Dimmu Borgir – Abrahadabra

C'est avec une certaine appréhension que nous redécouvrons ici un groupe mythique, Dimmu Borgir. Une formation de black metal, true black metal à l'époque, du moins c'est ce qu'on disait... mais franchement pas trop crédible dans leur rôle de défenseur du mal !

Piste une, "Xibir ", une introduction qui laisse présager du bon, une ambiance très bien mise en avant : l'occulte, nous sommes entrainés dans les ténèbres du nouveau monde instauré avec art et magie par notre formation nordique. Une surprise que de voir les norvégiens continuer leur évolution dans un black metal à fortes tendances symphoniques, "Born Treacherous" dans la foulée répondant amplement à ces attentes.

Le titre qu'on a eu le droit d'écouter avant l'album complet, "Gateways", single et support du vidéo clip, était très prévenant sur la contenance de l'album : du lourd. Dimmu Borgir a mis les moyens de prouver au monde qu'ils pouvaient faire de la musique avec plus de maturité, ils ont ajouté une symphonie pour jouer sur divers morceaux... L'effet rendu est au final très réel. L'invitée de choix qu'est Agnete Kjølsrud (Djerv, ex-Animal Alpha) apporte une touche de féminité mais également de sorcellerie, conférant ainsi un charme supplémentaire et non négligeable au titre. C'est avec émotion qu'elle se pose sur un morceau très complet musicalement.

"Chess With the Abyss" un titre très intéressant par ses ambiances. De plus, il semblerait que notre ami Shagrath soit en forme, car très puissant, on croirait presque une possession, une voix qui vient d'en bas, des entrailles de la terre, du royaume d'Hadès et de Perséphone.

L'ambiance est sans doute ici la plus dévastatrice de l'album. Elle nous colle à la peau, une emprise fatale qui vous fera à votre tour succomber à la magie.

Dimmu Borgir

Le titre éponyme, "Dimmu Borgir", me fait énormément penser à un groupe que j'admire : Era, pour ses ambiances très particulières, très symphoniques, très divines… Un morceau désormais historique pour le trop de part son appélation !

"Ritualist", une intro à l'acoustique très agréable, qui donne un effet sombre, et ses riffs d'une grande puissance surgissant directement pour s'agripper aux tripes de l'auditeur, puis petit à petit l'acoustique qui trépasse, et revient selon les moments. La chorale est omniprésente sur tous les morceaux de cet opus ; un résultat totalement réussi, dépassant la hauteur de nombreuses attentes. Ici, le père Snowy délivre son premier guest derrière le micro, clin d'oeil aux fans de Therion notamment...

"The Demiurge Molecule" est sûrement la piste la plus faible, trop lente, trop plate, pas d'atmosphère réelle, ni de sentiment intrinsèque… Il faut bien une chanson moins bonne que les autres, et ce sera certainement celle-ci, quel dommage.

En résumé, c'est un nouveau groupe que nous pouvons écouter sur ce CD, avec une nouvelle prod qui n'a rien avoir avec l'ancien album « In Sorte Diaboli ». Des titres plus beaux les uns que les autres, une restriction du line-up au simple trio Shagrath-Silenoz-Galder qui semble porter ses fruits... Et des participations de folie, comme celle de Garm le chanteur de Ulver sur la brillante conclusion (quasi éponyme dans ses paroles) « Endings and Continuation », Snowy Shaw (Therion) à la basse et voix claire sur « Ritualist » et « Renewal », sans oublier le batteur de session, Darey (ex-Vader).

Un album bien rempli qui ne fera pas tâche dans la discographie des Norvégiens.

Note : 17/20

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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