En suède, entre le froid et les chutes de rennes, on aime la vie ! Ce n’est pas Lifelover qui nous dira le contraire !
hahaha... hum hum !
Le groupe suédois de black metal/rock dépressif sort en effet pour la Saint-Valentin leur quatrième album Sjukdom ("maladie" pour les non suédophones comme moi même) chez Prophecy Productions.
Les thèmes de l’opus varient apparemment de la mélancolie profonde au désespoir, ce qui va dans la continuité des albums précédents.
La musique de Lifelover semble donner une très grande importance au textes, chose qui m’est complètement passé au dessus étant donné ma non suédophonie pré-citée. Les morceaux se construisent ainsi sur une alternance de passage parlés/hurlés et instrumentaux avec parfois de rares passages chantés (dans le grave et complètement de surcroît). S’intercalent aux habituels long riffs de guitares en power chords en croches, des passages plus calmes où sont utilisés à profusion des guitares claires avec delay, parfois passées à l’envers (comme sur l’introduction de "Bitterljuv Kakophoni").
En somme rien de très nouveau sous le soleil (enfin en ce moment en Suède il doit plutôt faire nuit...), ce qui fatigue d’autant plus vite que la production très amateur de l’album ne parvient que très difficilement à provoquer l’immersion nécessaire à l’écoute de cette musique. Je m’explique : comment pouvez vous essayer de rentrer dans l’univers sonore d’un tel projet quand du début à la fin le mixage des morceaux ne change pratiquement jamais (et notamment le son et le placement des guitares), quand à chaque fois qu’une voix entre en scène elle est accompagnée d’un delay (écho) réglé à la noire, et qu’une horrible batterie logicielle viens vous abrutir les oreilles des ses échantillons mille fois entendus et jamais réglés de façon à sonner correctement? c’est à dire à la manière d’un vrai batteur.
Petit rappel de l’utilisation d’un logiciel de batterie en MIDI. Les principaux paramètres sont pour contrôler le «jeu» du logiciel sont les suivant : rythmes (toutes valeur jouable à toute vitesse y compris des valeurs non-humainement jouables), vélocité (qui contrôle la force de la frappe chose d’une importance CAPITALE dans le jeu d’un batteur). Ici nous avons affaire à une batterie logicielle réglée constamment à la valeur de vélocité maximum (vous imaginez un batteur qui frapperais tous ses fûts de la même manière sur 56 MINUTES????) et toujours exactement sur les temps, carrée comme... une boîte à rythme. Quand on à un logiciel de batterie réaliste, il faut passer du temps pour le régler sinon... ça sonne vraiment pourrave... c’est très chiant à faire sur un album entier (et croyez moi, pour l’avoir fait et pour le faire encore, je sais ce que c’est...) mais si ce n’est pas fait le résultat est catastrophique.
Ce point ajouté au coté extrêmement répétitif des morceaux, et à l’intervention anecdotique du piano pour faire deux trois mélodies par-ci par-là rends l’album globalement assez ennuyeux, malgré certaines excellentes idées, comme l’utilisation de sons d’archives (vraisemblablement de la télé américaine ou de films des années 50/60) dans "Led By Misfortune" ou "Homicidal Tendencies". De plus sur les trois préposés aux chants et paroles, un seul se tire du lot avec son lot d’intérêt et d’originalité (celui qui commence le morceau "Led By Misfortune").
Mais je crois que le pire pour moi à été la déception que j’ai eu, en comparant leur précédent EP Dekadens et Sjukdom. Si vous avez la curiosité, allez l’écouter. Il y à un vrai batteur, des compositions d’une bien plus grande qualité ("Destination: Ingenstans") et une vrai production (pas du Metallica mais bien mieux déjà).
C’est bien dommage qu’un quatrième album sonne comme une démo.
Note : 4/10