Belphegor – Blood Magick Necromance

*Notre confrère Lionel / Born 666 à nouveau lancé dans une chronique rituelle, ci-dessous*

Les Black Death metalleux autrichiens de Belphegor sortent leur neuvième album Blood Magick Necromance (tient 3 mots comme le faisait Dimmu Borgir à une époque !) le 14 Janvier 2011 chez Nuclear Blast Records.

L'album est produit par Peter Tägtgren (IMMORTAL, CELTIC FROST, HYPOCRISY, DIMMU BORGIR) dans ses propres studios (Abyss Studios) à Pärlby en Suède et masterisé par Jonas Kjellgren.

La pochette a été réalisée par deux artistes autrichiens : Helmut Wolech (un photographe fétichiste et ancien entrepreneur de pompes funèbres...) et Joachim Luetke pour le graphisme et l'illustration de la couverture. Le visuel nous plonge dans un réalisme proche de celui d’Abrahadabra (nouveau Dimmu Borgir)...

Belphegor

D’emblée cela vous tombe dessus sans prévenir, c’est « In Blood - Devour This Sanctity ». Pour alléger le tout, une mélodie arabisante vient vous caresser les tympans. Rapidement on se trouve au croisement d’un Behemoth de dernière facture et d’un Dimmu Borgir période Stormblast. C'est remarquablement bien produit.

La batterie est impressionnante. La maîtrise des blasts est incontestable. La voix d’Helmuth s’approche de plus en plus d’un Shagrath.

Le son est somptueux, chaque note, chaque instrument se détache distinctement du reste. Les chœurs arrivent toujours au bon moment. A la fin de la chanson la batterie de Marthyn prend un rythme martiale... c’est parti pour une guerre éclair !

On continue dans le Divin avec « Rise to Fall & Fall to Rise ». Le chant guttural est profond. Les guitares sont entêtantes et assez Death dans leur construction. Les riffs vous cisaillent au niveau du mollet pendant que les blasts vous transpercent les tympans. Le rythme des guitares apporte un mid-tempo au titre que ne renierait pas un Satyricon.
 

« Blood Magick Necromance » commence très lentement puis la batterie, tel un essaim de frelons, vous tourne autour dans le seul but de vous rendre fou ! Quel batteur ! Quel talent ! L’ambiance est pesante, les guitares bourdonnent à leur tour. La voix est trafiquée, donnant une impression minérale à l’ensemble. Le refrain est magistral, la basse de Serpenth découpe le titre en différentes parties.
 

Une fois acheté à sa sortie, mettez-le sur votre i-Pod et partez dans la forêt la plus proche. Prenez une bouteille de Jägermeister et un jerrican d’essence. Maquillez vous de Corpse Paint à base de cendre et de sang. Tracez un pentagramme dans la neige grâce au deuxième liquide (le premier servant seulement à vous réchauffer l’intérieur du corps), et allumez ! Des voix surgissent derrière vous, prenez une rasade,... et courrez !

 
C’est simple, pour moi cet opus s'avère être une pierre angulaire du Black Metal moderne.
 

« Discipline Through Punishment » commence par une guitare maidenienne exécutée par Morluch. Le mid-tempo sous blasts est toujours en place. La voix roule les « R » : normal c’est chanté dans la langue de Goethe. Très belle « Discipline », très militaire, très Wagnérienne, ceci en est presque troublant... Les solos sont impressionnants de précision.

Pour le moment on est toujours sous perfusion, le liquide noir continue de s’écouler dans nos veines. Une masse informe glisse sous notre épiderme pour former une croix qui tourne tout doucement. Le rituel funéraire se nomme « Angeli Mortis De Profundis ».

Les titres ne sont jamais longs et ne dépassent pas les 6 minutes. Belphegor va à l’essentiel et ne se perd pas dans des breaks indigestes ou des intros grandiloquentes.

 
« Impaled Upon The Tongue Of Sathan » est très poétique, imaginez donc la scène... Les guitares se croisent, s’entremêlent dans un duel macabre. Helmuth nous interpelle par sa voix d’outre-tombe. Comment en arrive-t-on à une œuvre aussi forte ? La fin est soignée jusqu’à son dernier souffle sous des cloches et des arpèges de guitares.

« Possessed Burning Eyes » est aussi chanté en allemand et redonne une vision éblouissante de la chanson. Roulements de tambour, Achtung ! La Horde Noire est en marche. Le froid ne l’arrête pas, la haine la fait avancer dans ce blizzard glacial.

« Sado Messiah » vient nous demander si on en reveut... et « Oui ! » on en reveut. Une boule rouge dans la bouche, les chaînes suspendues au mur on en redemande jusqu’à la lie. Sigmund Freud n’était-il pas autrichien ? De toute façon il est bien trop tard pour reculer. Les mélodies sont toujours aussi sublimes jusqu’aux dernières secondes de l’album.

Belphegor

Continuez Messieurs de nous régaler comme ça. Assurément une œuvre majeure d’une noirceur intense qui m’ait été donné d’écouter ces derniers temps.

9,5/10

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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