"Maria Brink & Friends.."
Huit ans que la France attendait cet évènement. Avec la sortie de son cinquième album, Black Widow, les Américains d’In This Moment débarquent enfin dans notre contrée pour un véritable show digne d’une superproduction hollywoodienne dans un Trabendo pas forcément adapté à l’ampleur de la chose. Retour sur un concert détonnant avec en première partie, les Américains de Starset et les Anglais de Fearless Vampire Killers.
Hormis un passage parisien en 2007 juste après la sortie de Beautiful Tragedy en première partie de Devildriver, In This Moment n’avait jamais foulé le sol français en tant que tête d’affiche. Il était plus que temps de réparer cette anomalie. Après le succès de Blood, Black Widow s’est retrouvé à la 6ème place du Billboard US à sa sortie, une performance incroyable pour un groupe de cette envergure.
STARSET
Groupe récemment formé, Starset a sorti son premier album au cours de l’été dernier. Intitulé Transmissions, celui-ci a connu un certain succès aux USA avec deux titres qui ont terminé dans le Top 15 du Rock Mainstream Chart de Billboard. Emmené par Dustin Bates (Downplay), Starset est un groupe très scénique. Les trois musiciens sont grimés en soldats de l’espace à mi-chemin entre Minority Report et Alien. Tandis que Dustin Bates bénéficie d’une immense tablette (qui, elle aussi, fait penser à l’écran qu’utilise Tom Cruise dans Minority Report) qui lui permet de lancer des samples et des effets sur sa voix.
Avec un temps de jeu de trente minutes, les Américains préfèrent l’efficacité au discours. Ils offrent au public le meilleur de leur premier album. Entre "My Demons" et "Carnivore", le public parisien peut apercevoir l’étendue du talent de Starset. La musique est très proche de ce que pouvait faire 3 Doors Down au début des années 2000 ou encore Breaking Benjamin. Un rock alternatif très entraînant avec en plus cette imagerie futuriste intéressante. Le public est frileux en ce début de soirée, mais les quelques personnes qui connaissent le groupe et les paroles arrivent très facilement à rentrer dans l’ambiance proposée.
FEARLESS VAMPIRE KILLERS
Deuxième groupe de la soirée avec les Anglais de Fearless Vampire Killers. Officiant dans la mouvance du rock alternatif, Fearless Vampire Killers est un mix entre My Chemical Romance et le 30 Seconds To Mars des deux premiers albums – et pas seulement pour le look du chanteur/guitariste, Kier Kemp – en un peu plus énervé. Après une tournée aux USA avec Black Veil Brides, ils sont de retour en Europe pour promouvoir Unbreakable Hearts.
Chose assez rare pour être soulignée, le set du combo se divise en 2 parties. Au début, le chant est assuré par Kier Kemp qui laisse ensuite sa place à Laurence Beveridge en lui empruntant au passage sa guitare. Le charisme de Kier Kemp crève l’écran et il en arrive à éclipser ses comparses sans le vouloir. Du côté de la musique, l’ensemble peine à décoller. Les singles, par exemple "Maeby" et "Neon In The Dance Walls", sont sympathiques mais loin d’être d’une qualité édifiante. En revanche, la reprise du tube "I’m Still Standing" d’Elton John est un pari réussi. La version des Anglais fait honneur au côté festif de l'originale tout en y apportant une bonne grosse touche heavy. Du côté du public, le faible nombre de personnes connaissant les paroles est … éloquent.
Après quarante minutes de temps de jeu, Fearless Vampire Killers se retire après une prestation qui aura eu du mal à convaincre le Trabendo.
IN THIS MOMENT
21h30 et après quelques soucis de démarrage en raison d’un problème au niveau des jets de fumée sur la scène centrale, In This Moment entre en scène avec l’intro du dernier album, "The Infection". Du côté du décor, une deuxième scène a été installée permettant aux deux danseuses – les Blood Girls – de se trémousser aux côtés de Maria Brink. Et derrière cela un grand carré voilé qui permet à la chanteuse de se changer et d’enfiler des accessoires au fil des chansons. Le problème de la grande scène du groupe, c’est qu’elle est disproportionnée par rapport à la taille du Trabendo. Ce qui fait que Tom Hane (batterie) est pratiquement caché de 50% du public, dommage.
Premier single de Black Widow, "Sick Like Me" est le premier véritable morceau joué ce soir. Le son est bon sauf au niveau du micro qui est sous-mixé. Elle le fera d’ailleurs remarquer à l’ingé son qui rectifiera vite le tir. La demoiselle semble difficile à contenter tant elle ne cessera de lancer des regards et de demander avec ses mains plus/moins de lumières, plus/moins de retours. Après Black Widow, c’est Blood qui est mis à l’honneur avec "Adrenalize" et ses paroles diablement sensuelles.
Maria Brink est majestueuse et l’Américaine hypnotise les spectateurs présents. Elle possède une aura tellement extraordinaire qu’il est difficile de ne pas être absorbé. Black Widow et Blood sont les seuls albums massivement représentés ce soir. Il faut dire que ces deux opus représentent une rupture par rapport aux trois premiers efforts d’In This Moment. Ainsi, on ne comptera que "Into The Light" avec la seule Maria sur scène pour représenter The Dream, deuxième album des Américains.
Les quatre musiciens sont mis en retrait, mais les dix minutes suivant "Into The Light" sont pour eux. "Fallen Heroes" est le nom donné au morceau que Chris Howorth (guitare), Randy Weitzel (guitare), Tom Hane (batterie) et Travis Johnson (basse) interprètent. En fait, il s’agit de bouts de morceaux connus appartenant à Metallica, Slayer et Pantera. Après ce titre, nouveau moment de répit avec un solo de batterie. Pas forcément le plus intéressant du monde mais il permet au moins de mettre une autre personne que Maria Brink en avant. La veuve noire est de retour sur scène avec la dernière vidéo en date, "Big Bad Wolf" et le célèbre tube "Whore". Arborant un chapeau avec le mot "Whore" dessus et sa règle d’institutrice, elle s’impose en maîtresse du public parisien et n’a aucun mal à avoir l’attention des élèves du soir.
Le groupe revient sur scène pour son hymne, "Blood". Paris a compris la chose en levant à bout de bras une pancarte intitulée « We are the Blood Legion », le nom auto-proclamé des fans d’In This Moment. La fosse est serrée et comprimée depuis 1h15 mais cela ne s’arrête pas, chacun essayant d’attirer l’attention de la plantureuse blonde.
Le concert se termine sur ce morceau mais Paris en redemande. Malheureusement c’est bel et bien terminé pour ce soir. 1h20 de jeu oui mais seulement neufs véritables morceaux alors que les Américains ont à leur actif cinq albums. Un seul extrait des trois premiers disques alors que "Beautiful Tragedy" est joué sur quasi toutes les dates. Voici les bémols de ce concert. Le foutage de gueule n’est pas très loin. Facile de rallonger la durée en changeant de costume entre chaque morceau et en passant d’innombrables interludes, beaucoup moins de proposer un concert plutôt qu’un show. Autre bémol mais celui-ci non-inhérent au groupe, le choix de la salle pas du tout adapté à l’ampleur de la scène et du show In This Moment.
Setlist:
"The Infection"
Sick Like Me
Black Widow
Adrenalize
Sex Metal Barbie
Burn
Into the Light
Fallen Heroes
Drum Solo
Big Bad Wolf
Whore
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Blood
Photos et vidéo : © 2015 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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Merci au Trabendo de nous avoir accueillit et merci à Karine Sancho pour les accréditations.