Salade de bruit
Après s'être cherché sur deux albums, Diablo Blvd. sort son troisième disque, Follow the Deadlights, sur lequel il mélange ses influences de manière plus homogène, donnant un résultat cohérent. Si les Belges font les choses bien dans l'écriture comme dans l'interprétation, cette envie de vouloir coller toutes leurs influences dans leur compos rendent l'ensemble très lisse, peut-être même trop consensuel.
En 2014, Nuclear Blast accueillait un nouveau groupe dans son écurie : Diablo Blvd. Venus tout droit d'Anvers, les cinq musiciens ont profité de leur signature pour ressortir leur troisième album, Follow the Deadlights, afin de s'offrir une exposition mondiale et ainsi promouvoir leur sympathique tambouille musicale, à laquelle ils semblent avoir apporté un soin tout particulier.
Difficile de définir le style que pratique Diablo Blvd. Stoner rock ? Hard rock ? Heavy metal ? Sur son nouvel album, c'est un peu tout ça à la fois, et même plus encore, avec des arpèges assez rock ("Beyond the Veil") et même quelques accélérations speed ("Get up 9"). C'est un peu tout ça au sein-même des compos. Les Belges, ne sachant pas sur quel pied danser, ont décidé de mélanger les pas pour faire leur propre bal.
Sur les riffs lancinants d'Andries Becker et Dave Hubrechts, plutôt soutenus, musclés sans être bodybuildés, se pose la voix d'Alex Agnew qui se débrouille fort bien avec son organe. Avec une voix grave très propre, assez proche stylistiquement d'un Michael Poulsen (et donc de James Hetfield), il apporte une certaine puissance aux dix compos de l'album sans jamais sortir du cadre, même si quelques tentatives de growl se font entendre en de rares occasions ("Get up 9", "Inhuman").
Les musiciens ne sont pas en reste dans leur interprétations. Les deux guitaristes offrent des riffs bien interprétés, mais s'éclatent aussi sur des solos jamais trop démonstratifs et arrivent à varier le propos pendant que Tim Bekaert et Kris Martens posent des rythmiques simples mais dans le ton, en restant le plus souvent autour du mid tempo, avec quelques variations plutôt bien senties.
Tout cela est bien gentil sur le papier. De bons musiciens, un bon chanteur, des influences variées… Mais Diablo Blvd. a un souci de taille : il est trop sage. En effet, toute cette tambouille metal fait gentiment taper du pied et accroche l'oreille aux premières écoutes, mais, à vouloir être trop consensuel en surfant sur la vague stoner, mais pas trop pour ne pas s'éloigner du metal pur et dur, le groupe manque de parti pris, malgré quelques belles envolées épiques sur "Peace Won by War" et "End of Time".
En fait, Follow the Deadlights est un album sympathique.Il est même plutôt bon par moments. Mais il manque malheureusement de rugosité et de véritable folie pour se hisser vers le haut du panier. L'interprétation est là, la volonté semble l'être également. Il ne manque plus à Diablo Blvd. de lâcher la bride pour s'épanouir pleinement dans son style.