Après une tournée française déjà bien fournie en terme de dates pour promouvoir The Quantum Enigma, les hollandais d'Epica sont de passage dans la capitale en ce début d’année 2015. Comme sur l'ensemble de la tournée, ce sont les Anglais de Dragonforce qui assurent la première partie du concert. Quelques heures avant le début du show, le trottoir du Boulevard des Capucines est déjà pris d’assaut par les fans des deux formations qui souhaitent être ainsi au plus près de la scène (bien que les concerts de Slipknot et Obituary aient lieu le même soir). D’ailleurs on s’aperçoit que le public est particulièrement hétéroclite et composé de personnes venues en couple, des jeunes, des moins jeunes, Stéphane Buriez (si si…) et surtout un public féminin plutôt bien fourni.
Dragonforce
Une fois dans la salle, c'est un grand backdrop à l'effigie du dernier album de Dragonforce qui nous fait face. Lorsque les lumières s’éteignent, les musiciens entrent en scène tout sourire à l’idée de jouer ce soir pour le public parisien. Mais on remarque cependant l'absence de Vadym Proujanov le claviériste de la formation, qu'un heureux événement a retenu chez lui. Qu'importe, les claviers samplés ne gêneront pas les spectateurs ce soir. Les Anglais sont survoltés et cherchent réellement à chauffer le public, à l'image de Marc Hudson (chant), haranguant la foule et allant même jusqu’à réclamer des circles pits. Les nombreux fans de Dragonforce présents s’exécuteront dans une ambiance bon enfant bien rehaussée par la musique de geek du combo.
Le virtuose Sam Totman en plein tapping
Mais lorsque Herman Li et Sam Totman entament leurs duels de guitare impressionnants de virtuosité, tout le monde admire la performance, en particulier les musiciens en herbe. On précisera cependant que le début du set est particulièrement entaché d'un son déplorable, ce qui n'est pas aidé par l’avalanche de note et le martèlement de double pédale auquel nous assistons. Le personnage du backdrop semble lui-même se boucher les oreilles devant la cacophonie des premiers titres joués.
Mais passés quelques morceaux, le son s’améliore et permet de mieux apprécier les pirouettes guitaristiques des musiciens, alors que la redondance des compositions entraine un peu de lassitude. Mais la bonne ambiance et l'envie des musiciens permettent de passer un bon moment malgré tout. En tant que seul membre français du groupe, le bassiste Frédéric Leclercq assure la communication avec le public, blague et semble réellement heureux de jouer devant les spectateurs parisiens, allant même jusqu’à faire chanter du Serge Lama à la salle entière.
Le court set de ce soir met tout de même Maximum Overload en avant avec trois titres joués, parmi lesquels « Symphony of the night » qui recueille tous les suffrages. Mais c'est bien évidement « Throught the Fire and Flames », popularisé par le jeu Guitar Hero qui termine un set fort sympathique. Dragonforce est peut être une formation redondante sur album mais elle réussit à faire passer un très bon moment lors de ses prestations scéniques.
Marc Hudson, chanteur de Dragonforce
Setlist Dragonforce
Fury of the storm
Three hammers
The game
Seasons
Symphony of the night
Valley of the Damned
Cry thunder
Through the fire and Flames
Epica
Après une demi-heure de changement de matériel, les lumières s’éteignent à nouveau et l’introduction orchestrale de The Quantum Enigma retentit dans la sono, suivi de « The Second Stone ». Tout comme pour Dragonforce avant eux, Epica ne bénéficie pas d'un son correct en début de set, la voix de Simone Simons étant particulièrement couverte par les guitares et la batterie. Heureusement, cela s’améliore pour « The Essence of Silence », le single de l'album. Côté musiciens, on sent le groupe soudé et complice, notamment Mark Jansen et Isaac Delahaye les deux guitaristes qui se donnent à fond et sont réellement impliqués dans leur concert. Simone Simons, toujours légèrement sous mixée, fait preuve d'une belle tessiture vocale et attire tous les regards.
Coen Janssen, claviériste d'Epica
La setlist enchaine les titres accrocheurs tels qu'« Unleashed » mais propose également des morceaux plus progressifs comme « Fools of Damnation » sur lesquels le chant de Mark Jansen apporte une bonne dose de violence. Régulièrement Coen Janssen s'approche sur le devant de la scène avec un clavier portable que n'aurait pas renié Jordan Rudess (Dream Theater) et en profite pour faire preuve de toute la virtuosité dont il est capable. Les nombreux passages inspirés du death metal n’altérèront pas l'enthousiasme du public.
Isaac Delahaye est particulièrement impliqué et se donne à fond pendant deux heures.
Les titres de The Quantum Enigma passent très bien le cap de la scène et les nombreux fans présents dans la salle connaissent déjà les paroles par cœur. La musique d’Epica bénéficie de nombreux samples pour rendre sur scène la grandiloquence symphonique de leur musique. Mais ici ces samples n’altèrent en rien la spontanéité des musiciens qui affichent une communication sans faille avec leurs fans, allant jusqu’à remercier spécifiquement la French crusade, le fan club français d’Epica qui a fait preuve d'un soutien important pendant de nombreuses années.
Et en guise de remerciement, quoi de mieux que « Cry for the moon » seul extrait du premier album de la formation hollandaise, qui remplace un « Sensorium », trop souvent joué par le passé. À la fin du set c'est le batteur Ariën Van Weesenbeek qui s'illustre avec un solo plein de dextérité mais tout de même un peu long.
Simone Simons, rayonnante au cours du concert.
C’est avec « Design your Universe » que les hollandais terminent le concert avant le rappel. Mark Jansen en profite pour remercier chaleureusement le public de l'Olympia, remerciements qui semblent réellement sincères, avant un assez long rappel qui boucle en beauté un set d'environ deux heures.
Les trois derniers titres interprétés verront Isaac Delahaye, ruisselant, se donner encore à fond sans compter, tandis que Simone envoûtera l’audience une dernière fois avec un "Sancta Terra" et un "Consign to Oblivion" parfaits pour conclure la soirée.
C'est un concert solide qu'a donné la formation hollandaise à l'Olympia, faisant une fois de plus preuve de générosité auprès d'un public qu'elle affectionne et qui le lui rend bien. La bonne ambiance développée pendant le set de Dragonforce s'est poursuivie sur l’ensemble de la soirée pour un concert mémorable. Tout cela est de bonne augure pour le concert des hollandais au Hellfest.
Mark Jansen tout sourire à l'issue du show
Setlist Epica
Originem (intro sur bande)
The second stone
The essence of silence
Unleashed
Storm the sorrow
Fools of damnation
Martyr of the free world
The obsessive devotion
Victims of contingency
The last crusade
Cry for the moon
Design your universe
Rappel
Sancta terra
Unchain utopia
Consign tout oblivion
Photographies : Céline Godard
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