25 titres exécutés à toute blinde en seulement 33 minutes par une bande de chevelus survoltés ? Il est évidemment question ici du dernier album d'Iron Reagan, The Tyranny of Will. Iron Reagan réunit depuis 2012 les membres de Darkest Hour et Municipal Waste au sein d'une formation à la fois destructrice et complètement barrée. Violence et politique, mélangés à une bonne dose de dérision, voilà ce qui vous attend avec cet album de pur crossover.
On retrouve avec The Tyranny of Will un déferlement de riffs sur 25 morceaux, qui ne présente clairement rien de nouveau, puisqu'on ne va pas se mentir, avec Tony Foresta au chant, Iron Reagan fait beaucoup penser à Municipal Waste. Mais attention ! Le meilleur de Municipal Waste, c'est-à-dire au moment des albums Waste 'Em All et Hazardous Mutation. Au final, The Tyranny Of Will reste dans la lignée du dernier album The Worse Than Dead, mais le tout est si bien exécuté qu'on a tout de même l'impression d'un vent de nouveauté, d'un petit coup de frais, qui vient chatouiller nos oreilles.
Ça défouraille sec, et dés le premier morceau on a juste envie de massacrer tout ce qui se présente devant nous. On a un peu l'impression qu'il y a un truc qui est en train d'exploser au niveau de notre cerveau. Un peu comme sur la pochette, pour te donner une idée.
Le premier morceau, « Tyranny of Will » est une parfaite petite mise en bouche. Ensuite, tout s'enchaîne à une vitesse folle avec des morceaux d'en moyenne une minute, ce qui ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer. « I Won't Go » est envoyé à toute allure, avec des refrains ultra simplistes que l'on se voit déjà scander en sautant partout. « Eyeball Gore » quant à lui, confirme le ton de The Tyranny of Will, et résume bien la puissance de la formation : pas de longueurs, rien d'innovant non plus, juste du très, très gros son. On apprécie également le savoir-faire musical du groupe et la mise en avant de leur coté décalé qui passe notamment par des requêtes étranges de type: « All I want is eyeball gore, right now !! ». Iron Reagan n'est visiblement pas un groupe qui se prend au sérieux, en témoignent « U Lock the Bike Cop » et « Your Kid's an Asshole ». Les titres parlent d'eux mêmes.
Vient le tour de « Close to Toast » qui est balancé avec un peu plus de groove, rejoignant en ce sens d'autres morceaux de l'album comme « Rat Shit » et ses riffs bien lourds. Iron Reagan délaisse là son côté punk/défouloir, privilégiant plutôt ses racines metal. Il en va de même avec « Four More Years », Iron Reagan ralentit le rythme avec un morceau d'une longueur incroyable (4 minutes, quand même!), en arborant des sonorités carrément heavy.
Bien que The Tyranny of Will ne présente pas de grosses inégalités qualitativement parlant, l'excellent « Miserable Failure » sort du lot, d'autant plus que le clip, tout simplement jouissif, nous confirme que ces gars-là ont bel et un bien un pète au casque.
La section rythmique est supersonique et a de quoi impressionner par moment, notamment sur des titres tels que « The Living Skull », ou « Obsolete Man ». En outre, on constate que simplement 12 secondes sont nécessaires à Iron Reagan pour t'exploser la tête dans les règles de l'art, et cela se confirme avec « Glocking Out ». « Broken Bottles », « Exit the Game », et « The Sentence is Death » des titres pour le moins explosifs, rejoignant « Miserable Failure » dans la caste des meilleurs morceaux de l'album. Iron Reagan exécute donc The Tyranny of Will à mille à l'heure, on l'a bien compris, mais ces derniers continuent de nous impressionner jusqu'au bout avec « Nameless » où on a concrètement l'impression qu'un morceau vitesse normale a été accéléré, de quoi être bluffé au moment du solo.
Tyranny of Will est donc un vrai bon album, une bonne surprise se cache sous cette avalanche de riffs sacrément rentre dedans. Le risque de se lasser après plusieurs écoutes n'est pas à exclure, mais la redondance étant de toute manière inhérente au style, Iron Reagan n'est pas à blâmer. De quoi se décrasser les oreilles dans la joie et la bonne humeur, donc.