Avatarium – All I Want (EP)

Avatarium sait ce qu'il veut

Difficile de ne pas avoir entendu parler d'Avatarium tant la formation suédoise a frappé un grand coup avec son premier opus l'an passé. Il faut dire que la présence de Leif Edling n'est pas étrangère à cette renommée si soudaine. Le doom du combo, porté aux nues par de nombreux amateurs du genre, était également l'occasion de découvrir Jennie-Ann Smith, nouvelle venue dans le monde du metal. Une chanteuse ayant mis tout le monde dans sa poche en un clin d’œil. Pourquoi ne pas battre le fer tant qu'il est chaud? Les Scandinaves l'ont bien compris et proposent donc un EP répondant au nom d'All I Want, portant une lourde tâche sur ses épaules.

Au programme, deux nouveaux titres et trois morceaux tirés d'Avatarium dans leur version live, enregistrés au Roadburn Festival. Question contenu, c'est intéressant. Seulement, l'écoute de l'éponyme « All I Want » risque de déstabiliser bien des amoureux du quintette. En effet, les musiciens se permettent quelques infidélités quant à leur style de prédilection en livrant une composition misant avant tout sur l'efficacité, dans un registre heavy rock / metal aux accents psychédéliques sentant bon les années soixante-dix, une tournure finalement éloignée de ce qu'ils proposaient auparavant. Ce changement est amorcé correctement, au travers d'un titre qui reste entraînant et inspiré, sans être une révélation. De son côté, « Deep Well » offre une mixture différente. Avatarium opte cette fois-ci pour une mid-tempo qui n'a plus grand chose à voir avec l'influence Candlemass du premier disque. Qu'importe, car le résultat est loin d'être déplaisant, en particulier grâce à un refrain où Jennie-Ann Smith brille littéralement en proposant une interprétation touchante et sincère. Si ces deux titres convainquent, notamment le second et son crescendo amorcé avec succès, ils ne provoquent pas cet enthousiasme qu'il était possible de ressentir à l'écoute des pièces présentes sur le premier album.

Et les versions live, alors? « Pandora's Egg », « Tides of Telepathy » et « Bird of Prey » font leur travail, et jouissent d'une belle performance scénique de la part des Suédois. L'accent est, une fois de plus, mis sur la frontwoman qui s'en tire comme une cheffe. Le groupe est à l'aise sur les planches, et le résultat diffère peu de la version studio, tant dans la qualité sonore, excellente au demeurant pour un live, qu'au niveau des lignes mélodiques fidèlement respectées. Qui plus est, Jennie-Ann Smith parle au public, répondant présent par des applaudissements fournis. L'ennui, c'est que ses interventions sont coupées aux mauvais moments. A la fin de « Pandora's Egg », celles-ci sont brutalement interrompues lorsque la chanteuse commence à présenter le reste des musiciens, ce qui laisse une sensation désagréable. De plus, le fait que tout soit très proche de ce qu'il est possible d'entendre sur leur première livraison donne plutôt envie d'écouter l'album plutôt que ces prestations scéniques.

Avatarium

Bah ouais, on a fait que deux nouveaux titres. Si t'es pas content, c'est pareil.

L'intérêt d'All I Want est donc très limité, d'autant plus que les deux nouvelles compositions ne seront pas au goût de tous les amateurs d'Avatarium. Ceux qui attendent un doom enchanteur et mystérieux seront déçus mais il serait dommage de se priver d'une écoute attentive de cet EP, ne serait-ce que pour les somptueuses lignes de chant de « Deep Well ». On attendra plutôt l'essai longue durée suivant afin de se faire une idée plus affirmée sur la voie qu'empruntera le combo suédois.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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