In the one man army now
Près de trois ans après Unsung Heroes, les guerriers finlandais d’Ensiferum sont de retour. Ce précédent album, différent car plus porté sur les ambiances calmes et acoustiques que les précédentes sorties de la formation, n’avait pas vraiment fait l’unanimité parmi les fans, malgré quelques très bons titres et des qualités indéniables. Avec ce One Man Army, Ensiferum revient à la recette de son succès.
Dès l’introduction "March of War" qui s’enchaîne avec "Axe of Judgement", on retrouve un groupe bien plus énervé. Tout dans ce premier titre rappelle les débuts du groupe, le riff, les chœurs héroïques et les mélodies n’auraient en effet pas fait tache aux côtés d’un "Windrider" (2000). Mais attention, cela ne veut absolument pas dire qu’Ensiferum a régressé ! Le son de cet album (enregistré par Anssi Kippo qui a notamment aussi travaillé avec Children of Bodom) est probablement le meilleur dont le groupe ait disposé jusqu’à maintenant. Le tout est clair, mais reste assez organique pour garder cette ambiance guerrière et sauvage typique de la formation.
Tout au long de l’album, nous avons ainsi droit à des compositions plus ou moins enthousiasmantes, mais avec constamment cette mise en son qui sert le côté épique de la musique d’Ensiferum. Le chant crié de Petri Lindroos et le son des guitares participent d’ailleurs grandement à la création de cette ambiance sauvage. Non content d’être plus énergique qu'Unsung Heroes, One Man Army (malgré sa pochette passablement moche) a aussi le mérite de se montrer éclectique. Ainsi, le sextet ne laisse pas complètement tomber l’orientation plus « atmosphérique » de l’album de 2012 puisqu’un titre comme "Heathen Horde" (et particulièrement son refrain) nous rappelle les ambiances et les harmonies vocales de Unsung Heroes.
Ensiferum continue donc son chemin avec son viking/folk metal sans compromis tout en l’assaisonnant de plusieurs références et influences qu’on peut s’étonner de retrouver sur ce genre d’album. On peut ainsi entendre des éléments orchestraux qui auraient pu figurer sur une BO de film fantastique pendant "Burden of the Fallen" ou encore un passage… disco pendant "Two of Spade" (l’un des titres les plus marquants de l’album). Dschinghis Khan n’est pas loin… Ce sont justement ces éléments qui permettent au groupe finlandais de se différencier du reste de cette scène folk, une petite touche originale qui le fait se démarquer au milieu d’un genre qui compte quand même pas mal de groupes plutôt moyens.
Ensiferum ne révolutionne pourtant rien. Ceux qui attrapent des boutons rien qu’en pensant à ce genre de musique passeront à nouveau leur chemin. Les fans, en revanche, devraient apprécier ce retour du groupe vers un son plus guerrier et festif. Pas un album mémorable, mais qui s’inscrit dans la continuité de la discographie des Finlandais. Surtout une bonne occasion pour eux de repartir au plus vite sur les routes.
