Zuul FX – The Torture Never Stops

Au jeu du métal français, dans la famille « qui bourrine bien », je voudrai ZUUL FX ! Bonne pioche. Ca fait déjà 4 ans que le gang nous a laissé sans nouvelles ou presque, 4 ans depuis l’excellent Live Free or Die. Les franciliens ont tourné, se sont vus offrir quelques opportunités opportunités en dehors de nos frontières, et ont sorti un DVD, de sorte que si nous public avons pu avoir l’impression que le groupe étaiten pause, il n’en était rien, comme vous l’explique Steve dans son interview. Oui, ZUUL FX revient et il n’est pas content ! Ce nouvel opus au titre prémonitoire balance la purée sans vergogne. Son prédécesseur ne faisait déjà pas dans la dentelle, avec des influences entre FEAR FACTORY, MACHINE HEAD, SLIPKNOT et consorts, mais là, The Torture never Stops évacue toute velléité Metalcore pour un rendu moins immédiat et cherche ainsi à creuser son identité.

     Steve et ses potes n’ont pas changé leur fusil d’épaule, personne ne s’étonnera de ne pas trouver de comptines sur la fabuleuse histoire de roro le gentil lapinou. Un titre comme « The Maze » prend un malin plaisir à piétiner le dit lapinou à coups de rangers juste qu’à ce qu’il ne reste plus qu’une petite flaque sanguinolente, le break avec solo dans un style PANTERA étant l’occasion rêvée de fêter la mise à mort de cette sale bête. Jamais ZUUL FX n’avait été aussi sombre et énervé, le tout avec une production maison pour un son brut de décoffrage. « Dancing around Death », outre son titre évocateur, résume assez bien ma pensée, avec une fois de plus un solo très Dimebag Darrell.

     Si avec ZUUL FX on cherche juste une dose de metal bourrin efficace pseudo trippant aux relents ricains (voir les influences pré-citées), pas sûr que ce nouvel album nous comble, si on juge que Live Free or Die n’est pas le genre d’album qui vieillit très bien, ça fait plaisir. Les passages en voix claire sont toujours là, souvent originaux (le côté synthétique de la voix de Steve sur le break de « Beat the Crap out »). Le changement dans la continuité en somme, Steve et sa bande ne cherchent pas à révolutionner leur façon de faire mais à l’approfondir.

    Après tout, l’évolution discographique de ZUUL FX est assez typique des bons groupes : le premier album fait office de carte de visite et laisse voir le potentiel, le suivant marque de gros progrès à tous les niveaux, compo, production, avec des refrains bien catchy, et le 3e est là pour affirmer l’identité du groupe et montrer s’il est là pour durer ou pas. A ce titre, The Torture never stops n’est pas une réussite totale. Malgré le côté moins évident des compos, on regrette un peu que le groupe n’ait pas poussé le délire plus loin et semble hésiter. Quitte à donner une couleur plus synthétique à l’album, pourquoi ne pas y aller franchement et ajouter quelques samples, une nappe de clavier inquiétante ici ou là, juste histoire de pimenter un peu les choses ? D'autant que Live Free or Die n'était pas avare en petites trouvailles sonores qui habillaient efficacement l'ensemble.

     La production Maison, claire et brute, ne leur en a peut-être pas laissé le loisir, mais on regrette parfois un espace sonore un peu terne. Niveau instrumental, pas grand-chose à redire, la maturité est bien là. Le guitariste Karim se lâche donc en lead, niveau batterie, Clément est excellent, avec sans doute un côté métal plus marqué que son prédécesseur (il nous sort de ces blast beats le salaud), tout juste pourra-t on lui reprocher d’utiliser à fond les triggers pour un rendu un poil monocorde. Encore une fois, pourquoi pas se diriger vers un rendu synthétique, encore eût-il fallu y aller à fond, car ici le rendu global reste un peu terne.

     Malgré ses indéniables qualités, dont une force de frappe certaine et un chant toujours aussi original, on ressort de l’écoute de cette galette sans avoir ressentile grand frisson. L’intention est louable, le résultat manque d’une plus grosse prod’ et de trouvailles sonores pour atteindre pleinement ses objectifs. Tout le monde ne peut pas se payer un Colin Richardson, c’est la dure réalité. Cela étant dit, ZUUL FX continue de marquer des points. Gageons qu’avec l’expérience acquise (c’est la première fois que nos amis s’autoproduisaient), ils pourront doter leur prochain bébé d’une puissance de feu autrement plus accrocheuse.

Ma note : 7/10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :