Sceptique. Tel est l’état d’esprit avec lequel on aborde ce troisième album de la formation américaine, étant donné le peu d’intérêt que proposaient les deux précédents opus (Two Fires en 2000 et Ignition en 2002) de l’avis général, y compris parmi les fans de hard mélodique. On a donc envie de se dire, en préambule, que ce Burning Bright (paru le 24 septembre dernier chez Frontiers Records) est la dernière cartouche de la formation emmenée par Kevin Chalfant… Parce que bon, au bout du troisième essai, si ça ne donne rien, on ne va pas se forcer à écouter le quatrième, non mais !
Malheureusement, ça part mal. Notre galette démarre sur un « Is It Any Wonder » kitsch à souhait, avec voix fade et solo de guitare complètement bateau… Bref, du déjà entendu, réentendu, ré-réentendu, etc… Pas besoin de développer plus, parce qu’on se trouve déjà bien gentil d’écouter la suite ! Suite qui, d’ailleurs, rattrape moyennement le début : non pas que ce second morceau, « Lost In The Song », soit complètement mauvais, mais il ne faut vraiment pas s’attendre à du hard-hard… A la limite, les oreilles de bonne volonté y trouveront peut-être une évocation d’un vieil Aerosmith, quoiqu’un peu asthmatique… Ici encore, un refrain plutôt efficace et un solo bien amené du guitariste Michael Gardner ne suffisent pas à extraire le morceau de son kitsch un peu visqueux.
Mais c’est à partir du troisième morceau, un certain « Some Things Are Better Left Unsaid », qu’on commence à ne plus y croire du tout. Le combo amerloque se risque cette fois sur le très glissant terrain du slow… et BIM, on se retrouve en bas de la pente, avec un résultat à mi-chemin entre Stephan Eicher et Bon Jovi… Et une grosse envie de leur écrire une chanson qui s’appellerait « some songs are better left unplayed » !
Oyez, oyez, vous, amis qui n’avez pas encore remonté votre vinyle de « The Final Countdown » au grenier : le morceau suivant, « Epic in the Night », est fait pour vous ! Et ne vous inquiétez pas, le vieux son de synthé bien disco, emblématique de la pop-metal des années 70-80 est au rendez-vous ! En somme, ça peut passer, à condition d’aimer le old school (… en fait non, « ringard » serait plus adapté). « Shattered Whitout You », ou comment pondre un deuxième slow dégoulinant en cinq morceaux, sans commentaires…
« Burning Bright », sixième titre de l’album, porte le même nom que ce dernier. Du coup, comme souvent, on se permet d’espérer que ça va être mieux que le reste… Mais là, étrangement, non : platitude de l’intensité inchangée (on flirte toujours avec le niveau de la mer), voix toujours aussi insipide, mélodie toujours aussi fade… Pour un résultat vraiment très peu engageant. Dans ces moments-là, on a souvent une petite pensée (affectueuse) pour nos amis les geeks de la six-cordes, en se disant qu’un bon solo de gratte pourrait sauver un tant soit peu l’ensemble. En l’occurrence, il n’est de fait pas mauvais… Mais on l’apprécierait mieux sans cette impression désagréable d’avoir déjà entendu cinq fois le même depuis le début de l’album !
Il serait assez inutile de continuer à se répandre au sujet de la fin de l’album, car chacun aura compris qu’il ne vaut vraiment pas le détour. Cependant, c’est en écoutant « Still in Love », énième slow de cette piètre pastille, qu’on réalise la chose suivante : en réalité, Two Fires semble être l’un de ces groupes qui tient coûte que coûte à composer son propre « Still Loving You ». Alors, ils essayent, essayent, et essayent encore d’écrire un slow crédible en se disant que le prochain sera le bon… Mais, hélas, non. Et c’est à la fin d’une ultime bouse nommée « All for one », que l’on se dit enfin, en travailleur consciencieux : « Allez, j’éteins Chérie FM et je me mets au boulot ! »
Le jour de la distribution des talents, la file « Rock’n’roll » devait être juste à côté de la file « Pâtisserie ». Et les mecs de Two Fires font surement partie des pauvres hères qui se sont mélangé les pinceaux. Alors franchement les amis, autant vous le dire tout de suite, nous ne sommes pas vraiment impatients d’entendre votre prochain album… En revanche, on goûte vos tartes aux quetsches quand vous voulez !
Note finale : 3/10 (pour les frais de production)