Sauvage et pas sage
2015 est là et le nouvel album de Wildpath se prépare à venir, pour le mois de février... Mais rien ne nous interdit d'en causer déjà, parce ce groupe français mérite un focus à part entière de part sa pugnacité et tout le chemin parcouru depuis. Ce qui était à la base un groupe d'adolescent a largement gagné en maturité, et c'est ce que ce quatrième album studio intitulé Disclosure semble laisser croire. Non, Wildpath n'est pas (plus) un groupe de power sympho comme les autres...
Déjà, le côté soundtrack très moderne saute aux oreilles dès les premières écoutes, mélangeant à cela des passages symphoniques grandiloquents parfaitement intégrés à l'aspect plus ou moins futuriste du tout. Dès l'intro, on se surprend à apprécier, même l'ajout de dubstep que certains pourraient croire "à la mode". Après ce "Concealed" qui ne cache pas son ambition, l'album se déroule sur un certain concept "progressif" avec des morceaux TRES loin d'être évidents d'emblée tant ils mélangent diverses influences. Rien que la première véritable chanson "Outcast" mixe les genres, entre passages orchestraux lointains quelques peu électroniques par instants et une ambiance très sombre. Sorte de dystopie musicale se rattachant à un passé glorieux et perdu, du moins c'est l'impression que cela nous donne.
Globalement, la production est fort correcte, rien à redire sur les arrangements symphoniques et modernes, des grattes bien dosées (que certains auraient préféré plus péchues certainement) et une batterie assez sobre qui confère un aspect organique au tout. De même pour le chant, aux effets très limités, permettant à Marjolaine Bernard de s'exprimer sans ajout superflu, même si dans le mix on sent les parties vocales parfois un peu flottantes et trop en avant du reste.
Pour le côté composition donc, rien d'immédiat et tubesque (si ce n'est peut-être "Confined" qui rappelle les influences premières du groupe : Sonata Arctica ou encore Nightwish), il faut savoir apprivoiser ce Disclosure avant d'en comprendre les tenants et les aboutissants. Il y a bien ce "Ignited" plus direct après son intro plus ou moins planante, peut-être le titre le plus metal du lot. En écoutant d'ailleurs cet ensemble, on sent que Wildpath ne se revendique pas uniquement comme un groupe metal, voulant aller au-delà avec ces touches instrumentales dignes de compositeurs modernes tels que Eric Serra (Le Cinquième Elément) ou Don Davis (Matrix).
Globalement, Wilpdath réussit donc son pari, proposant une oeuvre assez avant-gardiste mais peut-être un poil trop poussée à ce niveau, faisant craindre un certain manque d'accroche et cohérence. C'est ainsi le seul défaut d'une galette assez riche mais pas forcément à mettre entre toutes les mains, il faut s'accrocher et ne pas avoir peur d'approfondir. On regrettera donc malgré tout l'absence de quelques moments plus hymnesques pour rester plus facilement accroché au produit final global, mais cela annonce du bon pour l'avenir lorsque ce groupe montant continuera à maturer cette grande diversité musicale.
La Folle Fougère