Philm – Fire From The Evening Sun

Philm’em all

 

Pour le créatif Dave Lombardo, le départ (forcé) de Slayer ne signifiait pas une retraite anticipée. Bien au contraire, le légendaire batteur américain a profité de son emploi du temps allégé pour se consacrer à plein temps à son groupe de punk expérimental Philm. Après un Harmonic bruitiste à souhait, le trio remet le couvert avec Fire From The Evening Sun, nettement plus accessible et accrocheur. Autopsie d’une réussite.

C’est bien simple, dès l’intro de « Train » avec le bruit d’une locomotive en marche qui est ensuite imité à la batterie, Philm nous embarque pour cinquante minutes jouissives, toujours à la frontière entre rock, punk et métal. Les riffs sont simples mais pas simplistes, directs et procurent un réel plaisir à l’écoute. Avec sa voix éraillée, Garry Nestler est impeccable en chant clair, et le bougre se révèle tout aussi efficace lorsqu’il hurle comme un forcené, notamment sur la chanson titre.
 

Philm, 2014, chronique, français, Dave Lombardo, Fire From The Evening Sun,


Côté production, pas grand-chose à critiquer, c’est propre et organique. Sans surprise, la batterie est beaucoup plus en avant dans le mixage qu’habituellement dans ce genre de musique, mais que voulez-vous, Dave est à la fois chef de file et producteur de Philm ! Mais Fire From The Evening Sun n’est pas non plus un album de batterie, loin s’en faut. C’est avant tout un effort collectif, où chacun est bien à sa place, et où on ressent une réelle alchimie entre les musiciens. D’ailleurs, sur la mélancolique « Corner Girl » qui vient finir ce LP, il n’y a pas de batterie : juste un piano et la voix posée de Garry Nestler, qui surprend dans un registre alors jamais entendu avec Philm.
 

Philm, 2014, chronique, Fire From The Evening Sun, français,


De Harmonic, premier effort du groupe, Philm a donc retiré les aspérités expérimentales avec pour résultats des compositions qui envoient comme il faut, et que vous pourrez sans aucun mal jouer à votre soirée du samedi pour vous distinguer, plutôt que d’user votre 33 tours de Black Flag… Ou de Slayer. Ce deuxième effort vient donc confirmer la réussite du premier, sinon l’amplifier, et nous rappelle à quel point le sieur Lombardo est un musicien touche à tout. Comme Midas, tout ce qu’il touche, tout se transforme en or. Ou presque ! A quand un passage en France ?

Chronique par Tfaaon
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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