Puissance maîtrisée
Dans la famille revival thrash, penchons-nous sur Evil Invaders. Ce jeune groupe belge fleure bon le parfum du début des années 80 et se prépare à tout lâcher sur la planète metal avec son premier album, Pulses of Pleasure. Au programme, de l'énergie, de la mélodie, ce qu'il faut de technique et une grosse dose d'envie de tout casser pour tenir le thrasher en haleine. Une réussite qui mérite qu'on s'attarde dessus.
Les jeunes groupes de thrash metal continuent de pousser comme des champignons un peu partout dans le monde. Parmi ces jeunes metalleux qui ont été nourris au biberon avec les riffs des eighties se trouve Evil Invaders. Maîtrisant bien leurs références (leur nom est tiré d'un album de Razor sorti en 1985), ces petits belges sont prêts à lâcher une déferlante d'énergie avec leur premier opus : Pulses of Pleasure.
Pied au plancher, le groupe respecte à la lettre les codes du thrash classique : riffs à la base des chansons, joués de manière à la fois propre et agressive et soutenus par une rythmique efficace et surplombés par la voix haut-perchée de Joe, qui enrage sans jamais saturer. Une voix typiquement thrash old school qui a tout pour plaire aux amateurs du genre.
Mais le groupe, sur ce fond d'agressivité, n'oublie pas de mettre de la mélodie dans sa tornade sonore, avec notamment la guitare de Sam Lemmens. Nous avons donc droit à des solos mélodiques aux petits oignons, notamment sur "Pulses of Pleasure", des arpèges clean sur "Eclipse of the Mind" ou même des leads que n'auraient pas renié Iron Maiden sur la pièce finale "Master of Illusion". Un pendant intéressant qui rend la musique d'Evil Invaders encore plus accrocheuse.
En plus de leurs qualités techniques indéniables, les Belges dévoilent une passion brûlante omniprésente sur les 42 minutes qui composent Pulses of Pleasure. L'envie de thrasher est sincère, sans parlotte ou surabondance d'effets. La tambouille est faite sans prétention, mais le propos est là, avec un groupe qui va à l'essentiel et qui prend du plaisir à fournir son premier album.
Cohérent et varié, Pulses of Pleasure est assez riche pour tenir l'auditeur en haleine, sans jamais le perdre. Si Evil Invaders s'inscrit sans complexe dans cette mode de revival thrash, il montre qu'on peut aussi thrasher en Belgique avec une passion et une rage palpable, sans jamais sortir des frontières du genre, mais en évitant de copier ses idoles. Ainsi, la démarche du groupe intéresse et le résultat est des plus plaisants. Un groupe à suivre de prêt pour les fans de thrash classique, à l'américaine.