Kreator (+ Arch Enemy, Drone et Slamdown) au Bataclan (02.12.2014)

Thrash et confettis
 

A l'occasion de sa dernière tournée pour promouvoir Phantom Antichrist, sorti en 2012, Kreator a mis les bouchées doubles sur les effets de scène et s'est même décidé à changer quelque peu sa setlist. Le groupe de thrash allemand a aussi amené avec lui des invités de marque, à savoir Arch Enemy, au line-up récemment changé. Pour ouvrir la soirée étaient présents Drone et Slamdown, deux groupes au feeling bien plus moderne que la tête d'affiche.

Slamdown

Les portes ont à peine commencé à ouvrir que Slamdown entre en scène. Avec 20 minutes de set, le petit groupe de metal allemand doit se dépêcher pour caser assez de chansons pour convaincre les metalleux présents dans la salle.

Malheureusement, la sauce ne prend pas, à cause d'un son approximatif qui mettra à mal Malte, le guitariste, et aussi d'un chant clair qui manque de précision. Le public se montre aussi peu réactif au metal moderne de Slamdown, avec des riffs déjà entendus et des effets à n'en plus finir.

Le groupe a tout de même profité de la grandeur du groupe pour lequel il ouvrait pour mettre en avant son stand de merch. Reste maintenant à voir si le groupe a pu élargir sa fanbase en attrapant quelques parisiens.


Drone

Arrive maintenant le deuxième groupe de la soirée, aussi allemand, mais cette fois bien plus orienté 90's que son prédecesseur. En effet, Drone navigue quelque part entre le neo metal et le metal plus moderne. On reconnaît des influences de Machine Head, DevilDriver ou encore Korn, dans un joyeux mélange qui déborde d'énergie sur scène.

Si les influences du groupe n'ont rien à voir avec celles de Kreator et Arch Enemy, sa musique arrive à en faire remuer plus d'un au Bataclan. La salle est bien plus remplie et le groupe peut la chauffer à loisir, notamment le frontman Moritz Hempel, charismatique et très à l'aise avec le public. Ce dernier le gratifiera d'un petit moshpit à sa demande pour la chanson "Theopractical", qui clôt le set.

Drone

Une belle prestation de Drone qui s'est fort bien démené sur scène alors qu'il ne partait pas gagnant vu le décalage de style entre les groupes du haut de l'affiche. Un set d'une demi-heure qui a redonné quelques souvenirs aux nostalgiques de l'époque où le néo metal était à la mode.

Setlist :

Deepest Red
Welcome to the Pit
Format C
Making Believe
Into Darkness
Hammered, Fucked and Boozed
Theopractical

Arch Enemy

Arrive maintenant le premier gros groupe de la soirée. Les tumultes n'en finissent pas avec Arch Enemy. Venu présenter pour la première fois sa nouvelle chanteuse, Alissa White-Gluz, sur une scène parisienne, les Suédois ont aussi pu présenter un nouveau guitariste, Jeff Loomis, après le départ éclair de Nick Cordle en plein milieu de la tournée américaine.

Paris n'est que la sixième date avec l'ex-leader de Nevermore au sein du groupe, cela se ressent sur scène, car il est assez en retrait par rapport au reste du groupe qui tourne sans relâche depuis le mois d'avril, et aussi musicalement, avec notamment quelques solos harmonisés qui mériteraient davantage de travail. Le guitariste ayant un potentiel technique conséquent, il ne reste plus qu'à le voir une fois bien intégré au groupe.

Arch Enemy

Si le reste du groupe est en petite forme physique, cela n'empêche pas à la petite nouvelle de se démener comme il se doit pour sa première date parisienne avec Arch Enemy. Elle profite de sa connaissance du français pour mieux communiquer avec la foule, quitte à laisser quelques traces de son accent québécois dans ses apostrophes.

Le public fait fi de ces détails et s'éclate en chantant à tue-tête le refrain de "Ravenous" ou en slammant plus que jamais sur "Under Black Flags We March". Les chansons de War Eternal sont bien intégrées par les fans également, preuve en est faite avec le moshpit énergique sur "As The Pages Burn".

Arch enemy

En 55 minutes de set, Arch Enemy en profite pour enchaîner les tubes. Si la setlist paraît fédératrice, on peut regretter que le groupe peine à la changer. Tous les titres joués ici se retrouvent sur la tournée de 2014, sans aucune nouveauté. On remarque même que les trois quarts des chansons jouées sont les mêmes que celles du dernier passage au Bataclan en 2012, quand Angela Gossow était encore dans le groupe. Un peu de changement serait le bienvenu.

Cependant, malgré les circonstances difficiles, Arch Enemy a réussi à convaincre son public et à donner un set à la hauteur des attentes des fans. Comme à chaque nouveau départ, quelques ratés se font sentir, mais le groupe semble prêt à les surmonter. Il ne leur reste plus qu'à renouveller un peu leur set.

Arch enemy

Setlist :

Tempore Nihil Sanat (Prelude in F minor) [sur bande]

War Eternal
Ravenous
My Apocalypse
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
Under Black Flags We March
As the Pages Burn
Dead Eyes See No Future
No Gods, No Masters
We Will Rise
Nemesis
Fields of Desolation [Outro]

Enter the Machine [sur bande]
Vox Stellarum [sur bande]

Kreator

Arrive maintenant la grande tête d'affiche de la soirée, Kreator, qui se prépare à faire thrasher les parisiens dans leur froc pendant plus d'une heure et demi. Les écrans géants sont en place, les musiciens rodés et prêts à l'action et, cerise sur le gâteau, le public plus chaud que jamais pour tout emporter avec lui.

Kreator

Après plus de deux ans passés sur la route pour promouvoir Phantom Antichrist, les Allemands ont eu l'intelligence de modifier la setlist pour cette dernière partie de la tournée. Comme en 2010, le groupe commence par le mid-tempo tubesque "Violent Revolution", remet au goût du jour certains titres d'Enemy of God, qui est l'album le plus représenté ce soir, et s'amuse même à jouer le début d'"Awakening of the Gods" avant de semer le chaos avec "Endless Pain". La grosse surprise de la setlist reste néanmoins le rappel, avec la reprise de "Number of the Beast", adaptée au souffre de la musique de Kreator, qui met tout le Bataclan d'accord.

Kreator

L'attirail de scène a également changé. Exit le décor aux couleurs de la pochette de Phantom Antichrist, Kreator semble plus sobre et la scène malheureusement plus vide. Pour ajouter quelques éléments scénique, le groupe a cru bon de balancer une pluie de confettis sur la brutale "Extreme Agression". Ironie ou faute de goût, la question reste ouverte. Le comble du kitsch est cependant atteint quand Mille Petrozza sort son pistolet à fumée sur Warcurse. L'influence Ozzy Osbourne n'est pas loin...

Côté prestation, le groupe est tout à fait en place. Sami Yli-Sirnio reste toujours effacé dans son attitude pour rester appliqué dans son jeu de guitare alors que le bassiste Christian Giesler a pris du galon et se montre beaucoup plus mobile, quitte à faire de la concurrence au frontman Mille Petrozza, toujours aussi éclatant de rage dans son chant et dans ses riffs. On regrettera que le commandant ait recours à la delay de manière excessive, alors que cela n'est jamais nécessaire.

Kreator

Devant un tel set, le public s'éclate. Le wall of death de rigueur sur "Awakening of the Gods / Endless Pain" est exécuté avec brio, les thrashers se déchainent et ne lâchent pas la pression, transformant la fosse du Bataclan en un beau pugilat, avec une ambiance toujours bon enfant. Le public réagit parfaitement aux apostrophes du frontman, ce qui montre que son charisme est intact.

De toute évidence, Kreator a dominé la soirée. Avec un set changé de manière inattendue et une prestation carrée, les thrashers allemands ont su encore une fois mettre Paris à genoux. Il ne reste plus qu'à voir quelle direction ils comptent emprunter en studio, puisqu'un nouvel album serait dans les cartons...

Kreator

Setlist :

Zager & Evans - In the Year 2525 [sur bande]

The Patriarch [sur bande]

Violent Revolution
Civilization Collapse
From Flood into Fire
Extreme Aggression
Phobia
Enemy of God
Voices of the Dead
Awakening of the Gods / Endless Pain
Suicide Terrorist
Mars Mantra [sur bande]
Phantom Antichrist
Impossible Brutality
Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)
Pleasure to Kill

Rappel :

The Number of the Beast [reprise d'Iron Maiden]
Warcurse
People of the Lie
Flag of Hate / Tormentor

Until Our Paths Cross Again [sur bande]

Photos : © 2014 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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