Un traité de metal du futur
Pryapisme est un des meilleurs exemples de la vigueur actuelle du metal français, qui n’a jamais été aussi florissant et créatif qu’aujourd’hui. Après deux superbes albums, révélant un groupe atypique, extrémiste et pour le moins dérangé, les voici de retour avec un EP, en attendant le troisième bébé à venir. Et les maîtres des chats nous ont encore caressés dans le sens du poil, MIAOU !
Ce Petit traité de futurologie sur l’Homo Cretinus Trampolinis (et son annexe sur les nageoires caudales) est en fait constitué d’une seule chanson de vingt deux minutes, divisée en onze parties sur le disque. Toujours à mi-chemin entre le génie et la folie, la musique de Pryapisme est immédiatement reconnaissable, même si cet EP dévoile une nouvelle extension de leur déjà large palette de sons. Cela révèle toute l’ambition de son unique compositeur, Aymeric Thomas, également batteur de la formation : harpe, guimbarde, beats électroniques, basson et autres chiptunes font partie des nombreux matériaux qui ont forgé Futurologie, sans que cela sonne bordélique ou décousu. Bien au contraire, on peut dire que la musique de Pryapisme n’a jamais été aussi bien construite !
Pas une seconde d’ennui n’est relevée à la lecture de ce Traité. Tout est orchestré ingénieusement, avec de la dynamique, moult montées et descentes en intensité, si bien qu’on a l’impression d’écouter une véritable bande originale de film, ou une symphonie. Comme on pouvait s’en douter, les bizarreries sont toujours là, avec des samples de films comme Hudson Hawk, qui font de cet EP une visite dans le musée de l’étrange et du rococo. Futurologie est également l’occasion pour Pryapisme d’affirmer encore plus sa personnalité en s’éloignant de ses influences d’origine, notamment Mister Bungle.
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Classique, breakcore, art rock [la liste est longue] : Pryapisme continue de faire feu de tout bois pour arriver à ses fins, toujours avec réussite. La richesse de cet EP est telle qu’on croirait écouter un album complet, ce qui est une gageure en 22 minutes. Et pour parachever le tout, on vous livre une version orchestrale de la chanson, qui permet d’explorer plus encore la composition d’origine et ses multiples facettes. Une fois de plus, une inventivité quasi-insolente est déployée dans les arrangements, pour remplacer guitare, basse ou batterie comme il se doit par les instruments de l’orchestre : encore un succès !
Bref, avec ses deux facettes, Futurologie est la preuve que Pryapisme est arrivé à se renouveler et à évoluer, tout en gardant sa signature musicale unique. Avec une production plus léchée, la formation de Clermont Ferrand contribue à faire entrer le metal dans le XXIème siècle d’une très belle manière.
Chronique par Tfaaon
