On ne le rappellera jamais assez, les « supergroupes » sont toujours délicats à aborder. On en a eu la preuve un peu plus tôt cette année avec Serious Black et le parallèle sera ici inévitable, puisque ce nouveau combo Level 10 comporte également le guitariste Roland Grapow … Quoiqu’il en soit, Chapter One, premier opus du groupe est sorti depuis peu, et ce via le label italien Frontiers Records.
Pour continuer la comparaison avec le combo emmenée par Urban Breed ; si celui-ci avait un line-up alléchant, la composition du groupe nous intéressant ici est tout simplement impressionnante. Roland Grapow (Serious Black donc, Masterplan, ex-Helloween) et Alex Beyrodt (Voodoo Circle, Silent Force, Primal Fear, ex-Sinner) aux guitares, Randy Black (ex-Primal Fear) à la batterie, Alessandro Del Vecchio (Eden’s Curse, Voodoo Circle, Hardline) aux claviers, Mat Sinner (Primal Fear, Sinner) à la basse, et un certain Russel Allen (Symphony X, Allen/Lande, Adrenaline Mob), voila un association qui a de quoi faire saliver d’avance plus d’un amateur de heavy ! Et que peut bien jouer une telle troupe ? Du heavy pardi !
Bien que heavy définisse parfaitement la musique de Level 10, l’album est très varié. Tantôt très frontal comme sur l’opener « Cry No More » aux riffs incisifs, « In For The Kill » dont les leads de grattes peuvent rappeler Helloween ou encore « When The Nighttime Comes » avec un petit quelque chose de Judas Priest, parfois plus hard rock sur « Last Man On Earth », ou même tout en douceur, sur les ballades « All Hope Is Gone » et « Forevermore ».
On préférera lorsque la formation se lâche et propose quelque chose de plus osé, comme sur « One Way Street » et sa belle ambiance 70’s proposée par les claviers d’Alessandro, ou la structure presque progressive du single « Blasphemy » et aussi sur « The Soul Is Eternal ». Car à côté de ça, le tout est bien trop souvent classique, et peine à convaincre pleinement. « Soul Of A Warrior » ne décollera jamais durant ses presques 6 minutes, malgré un riff principal sympathique, le refrain de « Demonized » manque de charisme, idem pour « The Soul Is Eternal » et celui de « In For The Kill », cliché à souhait ne parvient pas à donner l’effet de puissance escompté.
Produite par Mat Sinner himself, la galette a un son plus que correct, bien que les claviers soient trop souvent en retrait, car connaissant le talent du protagoniste, c’est assez dommage de cacher son travail.
Pas toujours convaincant, et bien trop ancrée dans un heavy très classique, ce supergroupe arrive tout de même à proposer de beaux moments bien que l’on soit en droit d’en attendre bien plus. Avec un tel line-up, exécuter correctement son propos n’est que la moindre des choses, et ça Level 10 le fait à merveille, mais il manquera assez cruellement un petit grain de folie à ce Chapter One … La prochaine fois peut-être.
Note réelle : 6.5/10