Avouons-le, ce n’est pas tous les jours qu’il nous est proposé de chroniquer un album de death metal d’un groupe chilien. Echoes of Death est le premier album des Sud-Américains de Putrid Evocation, après trois démos et un EP. Le nom du groupe fleurant bon la poésie, tout comme l'artwork d'ailleurs, qu’en est-il du contenu ? Tout d’abord, il convient de préciser que cet album n’est pas à mettre entre les mains de ceux qui n’apprécient pas les productions brutes et sales, le son donnant l’impression que Echoes of Death a été enregistré avec les moyens du bord.
L’album s’ouvre sur une introduction qui constitue en réalité un morceau instrumental de plus de trois minutes. L’ambiance malsaine et putride voulue par le groupe se fait ressentir dès cette première piste, mais le riff lourd et pesant rappelle fortement le morceau éponyme de Black Sabbath. Alors hommage à peine déguisé ou plagiat, nous ne saurions le dire. Toujours est-il que le thème joue sur la longueur comme pour plonger l’auditeur dans l’univers du groupe. Lorsque le premier vrai morceau débarque, à savoir "Echoes of Death", la voix elle-même est noyée dans une reverb un peu dérangeante, comme pour faire écho au titre de l’album. Cette reverb sera présente sur l’ensemble des pistes de l’album et pourra peut-être rebuter les auditeurs.
Côté compositions, les titres alternent des tempi lents, proches du doom (« Revelation of Hell’s Apocalypse » ou la partie centrale de « Unquenchable Flame »), et des accélérations plus caractéristiques du death metal (« Total Death », « Vengeance from the Crypts »). On pense en premier lieu à Autopsy. En effet, le chant de Nekroskull rappelle à s’y méprendre celui de Chris Reifert. On peut également déceler une influence de la part des premiers albums de Deicide, à la fois dans les compositions comme dans la façon de chanter.
Malgré une production vraiment mauvaise, plus par manque de moyens que par une réelle direction artistique (on se doute qu’enregistrer un album pour un groupe de death metal ne doit pas être évident au Chili), les compositions dévoilent des riffs intéressants comme sur « Horrible Disease », meilleure piste de l’album. On sent vraiment une volonté de bien faire de la part du groupe, qui propose des riffs certes simples mais directs et accrocheurs (« Vengeance from the Crypts ») et qui cherche à se démarquer de ses influences, même si sur certains titres celles-ci sont indéniables (« Morbid Sacrilegious » rappellera, en dehors de son titre, Morbid Angel). Les soli, rares, se font tour à tour mélodiques (« Unquenchable Flame ») puis brutaux et véloces (« Horrible Disease ») à la manière de Massacre.
Mais finalement, outre la production, le véritable point noir de l’album constitue la durée des titres, peut-être trop longs, ce qui rend le tout monotone, surtout lorsque les morceaux sont construits sur des riffs somme toute assez simplistes. En toute fin d’album, Putrid Evocation propose une reprise de Convulse, « Putrid Intercourse », peut-être le titre le plus intéressant de la galette. Dommage qu’il ne s’agisse pas d’un morceau original.
Au final, il convient de saluer la volonté des musiciens de proposer un death sale et direct, mais surtout sincère. Cependant la production refroidira certainement les ardeurs des amateurs. Ceux qui passeront au-delà découvriront un groupe intéressant mais qui malheureusement ne se distingue pas des nombreuses formations du genre.
Note : 6,5/10
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