Deathspell Omega – Paracletus

*Nouvelle chronique obscure réalisée par l'ami Lionel / Born 666*

Groupe phare d’une scène Black Metal avant-gardiste occulte française, Deathspell Omega nous revient en cet automne glacial avec Paracletus.

Ce nouvel album des poitevins marque la fin d'un cycle et clôt la trilogie entamée en 2004 avec Si Monumentum Requires, Circumspice.

Deathspell Omega avait posé les bases de son style avec ce 3ème album de leur déjà riche discographie, un Black très violent avec des breaks très progressifs voire planant.

Tout comme Blut Aus Nord, Deathspell Omega aime cultiver le mystère quant à leur identité. Il est très difficile de trouver des informations sur les musiciens. Le combo se forme en 1998, à priori par Hasjarl et Shaxul après la disparition de leur ancien groupe nommé Hirilorn. Mikko Aspa, qui a rejoint le groupe en 2003 en tant que chanteur (label Northern Heritage), est le seul membre officiellement connu au sein de la formation.

Leur Black Metal leur est propre, formé de passages tout en finesse avec des accords redondants et lancinants à la « Desert Session ». Chant guttural, coupure, break, voix parlée, batterie épileptique…

Deathspell Omega

A la première écoute il n’est donc pas facile de plonger dans Paracletus.

Il faut savoir le dominer, être vicieux, s’en approcher sans en avoir l’air, baisser la tête pour recevoir les premiers coups, puis se retourner et sentir un frisson dans le dos et se demander si on n’est pas perdu ou déjà mort.

Les musiciens nous entraînent dans un souterrain d’introspection. Les chants, parfois en Latin, nous indiquent le chemin de la crypte perdue. C’est visqueux, c’est insidieux et pourtant on reste, on en redemande. On y replonge et on essaye de comprendre ce Black Metal porté par une batterie qui ne blaste pas toute les 15 secondes, une voix qui donne un relief particulier à cette formation avant-gardiste (terme souvent employé lorsqu’on est un peu perdu pour définir le style d’une musique qui ne fait pas dans le « CTRL-C » « CTRL-V »)…

Norma Evangelium Diaboli et Season of Mist ont découvert un diamant brut bien noir que l’on ne peut tailler. Il est insaisissable, malsain mais tellement attirant. On le rejette puis on le reprend et ce n’est pas en une écoute que l’on peut apprécier l’opus. On le déteste, puis on le vénère… on est tout simplement perdu.

En tournant autour on essaye de percer ce joyau, de trouver une prise pour le briser, le tailler, pour le retourner, trouver la bulle d’air imparfaite qui se trouverait au milieu. Mais non il n’y a rien et on s’épuise, s’abandonne dans les méandres de ce black occulte. La folie s’empare de nous. Vous vous débattez en criant que vous n’en voulez plus...

Les compositions sont d’une complexité sans nom, la production est adaptée à ces méandres musicales car la construction de chaque morceau vous font penser au lit d’une rivière malsaine qui ne ferait que de changer de forme, de direction, pour revenir au début après vous avoir emmené nulle part. Les compositions se jouent de vous.

Sur cette galette, Deathspell Omega vous jette du mid-tempo comme sur « Have You Beheld the Fevers? », vous blaste le cerveau comme sur « Epiklesis II », vous retourne comme une crêpe avec « Wings of Predation ».

Paracletus se termine par « Apokatastasis Pantôn », progressif avec des arpèges à la guitare qui apportent de la légèreté au morceau. La basse qui donne une ambiance Stoner se marie merveilleusement à cette production chaude et puissante.

Deathspell Omega - Paracletus

La richesse de cet album nous prouve que l’on n’est pas obligé de rester dans le carcan du Black Metal avec ces recettes toutes trouvées (dans la « Bible Satanique » bien sûr !) pour accéder au Nirvana de la reconnaissance de ses pairs.

... et Hail Satan (tout de même) !

Note : 9/10

Lionel/Born 666

Page Myspace de Deathspell Omega

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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