Après un premier album sorti au printemps dernier, au doux nom de "Desintegration: Psalms Of Veneration For The Nefarious Elite", qui prouve en passant l'affection qu'a ce groupe pour les noms pompeux à rallonge, Inconcessus Lux Lucis remet la presse en marche et sort un E.P. avant l'hiver.
S'agit-il d'une expérimentation ? En effet, le style est assez différent, passant d'un black/death pesant à quelque chose de plus lent, de plus groovy même. Bien sûr, il y avait déjà des morceaux sur le premier album qui suggéraient l'évolution, comme "In Her Most Baneful Shadow" par exemple.
Le court morceau d'ouverture "Via Dolorosa" montre rapidement ses influences plus heavy metal/hard rock des années 80, avec cette petite touche qui autrefois était propice aux ambiances embrumées de fumées interdites ainsi qu'à l'occultisme.
Avec "Crux", le rythme s'emballe et tant le chant que l'instrumental font penser à Venom. Rien de nouveau sous le soleil sombre donc. Mais reconnaissons tout de même que le résultat fait plaisir à entendre, et que ces bons vieux riffs donnent envie de hurler rock'n'roll (à défaut de black metal !).
"Lupus" continue sur cette lancée teintée des meilleurs moments de l'histoire du metal, en ralentissement quelque peu, en alourdissant l'ensemble. Le morceau est pimenté de quelques soli et d'un refrain qui donne envie de secouer la tête en rythme.
Enfin, le morceau de clôture, "Corona" (notez au passage que l'origine du titre de l'album n'est pas à chercher très loin) tend vers une autre époque, disons plus les années 90, avec un style que n'aurait pas renié le Cradle of Filth de cette période, un mid tempo entremêlé de soli mélodiques, des passages parlés en mode "gothique" avec certes la voix de W.Malphas plus virile et grave que celle de Dani...
Alors que penser de cet album ?
Si le duo d'Inconcessus Lux Lucis semble assumer ses influences, il n'hésite pas à nommer leur style "Magie Noire Saturnienne". Hum... Certes, les paroles sont teintées d'ésotérisme, mais de là à définir un nouveau genre, je pense qu'il y a une légère exagération.
Techniquement, ce court album d'un peu plus de dix-sept minutes est tout à fait convenable, voire laisse présager des productions futures qui mériteront une écoute attentive. L'ensemble s'écoute avec plaisir. Mais personnellement, je préfère grandement les originaux.
Mais il est agréable de constater que la scène actuelle recherche ses sources aux meilleurs endroits...
Notons en passant que les illustrations de Bethany White collent parfaitement à l'ambiance sombre teintée d'un soupçon de psychadélisme de cet album. N'oublions pas qu'un CD n'est pas seulement la musique qu'il contient, mais qu'il s'agit aussi d'un bel objet artistique dans son ensemble.
Playlist:
1. Via Dolorosa (2:09)
2. Crux (5:05)
3. Lupus (5:06)
4. Corona (4:55)
Total: 17:15
Crux Lupus Corona, sortie le 3 novembre 2014 chez I, Voidhanger Records
Thomas Orlanth