MORTIIS le groupe pratique finalement un métal industriel plutôt classique, avec rythmiques martiales omniprésentes (et assez répétitives), riffs et son de guitares assassin, musiciens grimés à la farine et look destroy sont au rendez-vous. Le sieur MORTIIS rejoint ses comparses une fois le premier morceau lancé, et curieusement, n’arbore pas sa désormais célèbre apparence de troll. Bon, maquillé des pieds à la tête avec de longues dreadlocks et des lambeaux de T-shirt sur le corps, il ne manque quand même pas d’allure. Il faut au moins ça pour maintenir l’intérêt du public venu en nombre (le Divan du Monde est archi bondé), parce que musicalement, tout ça reste somme toute bien convenu et fort peu original. Il faut dire que je m'attendais à quelque chose de bien plus particulier.
COMBICHRIST n’existe que depuis 2003, mais a déjà su se construire une audience fidèle, dont témoigne l’affluence de ce soir. Le fait d’avoir ouvert pour Rammstein lors de sa dernière tournée française a joué, mais si être en première partie d’un gros groupe aide indéniablement, le but est bien de se construire sa propre audience. Comme en juillet dernier dans cette même salle, c’est en leader que débarquent les norvégiens, menés par leur chanteur (et unique membre studio) Andy LaPlegua. Et là, on passe clairement à un autre niveau. Déjà, le quatuor évolue avec un dispositif scénique assez original : le claviériste est sur une estrade au milieu, avec une batterie de chaque côté, ce qui laisse tout l’espace avant libre pour Andy. Et après une courte intro, celui-ci n'aura cesse de l’arpenter de long en large, déclamant ses lyrics haineux anti religieux, prenant des têtes pas possibles, tour à tour joker, démon grotesque ou gargouille, haranguant le public avec un charisme indéniable. Public qui réserve un excellent accueil au combo, la preuve que l’affluence du soir ne doit rien au hasard.
On regrettera juste un manque de basses dans le son : quitte à ne pas faire grand-chose d’utile, le « percussionniste » pourrait bourriner dans des toms basse au lieu de jouer systématiquement les mêmes roulements. Mais bon, le show est excellent, Andy charismatique à souhait en gourou antireligieux déglingué, proche de ses fans (il empruntera même un appareil photo pour prendre un cliché de sa propriétaire), et le concert déroule en faisant la part belle aux titres du dernier album « Making Monsters », le tout dans un déluge de lights stroboscopiques. Les hymnes s'enchaînent, tour à tour furias indus, titres plus électros dévastateurs, le tourbillon infernal nous entraîne d'une boîte de nuit hantée jusqu'en pleine utopie cauchemardesque dans une vaste communion hérétique.
Pas de 3e rappel, le show a été excellent en tous points bien qu’un peu court (1 heure 20), mais comme nous le fait remarquer un spectateur, une musique aussi synthétique perd en impact si le tout dure trop longtemps. Qu’importe, malgré une durée un peu limite et un son qui manquait de basses (mais le Divan du Monde est-il prévu pour ce style de musique ?), COMBICHRIST a délivré un putain de concert et continue de marquer des points auprès des aficionados d’électro industriel en renvoyant Marilyn Manson sur Oui FM. La scène électro allemande est célèbre depuis longtemps, et si la Norvège ou ses voisins s'y mettaient ? Vivement la prochaine fois !