L'invasion finlandaise à la sauce romaine
De l’extérieur on entend que Stam1na joue déjà, pourtant beaucoup de monde est encore dehors sous la pluie. C’est une bonne nouvelle pour eux et les autres groupes, moins pour les spectateurs qui attendent de rentrer, au compte gouttes (c’est le cas de le dire), suite à une ouverture des portes tardive et un passage franchement lent...
Stam1na
L’accès enfin possible, la salle est déjà presque pleine. Les Finlandais bougent dans tous les sens sur la scène du Divan du Monde avec une énergie communicative. On le sent bien, ils prennent leur pied à jouer et le public le lui rend bien car aussi sautillant et headbangant qu’eux, les longues chevelures tournoient à grande vitesse ! Nous avons en fasse de nous de très bon musiciens, techniques et inventifs qui interagissent avec le public, ils demandent des circle pits : ils sont exaucés.
Le son est à la hauteur de la prestation du groupe hormis une qualité moyenne de certains samples qui ne gâche rien car assez peu nombreux. Stam1na aura donné un très bon show qui déménage à l’image de ce que l’on peut connaitre de leurs albums studios, porté par des musiciens créatifs et électriques. Un vrai plaisir à voir et à entendre !
Fleshgod Apocalypse
On peut dire que les Italiens ont trouvé une deuxième maison au Divan du Monde, y faisant souvent des premières parties depuis 2 ans, et on ne s’en plaindra pas. Paolo "Hammer" Rossi, le chanteur bassiste, dira lui-même qu’il adore venir à Paris car c’est le meilleur public (comme le dise beaucoup de groupes) mais on aurait tendance à le croire sur parole car de nouveau présent ce soir à Paris et s’éclatant visiblement beaucoup et se dépensant sans compter. Les Romains sont toujours aussi théâtraux dans leur prestation et leur présentation. Les compos de Metal apocalyptico/lyrique puissantes, massives et assez originales sont taillées pour le live.
Le petit décorum habituel est aussi de la partie avec le piano de Francesco Ferrini sur la gauche, des kakémonos de sculptures du Minotaur et Ariadne (images aussi présentes sur l’étiquette des bouteilles de vins du groupe, à consommer avec modération en écoutant les albums des Italiens sans modération) et en fond une grande toile tirée de la pochette de Labyrinth, dernier opus en date, sans oublier les costumes d’époques et les visages grimés de noir sauf pour la chanteuse Veronica "ValchiRea" Bordacchini qui porte un masque beau Vénitien. Un apparat qui donne de la personnalité, une identité marquante qui peut parfois faire défaut à certains groupes manquant en plus de charisme scénique.
Tous les ingrédients sont donc présents pour envoyer des myriades de décibels bien pensées et mélodiques à souhaits mais parfois un peu trop fortes pour nos pauvres oreilles sensibles. Le son est tout de même clair et les chants de Hammer et ValchiRea bien distincts, idem pour le chant clair de Cristiano "Nepesh Ra" Trionfera, malheureusement un peu le bémol du groupe car passablement éraillé et en décalage avec la musique. Cela n’empêche pas la fosse de bouger en tous sens tout au long du set. Les musiciens apprécient beaucoup et promettent de revenir bientôt, ce dont on est également certains. Ils partiront en tapant amicalement dans les mains des spectateurs bordant la scène, le sourire aux lèvres et nous aussi.
Insomnium
Et voici ceux que la salle attend avec impatience, les Finlandais d’Insomnium. Le public varié, et dans l’ensemble jeune, est très chaud et à fond pour le groupe qui le leur rend bien par l’énergie colossale déployée. Si chaud qu’un slammer repartira avec un genoux en compote…
Le groupe propose des soli intéressants fort bien exécutés, des rythmiques soutenues, entrainantes et qui ont la chance d’être clair et agréable pour l’auditeur (même si c’est, comme pour Fleshgod un poil trop fort ce qui gâche un peu sur la longueur) avec un son assez massif. Pour du Death mélodique rien n’est noyé, les instruments se distinguent tous bien et la voix de Niilo Sevänen également, le chanteur bassiste au physique de Viking qui aura tout au long du set ses long cheveux au vent d’un ventilo à la Steve Vai.
Insomnium n’est musicalement pas forcément le groupe ayant réinventé la roue avec son Death mélodique, mais il reste très efficace et un cran au-dessus de ses concurrents, sa longévité en est la preuve. Ils passent très allègrement l’épreuve du live et c’est le principal en ce qui nous concerne ce soir.
Le slogan du label Spinefarm disait : La Finlande l’autre pays du Metal. C’est incontestablement vrai car les formations du pays des mille lacs rivalisent fièrement avec les voisins Suédois et Norvégiens avec notamment la première partie du soir Stam1na, les plus célèbres et excellents Amorphis, Children of Bodom, Nightwish, Fintroll, Tyr, Waltari ou encore Impaled Nazarene. Avec bien sûr Insomnium on peut affirmer que la Finlande est un grand pays du Metal et ça va heureusement continuer !
Un concert de haut niveau de la part des trois groupes présents, seul le son un peu trop fort et l’entrée dans la salle d’une longueur assez incompréhensible, parfaite pour louper le début des concerts, mais se seront les petits points négatifs de cette belle soirée.
Setlist :
The Primeval Dark
While We Sleep
Revelation
Daughter of the Moon
Only One Who Waits
The Harrowing Years
Weather the Storm
The Elder
Last Statement
Ephemeral
The Promethean Song
Rappel :
The Gale
Mortal Share
Unsung
Weighed Down With Sorrow
Rappel 2 :
Down With the Sun
Photos: Arnaud Dionisio / © 2014
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