Existe-t-il un lien entre une conspiration, des étoiles et un OVNI? Seul Phil Mogg le sait ! Et ce n’est pas la pochette qui nous donnera des explications.
Mine de rien, ça fait maintenant 12 ans que Vinnie Moore tient le manche au sein d’UFO. Sa guitare blues rock a désormais joué plus avec les Anglais que Michael Schenker (alors Paul Chapman n’en parlons pas !). Ses solos sont toujours bluesy et marquent bien l’esprit du groupe anglais depuis maintenant plus de 10 ans.
Ce qui fait plaisir à l’écoute de A Conspiracy of Stars, c’est de constater que Phil Mogg, du haut de ses 67 ans, n’a rien perdu de son phrasé si particulier, de sa belle voix. Les jeux de mots et les phrases typiques (les rimes sur « Run Boy Run ») du chanteur ne vous étonneront pas et vous conforteront dans le fait qu’UFO sait sortir un album régulièrement et sait tenir la route. Phil possède l’unique façon de chanter ave son phrasé si particulier, en hachant certains mots ou de faire un arrêt sur certaines syllabes que seul lui sait faire (« Messiah Of Love »).
Ensuite, c’est d’entendre que les claviers du maître Paul Raymond sont beaucoup plus mis en avant que sur les précédents albums qui le reléguait plutôt à un rôle de second guitariste.
Ce qu’on aime chez UFO c’est que malgré leur carrière sur plusieurs décennies (45 ans) ils sont loin d’être ridicules, savent nous lancer du bon rock « Ballad Of The Left Hand Gun », tourner autant que lorsqu’ils avaient 20 ans, se tenir sur scène (sauf quand Phil a bu un peu trop de pinte pendant le soundcheck), galvaniser les foules comme au Hellfest en 2011 et trouver des refrains qu’on a l’impression de connaître et de chanter sous la douche depuis des lustres.
« Sugar Cane » donne le ton : synthé, esprit bluesy. Tout comme pour Magnum on a l’impression que pour UFO le processus d’écriture est d’une facilité déconcertante, naturel, écrit sur un bout de table dans un pub enfumé, inspiré par une jolie fille qui passe dans la rue ou d’une image qui vient de passer sur l’une des télés suspendues au dessus des têtes des clients, ou de l’odeur de vieilles boiseries patinées par des milliers de coudes qui sont venus lever un jour une bière.
La résurrection flagrante des claviers de Paul donne une couleur plus légère aux titres (« One And Only »), permettant un dialogue plus intéressant avec la guitare de l’Américain d’autant que rarement ce dernier s’était autant lâché. En atteste « Devils In The Detail », comme le délire d’un vieux bluesman et de trouver ailleurs des solos gorgés de feeling qu’on pourrait écouter des heures.
« Precious Cargo » possède l’ambiance d’un vieux Whitesnake quand la paire Bernie Marsden/Micky Moody y officiait encore, montrant ainsi la qualité des compositions où le synthé vient supporter de longs solos qui semblent sortir d’une longue improvisation.
C’est marrant car « The Real Deal » possède la vieille couleur des années 70 me faisant instantanément penser à un vieux Axe époque Living on the Edge où claviers et guitares viennent creuser un sillon gorgé de poussière.
Sur « Rolling Rolling » même si Phil Mogg essaye légèrement de changer sa manière de chanter avec des solos lumineux, les claviers nous ramènent vers un UFO des plus classiques.
Avec A Conspiracy of Stars, UFO nous sort un album plus cohérent, dans l’esprit des années 70 mais comme un grand cru saura de déguster lentement.
Lionel / Born 666
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