Dustin Bates, chanteur de Starset


 

A l'aube de leur première scène française de Starset, nous rencontrons Dustin Bates, frontman du groupe. Il nous parle du premier album, de la tournée, mais surtout de la passion du combo pour la science-fiction et la technologie. Retour sur un entretien fleuve avec une personne d'une grande gentillesse et passionnée.

Bonjour Dustin et bienvenue à Paris. Peux-tu te présenter et présenter Starset au public français ?

Bonjour la France, bonjour Paris ! Je suis Dustin Bates, chanteur de Starset. Nous sommes un groupe de « rock cinématique » venant de Colombus dans l’Ohio. Pour être plus spécifique, nous venons de sortir un album qui est la bande son parfaite pour un film de science-fiction. C’est pour cela que j’étais à la fois déçu et content de la BO d’Interstellar. Parce qu’au final, c’est mon rêve de réaliser la musique d’un film de science-fiction et même de réaliser mon propre film, pourquoi pas !

Cette tournée avec In This Moment est votre première en Europe. Quelles sont tes premières impressions du Vieux Continent ?

Tout le monde est super cool avec nous. Je trouve que le public d’In This Moment est beaucoup plus metal ici qu’il ne l’est aux USA. Sûrement parce qu’ils passent beaucoup plus à la radio chez nous qu’ici. Et plusieurs fois, j’ai eu plus l’impression d’être à un concert de Pantera notamment en Allemagne contrairement aux USA. Nous ne sommes pas un véritable groupe de metal et c’est un challenge de faire bouger le public. Mais je pense que nous avons réussi à convertir quelques personnes en fans du groupe, je l’espère !


Cette tournée est une réelle opportunité pour vous. Comment vous y êtes-vous retrouvés ?

Nous avons tourné avec In This Moment déjà aux USA et nous sommes très théâtrales, comme eux, dans notre approche scénique. Les concerts ont bien marché et ils nous ont donc proposés de partir avec eux en Europe. Presque personne ne nous connaît ici parce que l’existence du groupe remonte à seulement un an donc c’est notre moyen de nous faire connaitre et d’augmenter notre fanbase.

Votre premier album, Transmissions, est sorti l’été dernier et a reçu de bonnes critiques aux USA. Est-ce que tu t’attendais à ce succès ou c’est une surprise ?

Un peu des deux. J’ai envoyé les chansons aux radios alors que nous n’avions pas encore de label, en utilisant de l’argent d’investisseurs. J’ai fait cela parce que j’étais confiant que certains titres étaient faients pour la radio. Concernant l’album, c’est une surprise mais aussi un challenge au vu de l’argent investit donc je suis content que Transmissions soit un succès.

Avec mon précédent groupe, nous avions fait la même chose mais sans le succès escompté. Aux USA, "My Demons" a été à un moment le troisième titre le plus joué sur les radios Rock, ce qui est incroyable. Et puis nous sommes un groupe très scénique alors cela permet aux gens de plus facilement se souvenir de nous.

Est-ce que tu peux nous expliquer ce qu’est « The Starset Society » ?

Bien sûr. The Starset Society est un groupe dont nous faisons partit. Son but est de promouvoir la pensée scientifique des choses, surtout les technologies et comment elles influencent nos vies. Une BD est sortie à ce propos mais un bouquin de 400 pages va bientôt paraître pour expliquer cela plus en profondeur.

L’album utilise ces éléments tout en y incorporant des éléments plus personnes pour que chacun essaye de comprendre ce qu’il se passe.

 

As-tu peur du futur de la technologie et de son impact sur nos vies ?

Avant la musique, je préparais un doctorat en ingénierie donc j’adore la technologie dans son ensemble et c’est aussi pour cela que le groupe porte cette imagerie. J’y vois cependant les problèmes que cela pose. A quoi ressemblera le téléphone dans 10-15 ans ? Que se passe-t-il avec toutes les données connues sur chaque individu ? Prends les Google Glass par exemple, est-ce que dans 50 ans, ce ne sera pas un implant qui pourra lire nos pensées ? Je me pose ces questions, tout comme The Starset Society. Ou encore les imprimantes 3D, demain elles seront capables de tout faire. Mais qu’elle sera l’impact sur l’emploi ?

Chez nous, des années 50 aux années 90, le seul but était d’être meilleur que les Russes (rires). Mais qu’est le but maintenant ? S’enrichir, oui, mais à quel prix ? Starset se pose ce genre de question et nous les posons au public.

Que ce soit dans vos clips ou sur scène, Starset met l’accent sur une imagerie très sci-fi. Est-ce que c’est spécialement attaché à la période de ce premier album et cela pourra changer, ou alors c’est dans l’ADN du groupe ?

Les choses vont changer. Ce qui ne bougera pas c’est ce côté très cinématographique/bande son de notre musique. En revanche, le thème et la narration risque de bouger même si je n’ai aucune idée de ce à quoi ressemblera le futur de Starset. En fait, j’ai l’impression que si nous faisons la même chose les gens se lassent mais que si nous changeons de formule, ils soient déroutés.

Les masques portés par les musiciens ressemblent énormément à ceux portés par les comédiens dans Minority Report, est-ce un clin d’œil ou totalement fortuit ?

La tablette que j’utilise est totalement inspirée par l’écran qu’utilise Tom Cruise dans le film, en effet ! Pour les masques, l’influence est assez diverse mais effectivement assez portée sur Minority Report. Les costumes sont la première version que nous avons et donc ne sont pas à la hauteur de ce que nous voulons mais au vu du budget de l’époque, des sacrifices étaient obligatoires. Nous travaillons actuellement sur la deuxième version, faites par une personne qui travaille sur les plateaux hollywoodiens.

Comment faites-vous pour reproduire les différentes sonorités que nous entendons sur l’album en live ?

J’utilise un « Emulator ». C’est quelque chose de très nouveau puisque nous sommes seulement deux à en avoir un dans le monde (rires). C’est comme une immense tablette et un vidéo projecteur en même temps puisque je peux aussi projeter des vidéos - malheureusement ce ne sera pas possible ce soir en raison de la configuration de la salle – mais aussi travailler sur le micro, sur les effets électroniques, etc. J’ai découvert cet objet en surfant sur le net, en fouillant un peu partout et je l’ai tout de suite trouvé extraordinaire.

Quels sont vos plans après cette tournée européenne ?

Nous tournons un clip pour "Halo" puis nous partons en tournée avec The Pretty Reckless et Halestorm. Et pour l’été, nous faisons des festivals aux USA avec notamment Slipknot, Breaking Benjamin ou même Linkin Park. Nous avons de la chance mais nous espérons pouvoir faire les festivals européens l’an prochain parce que c’est très important pour un groupe américain qui souhaite s’exporter.

Dernière question et petit rituel, peux-tu me citer des cinq groupes favoris ?

Waouh. Que c’est dur… Hum alors : Deftones, Sigur Ros, Karnivool. Mais que c’est dur en fait ! C’est vraiment suivant des périodes mais les trois précédents sont vraiment ceux qui ressortent à chaque fois. Au lycée, j’étais obsédé par Metallica mais je n’ai pas écouté une chanson du groupe depuis au moins trois ans. C’est trop dur. Je vais te donner les cinq groupes que j’écoute le plus en ce moment, c’est plus facile pour moi : Deftones (encore et toujours), Karnivool, Cristal Castles, Phoenix, The 1975.

C’est tout pour nous, merci beaucoup Dustin pour ton temps et bon courage pour le concert !

Merci La Grosse Radio Metal et merci la France de nous accueillir, j’espère que vous allez aimer le concert ce soir et notre album bien sûr !



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