Michael Schenker en mission
Après avoir présenté son nouveau projet Temple of Rock avec l'album Bridge the Gap en 2013, le guitariste de légende allemand revient avec Spirit on a Mission, toujours sous le même nom. De bonne facture, cet album se laisse écouter avec plaisir quand on est fan de hard rock, mais manque quelque peu du mordant auquel nous avait habitué le petit frère Schenker tout au long de sa prolifique carrière.
A 60 ans, Michael Schenker tient encore la forme ! Avec un nombre impressionnant de disques dans sa besace sous différents projets tels que MSG ou encore des groupes-phare comme UFO, on pourrait supposer que l'Allemand pense à sa retraite. Que nenni, nous voici avec le nouvel album de Michael Schenker's Temple of Rock, son nouveau projet, dans lequel le guitariste tient à mettre en avant l'aspect groupe plutôt que le côté solo.
Cela passe notamment par le processus d'écriture. En effet, si le groupe porte le nom de son leader, on remarque que le guitariste Wayne Findlay a participé à près de la moitié de la composition Spirit on a Mission, notamment sur la seconde moitié du disque. Cela part d'une volonté de Michael Schenker, qui voulait inclure plus de riffs composés à la guitare sept-cordes, instrument qu'utilise son comparse. On retrouve parmi ces titres le mid-tempo "Saviour Machine" ou l'urgent "Bulletproof".
On remarque également que l'importance du frontman Doogie White continue de croître. Seul auteur des paroles et de ses lignes de chant, sa voix surplombe les compos avec toute la conviction qu'on est en droit d'attendre d'un chanteur de cette stature. Sachant se faire énergique sur "Live and Let Live", vindicatif sur "Something of the Night" ou plus nuancé sur "All Our Yesterdays".
Mais Michael Schenker reste le compositeur principal du groupe et continue de faire pleuvoir ses riffs typiquement hard rock sur des titres fidèles au genre comme "Rock City" ou "Communion". Si la volonté de faire un album varié dans les humeurs et les tempos se fait bien ressentir tout au long de Spirit on a Mission, quelques inégalités sont à remarquer.
En effet, on tape du pied sur la première moitié du disque, mais quelques mid-tempos, comme "All Our Yesterdays" ou "Let the Devil Scream", malgré des volontés d'ambiance, se montrent un peu longuets. Et que dire de "Restless Heart", dont le riff ressemble à s'y méprendre à "Rock City".
Mais Michael Schenker, malgré ces quelques maladresses, montre une volonté d'aller de l'avant et de construire un travail de groupe. Point question de mettre en avant son talent technique, déjà bien connu. Ici, on sert la cause hard rock avant tout, avec des riffs bien trouvés et des idées émises par une bonne partie du groupe.
Spirit on a Mission, s'il ne révolutionne pas le genre, reste plutôt agréable et bien construit.