U.D.O. – Decadent

Heavy, metal et tradition
 

Le paysage metal ne serait pas ce qu'il est sans ses éternels vieux biscards qui font office de gardiens du temple. Udo Dirkschneider fait partie de leurs plus fiers représentants. A 28 ans de carrière (sans compter les années Accept), le chanteur fait toujours du heavy, rien que du heavy. Si les récents changement de line-up rafraichissent un petit peu les assaisonnements, la recette reste la même et fait toujours son petit effet sur les papilles.

Quand on pense au heavy metal traditionnel, difficile de ne pas citer U.D.O. et son frontman. Ce dernier a fondé ce groupe en voyant Accept changer de direction, voulant faire perdurer la tradition que son groupe a aidé à créer. 28 ans plus tard, point question de parler de zombies, mais d'un gardien du temple solidement attaché aux bases de sa musique, mentalité qu'a rejoint Accept après plusieurs tentatives d'expérimentations échouées.

Si bien qu'on croirait presque que les deux groupes se sont donner le mot pour sortir un disque un an sur deux. Et en 2015, c'est le tour d'U.D.O. de sortir Decadent. Après un Steelhammer qui était le fruit d'un line-up bancal, composé par seuls Udo Dirkschneider et Fitty Wienhold et enregistré avec un seul guitariste, Andrey Smirnov, c'est avec un personnel solide que le groupe accouche d'un album frais et bien orchestré.

Au rang des légers changements, on se retrouve pour la première fois depuis Mean Machine (1989) avec un album enregistré avec deux guitaristes solistes. Si Mathias Dieth s'occupait, dans le temps, de pondre des chansons avec des solos harmonisés, Kasperi Heikkinen et Andrey Smirnov se sont éclatés à travailler leurs solos ensemble, donnant des parties mélodiques bien développées, notamment sur "Pain" ou "Breathless".

Et c'est tout. La formule U.D.O. ne change pas. On garde ce heavy Acceptien basé sur des riffs en acier trempé, avec son lot de morceaux rapides ("Speeder", "Under Your Skin"), de mid-tempos pachydermiques ("Decadent", "Untouchable"), la ballade habituelle ("Secrets in Paradise"), et même le titre martial robotique ("Mystery") est de la partie ! Tout ce beau petit monde s'alterne comme il faut et garde un équilibre qui tient le fan alerte jusqu'à ce grand finale du nom de "Words in a Flame".

U.D.O.

Au fond, Udo et ses potes s'éclatent en suivant cette formule. Avec un rythme de parution aussi soutenu, les gars forcent le respect et ne se débinent pas malgré la concurrence qui revient au galop dans le monde du heavy. Mais U.D.O. se dresse fièrement, gardant avec conviction son monument fait d'acier, de choeurs virils et de rythmiques martials, faisant fi des modes et des allées et venues des musiciens.

Et force est de constater que ça marche toujours. U.D.O. est inscrit à jamais dans le paysage heavy, aux côtés des vieux briscards traditionalistes, qu'on a toujours du plaisir à revoir, tant qu'on ne cherche pas de nouveauté.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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