Hard rock instinctif
Fondé à partir de la reformation de Thin Lizzy, Black Star Riders a été bien actif ces dernières années. Un an et demi après la sortie d'All Hell Breaks Loose, voilà qu'arrive The Killer Instinct, second album du groupe de Scott Gorham, qui présente les mêmes qualités que son prédécesseur, mais qui montre un groupe de plus en plus affranchi de l'ombre de Thin Lizzy, avec des musiciens qui semblent mieux se connaître et plus se lâcher.
Les choses bougent chez les vieux biscards du rock n'roll. Scott Gorham prend de l'âge, mais est bien décidé à ne pas raccrocher les gants. Après un premier album sous le nom de Black Star Riders réussi et bien accueilli par le public et les critiques, suivi d'une tournée intense, le groupe remet le couvert avec un tout nouvel album, The Killer Instinct. Présenté avec un morceau-titre direct et accrocheur, le disque est dans la même veine dans son ensemble.
Au programme, retrouvez donc des solos de guitares pertinents endiablés ("You Little Liar") des riffs simples et efficaces ("Charlie I Gotta Go", Sex, "Guns and Gasoline"), des lignes de chant gorgées de feeling de la part de Ricky Warwick, des parties acoustiques bien senties ("Blindsided") pour un ensemble de trois bons quarts d'heure solide et satisfaisant pour tour amateur de hard rock.
Mais y voir une copie du premier album serait malhonnête. Black Star Riders conserve les mêmes ingrédients, mais semble avoir peaufiné sa formule. Après avoir tourné un bon moment sous ce nom, les musiciens se connaissent mieux et sembles plus enclins à lâcher la bride dans les compos. On se retrouve donc avec une oeuvre plus spontanée, avec une motivation de chacun qui transpire sur chaque note de The Killer Instinct.
De plus, le groupe semble de plus en plus s'affranchir de l'influence Thin Lizzy. Difficile de ne pas citer ce groupe de hard rock légendaire en parlant de Black Star Riders, qui en était à l'origine la reformation, menée par Scott Gorham. Ici, si certaines mélodies typiquement irlandaises sont encore audibles, notamment sur la réjouissante "Soldierstown" ou encore des ambiances western sur "Blindsided", le groupe affirme de plus en plus son identité propre tout au long de l'album.
Bâti sur les fondations de la reformation de Thin Lizzy, Black Star Riders, armé désormais de deux albums, est prêt à prendre son envol et s'affirmer en tant que groupe. L'ensemble est plus solide et il semble en être de même pour les musiciens présents sur le disque, qui semblent plus efficaces ensemble, en gardant le même niveau d'inspiration que sur leur premier album. Une réussite à conseiller à tout fan de hard rock.