Rhapsody of Fire – The Cold Embrace of Fear

Après leur retour réussi sur le devant de la scène avec The Frozen Tears Of Angels, les italiens de Rhapsody of Fire nous promettaient une future tournée dans le cadre de cette sortie. Et puis, sans que quiconque ne puisse le prévoir, voilà que l'on nous annonce pour la mi-octobre un ep (on peut appeler cela comme ça), une pièce musicale unique de 35 minutes, divisée en 7 actes majeurs. Ces actes étant censés nous narrer la suite du précédent opus sus-cité.

Nous pourrions y voir une tentative commerciale de Nuclear Blast bien évidemment, mais intéressons nous à la musique et au contenu de ce morceau, puisque, je vous le rappelle, il ne s'agit que d'une unique piste, sans aucune coupure dans la musique (un peu à la manière de Kalisia).

Et bien après de nombreuses écoutes, on peut affirmer: « Bien, mais... ». Pourquoi?

The Cold Embrace Of Fear débute de manière symphonique, avec une ambiance très mystique, qui rappellera aisément celle développée sur Triumph or Agony, et ce plusieurs fois dans l'EP.

 

Les protagonistes de la saga Dark Secret auront tout du long de cette pièce l'occasion de s'exprimer, Christopher Lee en tête, et ce sera un point légèrement négatif (pas la participation de Mr Lee, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit!), c'est que l'on ne sait pas toujours qui parle et pourquoi. Avec la sortie de l'ep il devrait y avoir le livret avec les textes et paroles pour nous permettre de ne pas nous perdre dans cette narration très vivante mais qui part un peu dans tous les sens, que ce soit durant les deux premiers Actes, que dans l'Acte IV, The Betrayal.

 

Puis, l'Acte III démarre, on retrouve les guitares heavy, propres à The Frozen Tears Of Angels, appuyées par la batterie convaincante de Mr Holzwarth, avant de nouveau ralentir le tempo et laisser Fabio débuter au chant en … italien. Oui, il semblerait que Rhapsody veuille en inclure de plus en plus dans ces compositions, puisque ce titre, qui est le pilier central de l'ep (plus de 13 min) interpelle par son ambiance, son alternance de chants italiens sur les couplets et le retour de l'anglais au refrain fédérateur, puissant, lourd et guerrier. Les parties instrumentales sont de toutes beauté sur ce The Ancient Fires of Haar-Kun. Luca Turilli et Dominique Leurquin s'offrent de belles parties guitare/basse, les accélérations sont maîtrisées, ce qui ajoute de la puissance au morceau déjà bien rempli.

On retombe dans une séance narration, avec une atmosphère pesante, durant laquelle les héros découvrent un traître en leur sein, on se doute que quelque chose se trame, la musique en rapport, sombre et puissante, nous en donne l'impression!

Tout se calme, et c'est l'arrivée de l'inévitable ballade en italien, et là je me dois de dire non, ca ne passe pas, trop niais, trop simple, il manque beaucoup pour retrouver ce que l'on peut éprouver sur un "Lamento Eroico" par exemple. Cet Acte V ne restera pas un moment marquant de cette pièce de métal symphonique à mon sens.

 

 

Mais ensuite, et là on peut dire: « Oui! », débute l'Acte VI, Erian's Lost Secrets, avec le même refrain que sur l'Acte III, avant d'embrayer sur une piste guerrière, au rythme lourd et rythmée par le sieur Holzwarth, avant d'exploser au refrain. Un grand moment que cette piste, plus on l'écoute, plus on adhère, du 100% Rhapsody, et on regrette qu'elle se termine si vite, pour nous amener déjà au terme de ce voyage aux confins des Terres Gelées de l'univers de Luca Turilli.

L'Acte VII se termine en apothéose avec des choeurs en veux-tu en voilà, limite un peu long sur la toute fin (légèrement indigeste). D'ailleurs ces mêmes choeurs auront donné toute la mesure de leur talent au service des grands morceaux que sont les Actes III et VI, ponctués par les parties instrumentales dont seul Messieurs Turilli et Staropoli ont le secret.

Fabio reste égale à lui même, aussi à l'aise en chant forcé/crié, qu'en chant clair. C'est un bonheur d'écouter ce chanteur, juste de bout en bout.

En conclusion, que retenir de cet opus? C'est un EP, de la musique en continu pendant 35 minutes, tel un mini-film, et donc à prendre tel quel. C'est à dire que l'ambiance développée sur cet ep est sombre et somptueuse, et ne s'apprécie réellement que dans son intégralité, les Actes n'étant là uniquement pour se repérer.

L'ensemble est peut être un poil trop symphonique, manquant du coup son côté métal, malgré de grands moments de bravoure, d'autres bien plus calmes (trop sur l'Acte V) nous amènent à un rendu en demie teinte.

Cet EP reste néanmoins sympathique à écouter, dans la continuité de The Frozen Tears Of Angels, à conseiller aux fans en priorité.

Tib

Ma note : 3,25/5

Chronique de l'album The Frozen Tears of Angels sorti cette année
Interview avec le claviériste Alex Staropoli réalisée avant la sortie de l'album

Rhapsody of Fire sur La Grosse Radio Metal



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