Miss Burton – My Shell

Si d’aventure vous ouvrez un numéro de Rock Hard ou Metallian à la page du courrier des lecteurs, vous y  trouverez à coup sûr une flopée de lettres agacées, exaspérées ou encore assassines de metalleux de la première heure, s’insurgeant contre la mort lente du metal français et la mollesse de son public… Et pourtant, à l’occasion, quelques irréductibles Gaulois réussissent encore à faire parvenir jusqu’à nos oreilles avides le doux son d’une petite galette made in France. C’est le cas des quatre garçons de Miss Burton, dont le dernier EP My Shell est paru le 24 septembre dernier chez Klonosphere/SEASON OF MIST. M’enfin, sortir un disque, c’est une chose, mais encore faut-il qu’il soit bon… Alors Miss, on fait du bien au metal français ?
« No Matter », premier des six morceaux de l’EP, nous fait plonger la tête la première dans l’univers musical de nos quatre compères : une forme de tension se fait sentir dans les quelques accords égrenés en intro, ainsi que dans la voix, à la fois fragile et assurée, du brillant Jean-Etienne Maillard. Et l’explosion attendue ne tarde pas à arriver, avec de très bons rythmes saccadés, soutenus avec talent par le batteur, Pierre-Elie Abergel, combinés à un son de guitare et à une voix résolument rock, pour un résultat qui rappelle un peu le rock hardcore d’un My Chemical Romance.
On retrouvera souvent ce schéma « intro calme/énervement » dans les morceaux suivants (« Welcome Home », « Grey Notes », « World’s turning without me »), ainsi que des similitudes avec un groupe comme As I Lay Dying dans les arrangements et les sonorités musicales, particulièrement dans les parties guitare de Thibault Chaumont. Le côté hardcore se confirme lorsqu’on écoute l’efficace « Checkmate », au cours duquel les inconditionnels du braillement apprécieront les cris énervés de J.E. Maillard, qui emmène décidément sa formation avec une impressionnante débauche d’énergie !
Enfin, le titre « My Shell » conclut plaisamment l’album du même nom. Un excellent travail sur l’atmosphère musicale, avec un jeu de guitare et une mélodie nostalgiques (voire déprimées ?), nous fait immédiatement partager ce thème de l’introversion auquel on s’attend évidemment à la lecture du titre. Et il y a de quoi ne pas sortir émotionnellement indemne de ces quelques minutes passées dans la coquille de Miss Burton. Remuant.

Miss Burton
Au final, que regretter de ce court, mais intense EP ? Que l’on n’est pas à proprement parler dans du metal très roots ? Sans nul doute, si l’on tient à ce dernier point comme George Bush tient à ses Santiags. Un poil de redondance entre les morceaux ? Aussi, oui… Mais aux aficionados du hardcore et du neo-metal, les gars de Miss Burton offrent sans nul doute du très bon son, et nous font une démonstration d’énergie musicale qui fait plaisir à entendre. Cocorico !

Note finale : 7/10

Page Myspace de Miss Burton

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :