*Nouveau Live Report de notre globe-trotter black metalleux Lionel alias Born 666*
Ah... Le 19ème arrondissement à l’heure des sorties de bureau. On fait du 200 mètres à l’heure. Merci au maire de Paris et sa lubie des tramways. Des chantiers pharaoniques qui prennent tout le Boulevard. Et dire que le chantier va durer jusqu’en 2014… et prendra 4 voies sur le boulevard. D’ici là on aura dépasser 2012 et la fin du Monde… Heureusement que le black metal est là pour nous changer les idées !
Le Glazart se remplit bien et c’est Swart Crown qui est sur scène. Les français viennent de signer chez le label Listenable Records et prouvent ainsi la qualité de leur Black/Death mélodieux.
Deux ans après son premier album Ages of Decay, Svart Crown revient avec une œuvre d'une noirceur absolue intitulé Witnessing the Fall. C’est une très bonne prestation à laquelle on assiste, sans fioriture mais solide.
Enthroned est un groupe de Black Metal belge formé par Cernunnos et Sabathan en 1993. On comprend tout de suite que la scène est quelque chose de naturel pour eux. Nornagest, le chanteur, harangue le public, le provoque, lui parle en français et cela est agréable.
L’ambiance monte d’un cran, la transpiration arrive, il commence à faire chaud et la condensation vient apparaître sur les tuyaux métalliques de la structure. Le corpse paint coule sur les visages. Enthroned donne une prestation sincère et brutale à couper le souffle.
Aller à un concert de Shining peut être une expérience dangereuse.
En 2008, au Hellfest sous la Terrorizer Tent, je me souviens d’une photographe qui avait reçu une bouteille de whisky (vide bien sûr) dans la tête de la part de Niklas Kvarforth alors qu’il était en train de se scarifier et que d’autres avaient l’occasion de lui lécher le sang dans les premiers rangs. L’année dernière en première partie de Satyricon, le bonhomme était calme après avoir bu il faut le dire une bouteille de Jack Daniel’s sur scène et avoir fait un joli carpaccio de langue à son dévoué bassiste. Je l’avais rencontré au bar autour d’une bouteille de Vodka et visiblement il était à la recherche d’autres substances encore plus toxiques…
Ce Shining est suédois. A ne pas confondre avec l’autre Shining, un groupe de free jazz originaire d'Oslo en Norvège. Le saxophoniste de ce dernier a joué d’ailleurs sur le dernier album d’Ihsahn (ex-membre d’Emperor)... Vous me suivez toujours ?
Bref, pour en revenir au Shining de Niklas Kvarforth, il faut souligner que sa musique est qualifiée de Black Metal suicidaire, appélation due en partie aux paroles sombres qui parlent de suicides et d’automutilation. En revanche, la musique est gorgée de break tout en finesses aux influences blues très planantes. Les chansons sont longues et vous emmènent dans un univers très particulier.
Sur scène, Shining, c’est relativement calme. Les musiciens restent campés sur le territoire. Niklas demeure scotché à son pied de micro prenant des poses lascives. Parfois sur un break ou entre deux chansons il va se prendre une rasade de Whisky.
« Besvikelsens dystra monotoni » est joué dans une atmosphère explosive. L’ambiance monte encore d’un cran avec « Vilseledda Barnasjälars Hemvist » du dernier album en date où Niklas vient tirer les cheveux de son bassiste.
Niklas fait venir un fan sur scène afin que ce dernier puisse chanter sur un titre. On a le droit à un sublime "Ytterligare ett steg närmare total jävla utfrysning" toute en finesse. Pendant le show (et comme d’habitude) Niklas embrasse son bassiste à pleine bouche. Cela doit faire parti du contrat de travail de l’instrumentiste...
Dorénavant, il n’est plus torse-nu en train de se lacérer à coup de tesson de bouteille. Ces dernières années, il a pris de l’embonpoint et le cache difficilement sous un T-shirt noir un peu trop moulant. La preuve en est : l’alcool fait grossir… et c’est fort dommage.
Merci quand même à Shining pour un show tout en pesanteur contrôlée...