riffs de leur passé glorieux...
Il fait nuit, le froid commence à envelopper Raismes, il est temps pour moi de rejoindre ma DeLorean afin de revenir en 2010...