A Forest of Stars – Beware The Sword You Cannot See

Attention, les tarés sont de retour!

Rappelez-vous en 2012, A Forest of Stars nous avait sorti un album complètement décalé avec son univers propre et inattendu. Ils nous avaient émerveillés avec leur musique complètement barrée avec leur troisième album. A shadowplay for yesterday était plus varié plus complexe, alternant pistes sentimentales décadentes et désespérées, poussant les portes de l’univers du cabaret d’une époque victorienne lointaine.

Mais rassurez-vous quand même puisque AFOS reste tout de même dans une architecture musicale singulière et déconcertante.

Très Anglais, « Drawing Down The Rain » propose du violon sur des riffs bien tranchés. Mélange toujours aussi improbable en black metal pour la voix (mais ce n’est pas toujours le cas) et baroque avec les chœurs féminins. Esprit théâtral, voix possédée comme celle d’un acteur anglais récitant du Shakespeare avec un gros blast en fond sonore. Beau comme la campagne anglaise sous la pluie.

Belle intro, mixant riffs et instruments à cordes avec une voix agressive sur « Hive Mindless » puis basse et orgue nous faisant passer à autre chose dans un esprit progressif. À l’écoute de leur musique nous sommes toujours dans l’attente de ce qu’ils nous ont préparé pour la suite. Les morceaux suivent leur propre logique déconcertante. Les changements d’ambiances sont légions comme avec « A Blaze of Hammers » qui possède une structure black metal avec de jolies mélodies et des riffs gras et saturés portés par une voix angoissée.
 

A Forest of Stars


Ensuite, « Virtus Sola Invicta » est construit de la même manière, et à la longue cela peut lasser l’auditeur à moins de maîtriser parfaitement l’anglais afin de vivre pleinement les histoires sordides qui y sont racontées.
Sans compter que la flûte de Katheryne, Queen of the Ghosts (elle s’occupe du violon aussi), donne ce côté prog 70’ à la Jethro Tull ou encore à la « Baby Night » de Sweet Smoke.

La grosse partie de l’album c’est « Pawn on the Universal Chessboard » avec ses  6 parties en commençant par « Part I: Mindslide », aérien, léger, voix féminine, intro qui fait office d’une intro floydienne.
« Part II: Have You Got A Light, Boy? » (Référence à « Have a Cigar » de Pink Floyd?) piano guitare guilmourienne, planant… si ça ce n’est pas un hommage c’est alors du plagiat…

« Part III: Perdurabo »  ça se réveille, la musique est bonne mais il est vrai que la voix narrative est rapidement soulante à l’image de la cinquième partie qui serait plus digeste sans les interventions linguistiques de Mister Curse.

A Forest of Stars


Ceux qui ne connaissent pas encore l’œuvre du Club des Gentlemen et qui aiment tout ce qui est difficilement classable vont se régaler avec ce voyage interstellaire. Ceux qui connaissent déjà resteront sur leur faim en se souvenant du précédent opus, œuvre plus longue, époustouflante et baroque.

Généralement quand on demande aux artistes ce que signifie l’illustration qu’ils ont choisi pour la pochette, ils nous répondent invariablement « faites-en vous-même votre propre interprétation… ». Bon, alors tentons une explication. Leur musique à l’image de l’artwork, c’est l’histoire du serpent qui se mord la queue : est-ce le côté satanique du serpent qui s’inocule son propre venin (ouroboros) lui permettant ainsi de découvrir la connaissance universelle ou l’image de musiciens tournant en rond, perdus dans leurs propres structures musicales complexes, enfermés dans un cycle dont ils ne peuvent plus sortir ?

 

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...