Blues Pills (+ Dot Legacy) au Point Éphémère (08.11.2014)

Le blues n'est point éphémère

Le samedi 8 novembre était une date riche en concerts à Paris. Dans une petite salle sombre du nord-est a eu lieu le concert de Blues Pills, jeune groupe suédois qui n'en finit pas de monter et qui peut enfin donner un concert Parisien digne de ce nom, alors que les précédents ont été annulés ou tronqués pour des raisons de santé. Une belle soirée ouverte par un groupe français, Dot Legacy.

Dot Legacy

La soirée commence donc avec un groupe parisien de stoner psychédélique, Dot Legacy, qui entre en scène alors que la température est déjà bien haute. En effet, le guitariste John Defontaine entre en scène avec juste un short sur lui, alors que ses compères restent pudiques. Ce dernier, probablement excité de jouer dans un Point Éphémère plein comme un œuf, casse une corde dès la première chanson.

Le frontman Damien Quintard tente de combler les blancs avec une blague, mais se trouve toujours plus à l'aise en jouant, vu la façon dont il bouge. Chaque membre assure bien le set présenté, en apportant une french touch qui allège le stoner. On pourra éventuellement regretter la surabondance de vocoder dans le chant, qui perd, de fait, son naturel.

Dot Legacy

Assez différent de la chaleur et du naturel de Blues Pills, Dot Legacy a tout de même su se démarquer avec une attitude rock n'roll et des compositions qui ont pu marquer une partie du public. Reste à voir ce qu'ils proposeront lors de leurs prochaines dates.

Blues Pills

Au tour des stars de la soirée d'entrer en scène. Avec sa petite robe rouge, la chanteuse Elin Larsson attire tous les regards. Si sa voix avait fait sensation au Hellfest, alors que le groupe assurait le premier concert du dimanche, a elle maintenant de relever le défi de faire péter ses parties vocales pendant plus d'une heure.

Et le défi est relevé avec brio. Elin convainc tout le monde avec son timbre chaud et puissant, gorgé de feeling et de nuances. L'intro a capella du tube "Devil Man", jouée ici comme dans l'EP du même nom, soulèvera toute la salle. En plus d'avoir une sacrée voix, la frontwoman révèle un charisme naturel ravageur et ne tient pas en place pendant les onze titres interprétés ce soir.

Blues Pills

Mais Blues Pills, ce n'est pas juste une voix. C'est un ensemble solide et fort bien en place. Les trois hommes de la troupe sont parfaitement en place, que ce soit le guitariste prodige Damien Sorraux (français, de surcroit) qui n'hésite pas à nuancer ses parties pour leur offrir une profondeur live, ou la section rythmique, composée du bassiste Zack Anderson et du tout nouveau batteur André Kvarnström, qui apportent force et amplitude aux chansons présentées.

Blues Pills

Devant un tel spectacle, le public est aux anges. Les fans applaudissent à tout rompre, encouragent les membres et affichent une banane tout le long du set. Un concert de Blues Pills est aussi l'occasion pour des personnes d'horizons divers de se rencontrer, permettant ainsi aux bluesmen calmes d'assister à des pogos de metalleux sur "Black Smoke", le titre final. Une scène quasi-surréaliste.

Attendue de pied ferme, cette date de Blues Pills a fait des heureux. Le concert était relativement court (Blues Pills n'a qu'un seul album à présenter), mais efficace, tout le monde semblait à l'aise. Il ne reste plus qu'à voir les compositions bourgeonner et d'assister à la montée en puissance du quatuor, qui a tout pour grandir.

Blues Pills

Setlist :

High Class Woman
Ain't No Change
Dig In
No Hope Left For Me
Time Is Now
Astralplane
Bliss
Elements and Things [reprise de Tony Joe White]
Devil Man
Little Sun

Rappel :

Black Smoke

Photos : © 2014 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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