Forts d’un premier album convaincant, les Suédois de Smash Into Pieces sont de retour avec un The Apocalypse DJ des plus efficaces.
Marchant sur les pas de son prédécesseur Unbreakable paru deux ans plus tôt, nul doute que le jeune quintet d’Örebro a de quoi faire parler de lui grâce à un nouvel album flamboyant.
Si l’on ne sait pas que ce jeune combo nous débarque tout droit de Scandinavie, il est de prime abord difficile d’en être convaincu. Hyper lookés, les cinq bodybuildés et tatoués pratiquent un rock/metal alternatif à tendance moderne, genre que l’on voit souvent joué par des américains, surtout si l’on ajoute à cela des influences grungy, ou même nu-metal.
Et pourtant, la force de Smash Into Pieces est justement de mélanger des influences typiquement américaines, avec celles de groupes rock alternatif de son pays. On pensera ainsi à plusieurs reprises aux dernières livraisons de Papa Roach, notamment grâce aux arrangements électroniques presque omniprésents utilisés à bon escient, donnant le peps nécessaire et la modernité dont ce style a besoin.
La musique ici délivrée est donc catchy à souhait, et va droit à l’essentiel. Riffs directs et souvent simples, rythmiques concises et groovys, le tout porté par des mélodies ultra-entêtantes délivrée par Chris Adam Hedman Sörbye, frontman de la troupe, dont la voix chaude et légèrement rocailleuse fera beaucoup d’effet à celles et ceux qui n’ont rien contre les mélodies mainstream, voire radio friendly. Le jeune homme nous sert de belles envolées, et des refrains à reprendre en cœur, tels ceux de « Stronger » l’opener aux riffs presque indus, l’excellente « Another Day On The Battlefield » qui devrait faire malheur sur les ondes suédoises ou encore sur la sympathique ballade « Checkmate ».
Je citais plus haut les influences américaines du combo, et bien il est impossible de ne pas penser à Linkin Park sur « My Cocaine » sur laquelle figure Elize Ryd, vocaliste d’Amaranthe. Rien d’étonnant à ce qu’on la retrouve ici, car les Smash Into Pieces avaient ouvert pour le célèbre combo de dancefloor metal lors de leur dernière tournée européenne. On pensera aussi à Korn car « Bullets » reprend un passage du titre « Narcissistic Cannibal » de ces derniers. « Burn » elle possède un riff principal puissant, assez jumpy rappelant un peu le vieux Disturbed. A cela peuvent s'ajouter des consonnances avec des groupes tels que Renegade Five, DeVan ou encore Outtrigger, tous trois issus du prolifique pays qu'est la Suède.
Outre les qualités de vocalistes du cher Chris, il faudrait ne pas passer à côté de la prestation des guitaristes Benjamin Jennebo et Per Bergquist délivrant ci et là quelques très bons solos, et on en vient même à regretter que ceux-ci ne soient pas plus nombreux tant ils sont bien exécutés. La section rythmique assurée par le bassiste Viktor Viklund et le batteur Isak Snow est elle également plus qu’en place, carrée, très professionnelle.
N’inventant certainement pas la roue, la musique de Smash Into Pieces fera cependant passer un très agréable moment à tous ceux sensibles aux grosses mélodies à la frontière de la pop sans toutefois baigner dans la guimauve. Les cinq gaillards ci-présents n’ont en aucun cas à rougir des groupes outre-Atlantique tant leurs compositions font mouche.