Aaah la Bretagne … ses crêpes, ses légendes celtiques, ses paysages et son Symphonic Metal Breizh Fest ! C'est donc le 12 Novembre 2010 que 7 formations venant des 4 coins de la France se rejoignent à Mauron pour faire partager leur musique durant ce festival et offrir au public la meilleure prestation possible. Accueillant Stamina, Sainte Ombre, Naos, Asylum Pyre, Ellyose, Moon Whispers et Whisperium, la salle et sa grande scène vécu, le temps d'une soirée, un moment qui restera dans les mémoires de ceux qui étaient présents ! Votre chroniqueur-reporter favori (quelle modestie) se rendit directement à Lyon pour prendre le bus avec 4 groupes (venant de Lyon, Dijon et Paris), pour arriver à temps sur les lieux de cet événement !
Malheureusement, peu de monde fut présent en ce jour, et après quelques légères complications (pas de balances aux heures prévues), les groupes commencèrent enfin à jouer !
Et là, c'est le drame. Les parisiens de Whisperium, menés par leur chanteuse aux cheveux de feu Julie, leur guitariste Bastien et leur bassiste Antoine (et un batteur de session) sont les premiers à se lancer dans l'arène. Il faut savoir qu'il s'agit de la première prestation scénique du jeune combo, qui évolue dans un metal symphonique à chant lyrique. Le problème c'est le son, qui, d'ailleurs, ne touchera pas que Whisperium. De nombreux larsens sur la guitare, ainsi que sur le micro viendront à bout de la détermination de notre jeune groupe, qui s'exécute tant bien que mal, faisant de leur mieux. La jeune chanteuse semble intimidée de se retrouver sur scène et cela se sent. Néanmoins, lorsque celle-ci prend plus d'assurance, comme sur le dernier morceau, elle livre une prestation convenable, même si manquant encore d'assurance et de justesse. Les compositions révèlent un certain travail côté instrumental, mais sont encore trop chaotiques. En tout cas, côté public, le peu de monde se ressent et moins de 10 personnes sont devant la scène à les soutenir. Malgré les encouragements d'Ostianne d'AuxPortesDuMetal, de Sté chanteuse de Naos et de moi-même, peu de réactions dans l'assistance, dommage. Une formation à revoir dans de meilleures conditions car pas mauvaise.
Après Whisperium, voici les dijonnais de Moon Whispers (décidément, pas mal de murmures dans ce Breizh Fest), qui nous livrent un metal gothique. Et le set de 10 titres de la formation passe très bien, tellement que les 50 minutes paraissent assez courtes. Parmi les morceaux joués, beaucoup provenaient de leur premier EP Rising, paru récemment. « Life » et son refrain fédérateur entrainèrent la foule dès le départ, et la forte complicité avec les lyonnais de Naos leur permis d'obtenir un public certain. Un peu plus de monde que pour Whisperium donc, mais là encore, la foule est aux abonnés absents. Dommage, car les morceaux possèdent du charme, et la voix de Marielle se révèle très belle, dans des tons graves et chauds, évoquant par instants la chanteuse d'Edenbridge. Seulement, le petit reproche que l'on pourrait faire à la jeune femme est de parfois forcer sur sa voix. Le set se termine avec « Time », un morceau issu de la première demo du groupe. Moon Whispers est donc une excellente découverte, et un groupe à revoir !
Le tour des parisiens d'Ellyose approcha, et après la chorégraphie d'une danseuse orientale, voici donc le trio (+ un batteur de session) qui s'avança sur scène. Au niveau de la prestation, plusieurs titres de l'EP Théogyne furent exécutés, notamment le titre éponyme ou « L'émancipée », ainsi que de nombreux morceau de leur futur premier brûlot. La formation exécute un metal teinté de beaucoup d'éléctro et de samples, tellement d'ailleurs que parfois, l'impression générale se révèle un peu désagréable, trop froide et synthétique, et ce malgré des musiciens qui assurent leur set de façon extrêmement professionnelle et carré et une chanteuse, Justine, qui semble à l'aise et en voix, malgré quelques légères fausses notes. Le public, lui, est sous le charme, et les Stamina, venus voir la prestation des parisiens, semblent sous le charme. Les impressions de la foule furent très positives et Ellyose conquit les cœurs ! Un set carré et professionnel, mais un léger manque d'âme en ce qui me concerne. Mais un potentiel bien présent !
BAFFE N°1 ! Le groupe de metal progressif Asylum Pyre, venant de Paris et de tous les coins de la France, exécute 70 minutes d'un set à tomber par terre ! Que ce soit une énorme interaction avec le public, des morceaux joués d'une manière ahurissante et une chanteuse/un chanteur aussi bons l'un que l'autre, il n'y a rien à redire sur le professionnalisme de la formation. Avec des tubes comme « When We Are Wolves » ou « Laughing With the Stars » qui rendent encore mieux sur scène que sur CD, il y a de quoi se régaler ! Et l'on assistera même à deux excellentes compositions du nouvel album : une qui n'a pas de nom et « Just Before ». D'ailleurs, Asylum Pyre a réussi à conserver son grain de folie et la complicité entre les membres est évidente, tant ceux-ci s'amusent et sont heureux de monter sur scène. Le public, lui, est emballé par l'excellent set des musiciens, headbanguant, dansant avec frénésie, et montant même sur scène à la demande de Carole Alcantara pour un headbang collectif qui fit son petit effet ! Le seul ennui : quelques larsens sur le micro de Johann, qui étaient parfois un peu dérangeant, mais rien de bien grave comparé à tant de joie et de talent ! Le groupe de la soirée, purement et simplement.
Les lyonnais furent victimes, tout comme Whisperium et Sainte Ombre juste après, de problèmes de son. En effet, la chanteuse Sté n'avait aucun retour et ne s'entendait pas, si bien que son micro coupait parfois en plein milieu des morceaux. Cela aurait pu venir à bout de la détermination de notre formation, mais ce ne fut pas le cas. On peut dire que le groupe, qui semble malgré tout excité d'être là ce soir, aime son public et est décidé à le montrer, en lui demandant de participer, et en le mettant à contribution. Notre jeune groupe jouera en majorité des titres du futur album à venir, et certains, à l'instar d'un « Queen of Seduction », « Rusty Ruins » ou « Forbidden Desire » sont de véritables hymnes qui explosent sur scène au moment du refrain. Les musiciens bougent et font bouger, les Moon Whispers semblent savourer le show, et la jeune Sté vit littéralement les morceaux. Quelques réserves cependant quant à la technique, un peu poussive et manquant de justesse au moment de monter trop haut. Le jeune combo nous livrera même deux reprises : « Bring Me to Life » d'Evanescence et « What I See » de Lacuna Coil. En revanche, l'un des reproches que l'on pourra faire au groupe est … l'ajout d'un guest tombant comme un cheveux dans une soupe. Mathieu n'est vraiment pas adapté et semble avoir du mal à trouver sa place. De plus, ses grunts n'étaient pas des plus agréables. En revanche, l'autre guest, Nicky, semblait bien plus à l'aise ! Malgré tout cela, et malgré les problèmes de son, le sextette livra un set plutôt bon.
BAFFE N°2 ! N'ayant pas été si emballé par l'album des vendéens, j'appréhendais la prestation live de Sainte Ombre. Hé bien c'est une réelle claque que j'ai pris ! Sur scène, les titres prennent une autre dimension et s'envolent littéralement ! Puissance, énergie, présence scénique, voilà trois termes que le groupe connait et inclut à son set ! D'ailleurs, outre des morceaux de leur premier opus, les vendéens nous livrent non seulement « Maléfice », une composition tirée de leur futur galette à venir, mais également deux reprises : « Gimme ! Gimme! Gimme! » d'ABBA, très dansante et joyeuse, dont la bonne humeur communicative fait du bien à entendre, et le morceau de fin, « The Final Countdown » d'Europe qui, même si elle n'est pas aussi excellente que l'originale, s'en tire très bien. Céline possède un superbe timbre, même si elle est un peu juste dans les notes les plus aigus. Elle délivre une dose d'énergie non négligeable, et, qui plus est, fait la joie du public avec son tambour et son costume de scène médiéval (mais pas trop, non plus). Problèmes ? Oui, le son. Quelques larsens de guitare et de basse et un micro qui parfois se fait capricieux, mais qui n'empêche pas Sainte Ombre de livrer une très bonne prestation ! A revoir !
Voici enfin le tour de la tête d'affiche, les bretons de Stamina ! Et la formation se présente sans chanteuses, Milica et Maryon n'étant plus membres du groupe. Combinant metal, techno et éléments orientaux, les bretons, menés par Gildas, le claviériste et choriste, semblent déchainer un public qui danse et headbang en furie. Le set est carré et rondement mené, professionnel comme Ellyose mais là encore il manque quelque chose qui fait que leur musique se démarque vraiment et puisse atteindre des hauteurs. Même si les musiciens ont une grande maîtrise de leur instrument respectif, l'absence de vocaux se ressent et le déroulement de titres instrumentaux lasse, mais il faut comprendre qu'en seulement 15 jours, il est difficile pour une nouvelle vocaliste (dont le nom fut annoncé en fin de set) d'être totalement prête et on peut féliciter Stamina d'avoir assuré sa prestation ! Heureusement, à la fin de leur set, Gildas à annoncé le nom de leur nouvelle chanteuse : Olivia, sa propre femme ! Espérons qu'elle puisse permettre à Stamina de briller ! En tout cas, si le set ne fut, à mon sens, pas transcendant, le public semblait conquis et il faut reconnaître au combo de Brest une maîtrise imparable ! Un show sympathique.
En conclusion, des groupes qui livrèrent d'excellentes prestations malgré les problèmes de son, un public ravi bien que peu nombreux et félicitations à l'Association Argantal Productions, ainsi qu'à Fred Mansuy, qui se sont démenés pour que ce Symphonic Metal Breizh Fest puisse exister !
Remerciements : Whisperium, Asylum Pyre, Naos, Stamina, Ellyose, Moon Whispers et Sainte Ombre pour leur présence et leur sympathie, et Fred Mansuy pour l'organisation ainsi Ostianne d'AuxPortesDuMetal.