Necurat, chanteur de Bliss of Flesh

Paroles de tournée…

 

L’entretien se déroule dans les backstages du Divan du Monde. Pendant ce temps The Negation fait son soundcheck, la loge de Bliss of Flesh est bien approvisionnée en bière…

Lionel / Born 666 : Vous êtes parti depuis combien de temps ?
Necurat Bliss : (Aujourd’hui le 27/02/2015) on est parti le 19 Février (Paris – Divan du Monde étant la 9ème date).

Lionel : Quels sont les pays que vous avez traversés ?
Necurat : On a commencé par les Pays-Bas, on a fait Rotterdam, Eindhoven, Sneek. Ensuite on est allé en Belgique à Vosselaar, puis ensuite on est parti en Angleterre (Plymouth, Manchester, Glasgow et Londres). 4 dates au Royaume-Uni dont une en écosse à Glasgow. Et là on arrive de Londres, on y a joué hier soir pour arriver maintenant à Paris. Ce qui représentera pour nous 18 dates sur la tournée.

Bliss of Flesh


Lionel : Quelles est l’ambiance générale ? La relation entre les groupes ?
Necurat : C’est plutôt sympa. Au départ on ne se connaissait pas donc il y avait la barrière de la langue vu qu’on est le seul groupe français. Bien sûr on parle anglais. Mais jouer avec des groupes étrangers d’une part, et jouer avec des groupes qu’on connait parce qu’on apprécie leur musique d’autre part ça change forcément la donne. C’est très agréable, on a sympathisé avec les membres de chaque groupe.

Lionel : Vous avez aussi sympathisé avec les membres de Belphegor ?
Necurat : Oui tout à fait. Je connaissais un peu l’ancien batteur de Belphegor qui a fait deux dates au début de la tournée. Je les avais vus l’année dernière à Nantes, on avait bien accroché et on a des amis en commun. Ensuite on a continué en passant de bonne soirée avec leur nouveau batteur (Simon Schilling), ainsi que le guitariste.

Lionel : Et Marduk…
(rire) … et bien le deuxième jour j’ai un peu trop abusé de boissons avec le batteur et le gratteux… (rire), voilà…

Lionel : Donc plus de souvenir ?
Necurat : Si si ! Jusqu’à un certain moment de la soirée rire. Ils sont très sympas, accessibles pour les groupes.

Bliss of Flesh


Lionel : Pour Bliss of Flesh, vous avez sorti Beati Pauperes Spiritu en 2013, ensuite vous avez fait beaucoup de dates. Peut-on encore considérer que vous êtes sur votre tournée promo ou vous êtes tombés sur cette opportunité et vous n’avez pas pu résister ?
Necurat : Dans l’idée, on a commencé la composition du 3ème album qu’on avait envisagé d’enregistrer cet été. Il est vrai qu’on a eu de nombreuses opportunités dont cette tournée avec Marduk. On a joué avec Behemoth au mois de décembre. Dans un mois on joue avec Satyricon dans le Nord (Métaphone à Oignies le 5 avril) et des festivals qui commencent à se booker ; ça a remit donc en question notre calendrier quand à la sortie de l’album. Au final, on peut dire qu’on est dans la continuité de la promo de l’album précédent sans oublier qu’on travaille en parallèle sur le prochain. J’espère qu’il sortira en début d’année prochaine.
 

Bliss of Flesh

Lionel : Vous aviez déjà joué avec Satyricon ?
Necurat : J’avais joué avec eux en 2003 avec mon ancien groupe à la loco LatroDectus, ça fait quelques années maintenant…

Lionel : Vous êtes sur de belles affiches en ce moment.
Necurat : Oui on travaille avec Alex de Nao Noise, un bookeur lillois qui avait entendu parler de nous. On s’était rencontré l’année dernière, on avait des amis communs. Ensuite il nous a fait joué sur une date qu’il avait organisé ensuite ça a confirmé le fait qu’il voulait travailler avec nous. Il nous a trouvé le plan avec Behemoth, Marduk puis Satyricon. Quand tu a l’occasion de jouer dans d’excellents conditions avec le staff qui va bien autour tu donnes le meilleur de toi-même !

Lionel : Et avec Nergal ?
Necurat : C’était le rush, tout était aussi millimétré, c’était un « one shot » on a discuté vite fait on a un peu parlé mais très rapidement…

Lionel : Déjà des titres de terminé pour le prochain album?
Necurat : Oui…
 

Bliss of Flesh


Lionel : Vous allez le faire vous-même ?
Necurat : On ne sait pas encore, on a pas mal d’opportunité à ce niveau-là, on essaye de trouver la meilleur, donc on prend notre temps. On a notre ligne de conduite, on sait ce qu’on veut, c’est pour cela que ça peut prendre du temps mais au moins on sera sûr du résultat et du travail fourni.

Lionel : J’imagine que tous les soirs vous devez jouer la même setlist ou vous laissez de petites ouvertures ?
Necurat : On était assez partagé au départ. On s’était dit pourquoi ne pas laisser des ouvertures et finalement on a privilégié une même setlist. C’est un peu comme du pinard, ça se bonifie au fur et à mesure des dates. On en est satisfait donc on garde cette liste qui fonctionne bien, on joue 30 minutes. On ne peut donc pas partir dans plein de choses, il faut qu’on soit concis et efficace dans ce qu’on fait.
 

Bliss of Flesh


Lionel : Quel est le ressenti que vous avez quand à l’accueil que vous réserve le public suivant les pays que vous avez fait jusqu’à présent ?
Necurat : On est agréablement surpris. On n’est pas très connu à l’étranger, on est un groupe parmi tant d’autres, on vient de France et pourtant le retour est souvent le même : « on ne savait pas ce que vous faisiez mais on trouve que c’est une tuerie » et c’est dans ces termes que ça nous a été remonté.

Lionel : Donc le mechandising fonctionne un peu…
Necurat : Le merchandising fonctionne, mais je ne te cache pas que faire une tournée avec deux grosses pointures que sont Marduk et Belphegor, il faut essayer de tirer son épingle du jeu. On y a arrive quand même, à notre niveau. Du coup on est plutôt satisfait.

Lionel : Et au niveau budget, cela vous a couté cher ?
Necurat : Concrètement pour une tournée, on ne va pas se mentir. Actuellement si tu veux faire quelque chose avec ton groupe tu es obligé de passer par un investissement quel qu’il soit. C’est un choix qu’on a fait mais c’est à la hauteur de nos attentes.

Lionel : Et au niveau boulot, j’imagine que vous travailler à côté ou alors vous avez tous été licencié depuis (rire)
Necurat : Non ! (rire), en fait on a la chance d’avoir des jobs qui sont rythmés par le calendrier scolaire. Et là, cette tournée tombait exactement pendant la période des vacances scolaires ; c’était d’autant plus significatif pour nous qu’il fallait qu’on parte sur les routes. Donc au niveau des disponibilités c’était assez simple pour nous.

Lionel : Donc vous allez arrêter à Toulouse ?
Necurat : Non on fait la tournée intégralement, on part en Suisse, on revient en France, un day-off à Toulouse, ensuite l’Espagne avec Madrid, Barcelone, on revient en France pour Montpellier, deux dates en Italie et on termine en Slovénie.

Lionel : En termes d’audiences, j’imagine que ça change suivant les villes…
Necurat : Concrètement on était sold out à Londres avec 600 personnes, ce soir (27/02) c’est également sold out. Mais jusqu’à présent on doit tourner à une moyenne de 300 personnes.

Lionel : Vous avez le temps de regarder les autres sets ?
Necurat : Le truc, en fait c’est que la tournée c’est une grosse machine, tout est « timé », réglé, il est vrai qu’on essaye de voir tous les sets, mais souvent il y en a un qui saute, soit un Belphegor soit un Marduk mais sur la tournée on les a vu plusieurs fois et c’est vraiment très bon !
 

Bliss of Flesh
 


Lionel : Vous devez apprendre énormément en tournant avec ces deux grosses pointures ? Vous êtes jeunes.
Necurat : On n’est pas si jeune que ça. On a tous un peu de bouteille, on a pas 20 balais non plus…j’ai a peu près le même âge que Mortuus (chanteur de Marduk). Donc on n’est pas tout jeune ni trop vieux on l’a pris peut être un peu sur le tard, mais ce qui est intéressant c’est que ce genre de tournée c’est de la faire maintenant car avant au niveau de l’égo cela aurait été un peu compliqué.

Lionel : Vous auriez pété les boulons ?
Necurat : Faut prendre sur soi assez régulièrement et c’est un job. Et comme dans tout job, il y a des contraintes, et des côtés cool. Nous on l’appréhende vraiment comme ça où l’on apprend énormément et dans ce sens là on est « jeunot » car on n’avait encore jamais fait une tournée comme celle-là. On apprend très vite ! C’est comme du théâtre, on est de l’autre côté. Quand tu es passé en backstage, tu vois ce qui se passe en coulisse tu apprends les choses différemment tu gagnes en professionnalisme d’une manière certaine et cela n’a pas de prix.

Lionel : En termes d’organisation aussi…
Necurat : Les premiers jours c’étaient les balbutiements. Tu arrives avec des groupes que tu connais mais tu ne parles pas la même langue dans des pays que tu ne connais pas spécialement et il faut que ça drope ! Tu as une organisation millimétrée « tac-tac ». ca nous a fait bizarre au tout début, puis on s’y est mis très vite, maintenant ça roule.

Lionel : Il ne vous manque plus qu’un ou deux festivals cet été pour finir une très belle année pour vous.
Necurat : On va voir, on est booké sur un festival en Allemagne, le Ribfest, on devait y jouer l’année dernière mais comme on n’avait pas pu ils nous on recontacté pour cette année. Un festival dans le Poitou au mois de mai avec No Return et Mercyless entre autre…

Lionel : …Mercyless qu’on a vu au Fall of Summer, Il faudrait terminer par un bon FOS en septembre…
Necurat : …Oui ou un Motcocultor… mais comme on dit « Wait & See » !

Photos : © 2015 Lionel /Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 



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