Mario Lochert, bassiste de Serious Black

"Nous travaillons tous ensemble"
 

Un nouveau super-groupe de power metal fait son apparition : Serious Black. Il réunit Roland Grapow (Masterplan, ex-Helloween), Thomen Stauch (ex-Blind Guardian), Urban Breed (Bloodbound), Dominik Sebastian (Edenbridge), Jan Vacik (Dreamscape) et Mario Lochert (Ex-Visions of Atlantis). C'est ce dernier qui a accordé une interview à La Grosse Radio pour parler du premier album de cette formation, As Daylight Breaks, et de leur manière de travailler.

Bonjour Mario et merci de nous accorder cette interview. Qu'est-ce que ça fait de commencer un groupe comme Serious Black sachant que vous avez tous une carrière bien entamée ?

C'est bizarre. Quand tu commences un nouveau groupe, tu dois tout reprendre depuis le début, et chacun doit apprendre à se connaître pour jouer ensemble et écrire des chansons ensemble. Quand tu commences à ce stade-là, tu sais quand même comment fonctionne l'industrie musicale, tu sais jouer, tu as une expérience de la tournée. Mais on est très content de faire ce groupe.

Ça a fait quoi de jouer avec des gens avec qui tu n'as jamais joué auparavant ?

Ça ne nous a pas posé de problème, on se connaît depuis des années. Je travaille pour Masterplan depuis un moment en tant que booker et ingénieur son, chacun connaît les réactions de chacun, donc  tout se passe bien entre chacun d'entre nous.

Vous écrivez toutes vos chansons ensemble, en est-il de même pour les paroles ?

Oui, nous avons tous notre mot à dire. Certaines sont écrites par Urban Breed (chant) seul, d'autres par Thomen Stauch (batterie), mais on donnait tous nos avis pour en changer certaines, afin que ce la colle à l'ambiance de l'album. Nous avons tout fait ensemble sur cet album. Je comprends que ce soit difficile à croire, mais nous avons tous réussi à construire un groupe ensemble, réunir tout le monde alors que tout le monde est occupé, et nous sommes tous amis, du coup tout se passe comme il faut.

D'où vient le nom Serious Black ?

Encore un truc bizarre ! Nous avions déjà commencé à écrire et nous avions déjà un contrat avec leur label, et un jour, Hammerfall nous a écrit parce qu'ils cherchaient un groupe pour assurer la première partie de leur prochaine tournée. Le truc, c'est qu'il fallait commencer à faire de la pub sur le groupe la semaine qui arrivait. Donc, pendant ce laps de temps, on a construit toutes les pages sur les réseaux sociaux, le site officiel, les photos promo, la bande-annonce et même publié quelques extraits pour que les gens aient une idée de ce qu'on fait. C'était très stressant, mais je suis content que chacun d'entre nous ait eu cette expérience pour gérer ce genre de situation. Le nom du groupe était la dernière chose qu'il manquait. Du coup, à une de nos réunions skype quotidiennes, Thomen nous a dit qu'il regardait un film d'Harry Potter avec ses enfants et nous a dit que Sirius Black serait un nom cool. C'est vrai que c'est un personnage connu et Harry Potter est l'un des libres plus lus du monde. J'ai proposé qu'on change "Sirius" en "Serious" pour éviter les soucis de copyright. D'ailleurs, nous allons tous monter sur scène avec une robe noire, un chapeau pointu et une baguette magique et on fera sortir des lapins de nos chapeaux ! [rires]

Je veux voir ça quand vous passerez ! Vous avez écrit l'album très rapidement, il me semble que sept chansons étaient écrites en une semaine, comment cela s'est-il passé ?

Il se trouve qu'on en avait 18, ensuite on en a extrait des idées pour écrire sept chansons, mais du coup, le but était de pousser la compo plus loin pour avoir un résultat à la hauteur de nos attentes. Ce processus vient après et prend plus de temps, mais nous étions très contents de le faire. Roland Grapow (guitare) a ajouté des parties de guitares, Dominik Sebastian (guitare) en a écrit aussi, Thomen a posé de super parties de batterie. Nous avons tous notre propre studio, du coup, on pouvait tous travailler sur nos parties pendant nos réunions à distance, mais on pouvait aussi aller chacun chez l'autre pour travailler nos idées communes ensemble. C'est cela qui nous différencie des autres supergroupes, qui ne sont que des projets. Nous travaillons tous ensemble.


Serious Black

Du coup, avec tout le stress qu'a provoqué ce processus créatif, qui était très rapide, êtes-vous stressés par la tournée qui arrive ?

Non, du tout, on a vraiment hâte de monter sur scène ensemble, c'est une étape très importante pour nous. C'est aussi comme ça qu'on peut montrer au public qu'on est un réel groupe. Aucun all-star band ne joue en première partie d'un autre groupe. Nous voulons tourner et construire notre propre fanbase. C'est pour cela que nous ne faisons pas la promotion de Serious Black sur les pages de nos groupes respectifs, c'est un groupe différent qui doit être pris en tant que tel.

Du coup, puisque vous avancez si rapidement, avez-vous déjà pensé au prochain album ?

On est déjà en train de l'écrire. Début octobre, nous avons livré As Daylight Breaks à AFM Records et, une semaine après, nous avions déjà les idées pour la suite. Tout le monde les aime et les idées sortent comme d'une fontaine, du coup, il faut qu'on les attrape à temps pour ne pas les perdre. Nous avons déjà quatre chansons. J'adore As Daylight Breaks, mais je pense que le prochain sera encore au-dessus. Ce serait dommage de ne pas être capables de nous surpasser dès notre deuxième album.

En quoi penses-tu qu'il lui sera supérieur ?

Avec As Daylight Breaks, nous avions des délais bien plus court car il fallait que l'album sorte avant la tournée. Ça ne sert à rien de partir en tournée si tu n'as pas d'album sous le bras. Je pense qu'un mois de plus à travailler dessus nous aurait aider à apporter quelques touches pour qu'il soit un tout petit peu mieux. Les musiciens ne sont jamais complètement satisfaits avec leur musique, un album n'est jamais fini, mais il y a bien un moment où il faut le livrer. Donc celui-ci est déjà bien, mais le prochain sera encore meilleur. C'est très satisfaisant quand tu es musiciens d'apprécier ta propre musique.

Comptez-vous garder la même direction musicale ?

Oui, d'une certaine manière, ce sera la même que sur As Daylight Breaks. Nous avons trouvé notre direction, mais le contenu sera plus révélateur, je ne peux pas vraiment dire pour l'instant. Notre avantage, c'est qu'on a trouvé notre propre style, dès notre premier album. Pas mal de groupes ont besoin de deux ou trois albums pour bien le définir. C'est aussi dû à notre background musical. Regarde Roland, après 15 ans dans Masterplan et 10 dans Helloween, tu ne peux pas retirer ça de son approche de la musique, pareil pour Thomen et les 20 ans qu'il a passés dans Blind Guardian. Pareil pour Dominik et ses années passées dans Edenbridge, on ne peut pas lui retirer son influence symphonique. Stylistiquement, je décrirais Serious Black comme un mélange entre Kamelot, Avantasia et Masterplan, du bon power metal mélodique en somme.



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