"Nous avons tous des influences différentes"
Avec la sortie de son troisième album, Follow the Deadlights, le groupe belge Diablo Blvd. se prépare à passer à l'international après avoir conquis son pays. A cette occasion, le guitariste et principal compositeur Andries Beckers a accordé une interview à La Grosse Radio pour évoquer le processus créatif de l'album, les influences des membres ainsi que la récente signature du groupe chez Nuclear Blast.
Bonjour Andries et merci de nous accorder cette interview. Comment te sens-tu après avoir fini Follow the Deadlights ?
Honnêtement, nous l'avons fini il y a un moment, donc je ne me rappelle plus exactement de mon ressenti, mais c'était clairement un sentiment positif. Faire un disque est très intense et, hormis le fait que j'adore être en studio à écrire des chansons, il faut donner beaucoup de sa personne, donc finir cela m'a également soulagé. Cela dit, je suis très fier de ce disque, donc c'est super qu'il sorte mondialement.
Parle-nous de la signification du titre de l'album.
La chanson "Follow the Deadlights" parle de l'odée de chercher le genre d'amour tellement profond qu'il pourrait te détruire. Et de tous les titres de chanson qu'on avait, "Follow the Deadlights" sonnait le mieux, du coup, c'était logique de l'utiliser en tant que titre d'album.
Qu'en est-il des paroles ?
Le thème qu'Alex Agnew (chant) utilise généralement est la dualité. Le bien contre le mal, l'amour contre la haine, ainsi que les relations entre hommes et femmes. L'idée que nous sommes d'une certaine manière des produits d'un monde que nous critiquons fortement. Cela se voit d'ailleurs dans notre logo, avec les deux femmes et les deux lions sur la pochette. Il y a de la dualité partout.
La musique de Diablo Blvd mélange des éléments de metal traditionnel et des aspects plus modernes. Est-ce voulu ?
Pas vraiment, c'est ce qui est sorti quand nous avons fondé le groupe et travaillé sur nos premières chansons. Nous avons tous des influences différentes et la voix d'Alex les lie toutes. C'est intéressent de voir comment chacun perçoit les différentes influences de notre musique. Nous avons tous grandi entre les années 80 et 90, avec des groupes comme Metallica, Slayer, Faith no More, Danzig, Type O Negative, c'est là notre point de départ. Notre premier disque était plus rock, le deuxième plus metal et celui-ci est un beau mélange des deux avec une approche plus épique.
Dans la composition, est-ce que vous écrivez tous ensemble ?
Pas vraiment, j'écris la plupart des chansons chez moi et ensuite on répète ensemble et chacun ajoute son idée. Tim Bekart (basse) a écrit deux chansons et Dave Hubrechts (guitare) en a aussi écrit une. On a fonctionné de la même manière pour ces chansons. C'est comme ça qu'on a fait pour nos autres albums aussi. C'est notre manière de fonctionner. La seule différence avec Follow the Deadlights est qu'on a fait plus de pré-production. On a réécrit plusieurs chansons, lignes vocales, etc. De plus, j'ai un studio chez moi dans lequel Alex et moi faisons toute la préproduction vocale jusqu'à ce qu'on soit prêt à enregistrer. Cela a rendu tout le travail bien plus facile.
Qu'est-ce que votre signature avec Nuclear Blast a changé pour le groupe ?
Beaucoup de choses. En Belgique nous sommes connus et nous y avons accompli beaucoup de choses, mais avec cette signature, nous avons une chance de pouvoir diffuser notre musique dans le monde entier. Quand tu viens d'un petit pays comme le notre, tu le remarques tout de suite quand tu prends une envergure internationale parce que ça augmente drastiquement ta visibilité, la quantité de promotion que tu dois faire, toutes les interactions dans les réseaux sociaux. C'est super. Nous sommes de retour en bas de l'échelle, mais c'est très intéressant de voir jusqu'où on peut aller maintenant.
En janvier prochain, Diablo Blvd. va donner son tout premier concert en France. Comment te sens-tu ?
Motivé. Nous allons visiter plein de pays différents pour la première fois lors de cette tournée avec Epica. Jouer en France est vraiment cool, vu que c'est juste à côté de la Belgique et qu'on n'y a jamais joué. J'ai hâte !
D'ailleurs, qu'est-ce que ça fait de tourner avec Epica, dont la musique est très différente de la tienne ?
J'en suis très content. Il y a un moins, nous tournions avec Machine Head et leur musique est aussi complètement différente de la notre, mais nous nous en sommes quand même sortis. J'adore jouer avec différents groupes devant de nouveaux publics. En vérité, il n'y a que très peu de gros groupes qui jouent une musique qui nous correspondrait sur le papier, donc nous devons tourner avec tous les types de groupes. Je pense que c'est ce qui nous définit. De plus, Epica est un gros groupe qui est très bon à ce qu'il fait. C'est très impressionnant à mes yeux. Nous les respectons beaucoup et ne pouvons pas les remercier assez de prendre un petit groupe comme eux avec eux.
Vous allez célébrer vos dix ans d'existence cette année. Qu'est-ce que ça fait ? Tu ne te sens pas trop vieux ?
Haha, ce que je ressens, c'est plus "Wow, ça passe vite !". En fait, les choses se sont plutôt passées doucement les quatre premières années. Nous ne jouions pas beaucoup, nous avions juste sorti une demo, alors que nous avons enregistré notre premier album en 2009. Depuis ce moment, les choses sont allées bien plus vite pour nous, mais je dois être honnête : nous ne sommes plus tout jeunes. Nous comptons faire un gros concert dans notre ville d'origine, Anvers, pour fêter ça, probablement après que l'été soit passé.