Drakkar – Once Upon a Time in Hell

Alors là les gars il y a des choses parfois sympa. Des Madeleines de Proust qui vous reviennent en pleine tronche comme des gros flocons qui annoncent le retour de l’hiver. Notre saison préférée, nous les métallos qui remettront nos perfectos, nos vestes à patchs avec des vieux groupes cousus dessus (qu’est ce que j’ai pu embêter ma grand-mère à l’époque) mais maintenant c’est plus facile avec ceux que l’on peut coller grâce à la chaleur d’un bon vieux fer à repasser… Hé oui le temps passe pourtant et parfois comme d’une vieille bouteille de champagne éventrée depuis bien longtemps une petite bulle fait de la résistance et remonte à la surface tout doucement. Comme si de rien n’était. On se souvient de Satan l’année dernière quand ils sont revenus avec toujours ce goût au fond de la bouche comme une vieille gueule de bois qui ne part pas de ce Court in the Act... On a même eu l’occasion de voir les anglais au Hellfest cette année et franchement cela faisait du bien. D’autres anglais que je vénérais sont passé aussi en 2014 au Klub de Paris, Savage, les ciseleurs de Loose 'n Lethal pour nous donner une petite trique métallique à vous déchirer votre caleçon avec un gros dessin bien graveleux dessus que votre beau frère vous a offert le Noël dernier et que vous n’avez pas encore changé…

Bref je m’apprêtais à revoir mon DVD des meilleurs moments de Money Drop depuis ces 3 dernières années quand soudain au hublot de mon bateau (oui je vis dans le port d’Akranes dans l’ouest de l’Islande) la prou d’un vieux drakkar brisa la vitre dans un fracas violent.

Je sors et que vois-je ? Drakkar = Viking = Scandinavie, oui mais là on a affaire à nos plus chères voisins, les meilleurs sûrement : les Belges !!

Même les gars de Battle’s Beer et des Acteurs de l’Ombre auraient ri en 1988 en lisant le nom de ce groupe par rapport à la musique qu’ils proposaient, mais comme ils n’étaient même pas encore nés (gnark, gnark gnark!)…  Car si on se remet dans le contexte, on ne savait même pas qu’il y avait des pays autour de la France ! On pensait Trust, Sortilège, Satan Jokers et qu’en Belgique à part Annie Cordy et le Killer belge on ne trouverait que des baraques à frites. Oui, on était déjà super con et pas vraiment curieux. Heureusement à partir de 1983, on découvrait dans nos Enfer Magazines qu’il y avait des festivals en dehors de la France (hé oui les gars il n’y avait pas que le Brealing Sound Festival du Bourget) comme vous pouvez le lire sur mon blob (http://born666.blogspot.fr)...

... - reprise de cette chronique après cette page de publicité - ...

Mais voila qu’à nouveau la machine à remonter le temps allait fonctionner.

J’appuie sur « pause » mon DVD de Money Drop juste au moment où un mec plonge dans la trappe pour essayer de récupérer les 230 000 € qu’il vient de lâcher en répondant que la Lune se trouve à moins de 50 km de la Terre… bref, ce n’est pas la proue d’un bateau qui vient de péter mon hublot mais la sonnerie de mon téléphone qui fait du bruit. Mon rédac’ chef est en colère et me dit « Hé toi ! Drakkar tu connais ? » Moi je dis « Oui mais bon ça ne va pas me rajeunir… »« Tu parles bien des belges qui avaient joué avec Dygitals, Loudblast et Aggressive Agricultor à Paris dans la salle du Marius Club en 1988 ? Ils étaient même tête d’affiche ! Leur premier album s’appelait X-Rated et était sorti la même année. À l’époque on les comparait à Helloween ? » (On pouvait lire dans Hard Force « comment plagier Helloween en 10 leçons et 296 pages » avant de terminer par « en parlant de Scanner qui eux « se chargeront d’écrire le deuxième tome « comment faire la nique à Helloween en UNE SEULE leçon »….et finissant par « Drakkar, ça rame ! »)
 

Drakkar


Bref alors on fait quoi, le bateau tangue, le rédac’ chef s’énerve, je l’écoute cet album oui ou non ?
Je clique sur le lien et pas très motivé je commence à écouter : « Enter The Darkness » comme intro, whouai ça a de la gueule ; c’est bien fait, montée progressive pour peut-être arriver à un truc sympa comme le titre éponyme où la voix de Leni Anderssen a encore du potentiel et où la batterie blaste à mort…ça tient bien la route.

Il y a du Maiden dans « Lost » ou « Angel of Stone » bien sûr mais on s’en fou ! Franchement, j’ai l’impression d’avoir un bon vieux vinyle dans les mains que j’essaye de bien nettoyer avant d’y poser mon diamant, alors que l’écran Deezer n’a franchement rien de sexy … un bon retour aux sources. Même si de toute façon personne n’a rien inventé on passe un bon moment !

Tu veux du dur, tu tiens encore ? Ta chevelure peut encore onduler alors qu’elle est clairsemée alors lâches-toi sur « The Angels of Stone » ou le complexe « Yerushalayim A.D. 1096 » qui nous montre qu’en 2014 les belges ne copient pas Helloween.

Ah mince ! Je vous vois venir… vous allez me dire mouuuuuhait mais bon, il reste qui de la formation originale ? Encore un mec qui a les droits sur le nom et qui s’est entouré de p’tits jeune requins de studio ? Et bien pratiquement tout le monde était là au départ bande de pervers ! Non franchement pour ceux, nostalgiques d’un son, d’une ambiance, de riffs simplistes mais efficaces allez-y et en plus vos rides commenceront à disparaitre au fur et à mesure de l’écoute. Plus efficace que n’importe quelle crème dont on voit la publicité à la TV. Seul problème vous allez trouver votre femme trop vieille après l’écoute de Once Upon A Time In Hell ! Mais bon, ne lâchez pas l’affaire « Never Give Up » en est la preuve !

Et en plus les mecs font honneur à la Résistance et au Débarquement du 6 Juin 1944 avec les premiers vers de « Les sanglots longs - Des violons - De l’automne - Blessent mon cœur - D’une langueur - Monotone. » sur un énergique « War » témoin d’Ici Londres les Français parlent aux Français !!! Respect et honneur ! Non ils ne font rien au hasard et on fait un très bon boulot !

Et ils n’osent pas se lancer dans un souk des plus encombré avec « un Jubilation At the King Nimrod’s Court » des plus cinématographique avant de balancer un excellent « Babel ».

Il y a des retours plus difficiles pour certaines formations mais Drakkar n’en fait pas parti, prenant du bon dans chaque époque pour nous permettre de continuer à nous lancer sur les vagues du Metal sans être ringard !

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...