*Chronique réalisée par Lionel / Born 666*
Formé dans le Dorset (sud-ouest de l’Angleterre) en 1993, les Electric Wizard ont déjà enregistré depuis leurs débuts 6 albums. Abordant souvent des thèmes récurrents (les films d'horreur, l'auteur H.P. Lovecraft ou la drogue), 2 de leurs albums sont considérés par les fans de Doom Metal et de Stoner Metal comme ayant révolutionné le genre.
Il y a trois grandes périodes dans la carrière d’Electric Wizard.
La première de l'éponyme à Dopethrone, avec un son très underground pas très évident au premier abord et des paroles déviantes qui font l’apologie des substances illicites (« Return Trip », « Ivixor B/Phase Inducer » sur Come my fanatics... et « Funeraopolis » ou « We Hate You » sur Dopethrone), avec comme pierre angulaire Dopethrone.
La seconde commence avec Let Us Prey, et les problèmes de drogues de Jus Oborn. On y découvre une évolution vers moins d'expérimentation et des compositions très solides avec moins d’improvisation. La production est plus soutenue et beaucoup mieux réalisée comme sur "The Outsider".
La troisième période coïncide avec le dernier line-up et surtout le passage à quatre musiciens suite à l’arrivée de la seconde « belle » guitare en la personne de Liz Buckingham (elle est vraiment très jolie). Le son évolue encore en devenant plus froid avec l'album We Live mais beaucoup plus accessible. Les riffs sont désormais encore plus interminables, les mélodies sont plus claires et beaucoup plus mélodiques qu’à leur début.
Alors, avec l’arrivée du dernier Album Black Masses, le 1er novembre chez Rise Above Records, on n'est pas étonné de retrouver Electric Wizard là où on les avait laissés avec Witchcult Today.
Cela commence par un riff sans fin sur la chanson (quasi) éponyme de l’album. Jus Oborn nous crie 39 fois Black Masses et fait durer la chanson à l’infini. Le son des guitares est gras, très lourd. Durant le solo, on entend toujours le refrain chanté d’une façon lancinante.
C’est un couloir qui suinte de saleté, coulant du plafond, dans lequel nous emmène Electric Wizard. C’est lourd, le son est loin d’être parfait, mais on n'en attendait pas moins. Parfois on entend à peine la batterie sur certains titres comme sur « Venus in Furs », chanson assez hypnotique, ou sur « Night Child » qui commence par des sons de cloches et des guitares éloignées, puis le riff vient soutenir une batterie assez binaire.
« Patterns of Evil » est bien structuré, on accroche rapidement à l’ambiance créée par le chant qui pleure l’occultisme ou les guitares au son cradingue et poisseux.
« Satyr IX » est très lent et dure 10 minutes... Le chant criard donne un sentiment malsain. Certains solo de guitare me font penser aux premiers albums de Monster Magnet quand Dave Wyndorf nous envoyait des interludes hallucinogènes.
« Turn off your Mind » est remplie de reverb. Les instruments croisent des voix saturées d’opiacés.
« Crypt of Drugula » clos l’album et ce n’est pas plus mal. Imaginez des musiciens à la fin d’un concert quittant la scène et qui auraient laisser leurs instruments branchés près des amplis...
L’album est noir, déprimant sans espoir, et je ne le conseillerais pas à une personne qui traverse des moments difficiles.
Il s'agit au final d'une œuvre très moyenne pour Electric Wizard malgré une belle illustration.
7/10
Lionel / Born 666