Hardcore Superstar – Split Your Lips

Devinette : à part le death mélodique, quel est le style de musique de prédilection des suédois ? Le Hard Rock qui lorgne vers la grosse teuf, sex drogues et rock'n roll, avec un gros côté garage en plus. A l'instar des HELLACOPTERS et autres BACKYARD BABIES, HARDCORE SUPERSTAR n'a pas le côté super léché des grosses productions américaines auxquelles ils se réfèrent : on est à la fois très proche et très loin des RATT, MÖTLEY CRÜE et autres POISON.

Très proche par l'atmosphère : "Sadistic Girls", rifffs acérés et gros refrain, met dans l'ambiance direct, pas de tromperie sur la marchandise, on a bien à faire à du gros rock qui tâche et des mecs 100% sincères. Les 4 premiers titres restent dans la même vibe et invitent à la bonne humeur générale, à bouger le cul et la tête, à gueuler un bon coup une bière à la main et à aller joyeusement vomir sur son voisin. HARDCORE SUPERSTAR n'a pas inventé la roue mais assure, ce qui est bien là le principal. "Last call for Alcohol" devrait faire un malheur en live, domaine de prédilection du combo. Outre les influences déjà citées, le quartet développe une petite touche métallique qui nous fait parfois penser à SKID ROW, pas désagréable du tout.

En revanche, on s'éloigne de tous ces cadors car n'oublions pas que si nos amis ont biberonné au rock ricain, ils restent suédois et, tradition nationale oblige (en tous cas on est tenté de le croire vu leurs compatriotes), ont un son bien plus garage, plus crade, que leurs homologues d'outre atlantique. Les solos sont simples, les arrangements bruts de décoffrage, on est loin de la finesse d'écriture, de la dextérité instrumentale et des productions monumentales des gloires du "hair métal". Cela dit, la prod' plus brute a son charme et à part le manque d'originalité qui pourra rapidement rebuter un certain nombre d'auditeurs, les autres ont de quoi se faire plaisir, surtout avec l'excellent "Moonshine", gigue au rythme improbable qui apporte un vent de fraîcheur bienvenue et évite que le tout devienne trop monolithique. C'est ensuite que les choses commencent à se gâter. La ballade "Here Comes that Sick Bitch" n'a rien de déshonorant et rappelle au passage que Joakim Berg est un putain de bon chanteur, mais ne laisse pas un grand souvenir non plus (pour ne pas dire qu'on l'oublie aussi vite qu'on l'a écouté).Et alors que les morceaux défilent, on a quand même l'impression que tout ça commence à sérieusement tourner en rond.

C'est que les suédois commencent à avoir un paquet d'albums au compteur ! On le sait qu'ils sont bons dans leur domaine, il serait temps de passer à la vitesse supérieure en studio ! Les fans seront sûrement heureux de retrouver un HARDCORE SUPERSTAR avec une production plus organique, plus live, qui lui correspond finalement mieux. Mais niveau compos, le groupe fait un peu du surplace. Alors certes, les riffs sont efficaces, les refrains fédérateurs, mais au bout d'autant d'albums (un autre point commun des rockers suédois est d'être super prolifiques niveau sorties d'albums), on attend plus.  Et ce n'est pas le final "Run to Your Mama", tentative louable de sortir du schéma habituel, qui nous fera dire le contraire, le résultat n'étant pas spécialement convaincant. Pas d'inquiétudes, le quartet va sauf incident majeur continuer de tout péter sur son passage en tournée. Pour autant, le problème avec tous ces groupes qui annoncent fièrement "qu'ils ne calculent rien, qu'ils écrivent comme ça leur vient", c'est bien évidemment de parfois manquer de recul, de ne pas être assez rigoureux dans la sélection des morceaux finalement retenus, ce qui donne des skeuds inégaux et trop proches les uns des autres. C'est très bien de faire ça en début de carrière, mais ensuite se servir un peu de sa tête ça peut être cool aussi, même en matière de rock'n roll qui pue la bière par les dessous de bras !

Ma note : 7/10

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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