Il n’y a pas à dire, la programmation musicale proposée par le Forum de Vauréal est tout de même extraordinaire pour cette petite salle basée en région parisienne. Malgré son éloignement et sa difficulté d’accès pour les parisiens, elle peut se vanter jour après jour de pouvoir épingler de très beaux noms sur son tableau de chasse. Et avec le concert de ce soir, c’est une légende vivante de la musique qui investit le Forum. Ian Paice, le batteur de Deep Purple et seul membre à y avoir tenu les baguettes depuis sa création, est l’invité du cover band Purpendicular. Et inévitablement un grand batteur sur une petite scène, cela attire du monde, si bien que le forum affiche complet pour cette date.
A 21h montre en main, Purpendicular monte sur scène et Robby Thomas Walsh, le chanteur, s’empare du micro pour annoncer la présence de l’invité très spécial du jour. Ian Paice déclare quant à lui, avec son humour typiquement britannique, que Purpendicular maîtrise son sujet et que si le concert comporte la moindre erreur d’exécution, il sera le seul à blâmer.
Tout le monde s’installe et c’est le morceau « No One Came » qui est interprété en premier lieu. Immédiatement, on remarque le mimétisme scénique et vocal du leader avec le Ian Gillan de la grande époque de Deep Purple. Les musiciens sont tous carrés et font véritablement honneur à leurs modèles. Mais bien évidemment, c’est vers le fond de la scène que tous les regards se tournent, pour admirer chaque geste, chaque roulement et chaque mimique du batteur. Celui-ci semble littéralement s’éclater à reprendre des morceaux issus de toutes les périodes du groupe (même le Mark VIII sera mis à l’honneur avec « Hell to Pay » et « Après-Vous » issus du récent et excellent Now What ?!), preuve que le batteur a contribué à l’écriture de bien des classiques du rock et du metal.
Malgré quelques petites erreurs telles que l’intro de « A Simple Song » qui dérive maladroitement sur « When a Blind Man Cries » (preuves qu’il est difficile d’être parfaitement en phase avec trop peu de répétitions) on apprécie le niveau de tous les musiciens. Frank Panê, le guitariste de la formation s’inspire plus de Steve Morse dans l’attitude et le son que de Ritchie Blackmore, avec un « Contact Lost » très bien interprété. Il est à l’aise sur la majorité des soli alors qu’il est tout de même risqué de tenir la comparaison avec les musiciens sus-cités. De son côté, Corrado Solarino (claviers) est un peu plus effacé mais ses parties d’orgue hammond rendent toutefois hommage au regretté Jon Lord de la plus belle des manières.
Mais c’est réellement Robby Thomas Walsch qui étonne le plus. Il est en effet capable de chanter « Child in Time » de façon convaincante, et même si ses cris n’atteignent pas ceux du Ian Gillan du Mark II, il est tout de même plaisant de pouvoir écouter ce morceau sachant que le Mark VIII ne l’interprétera sans doute plus jamais. En véritable caméléon vocal, Walsch parvient également à s’emparer des hymnes du Mark III tels que « Mistreated » ou « Burn », avec une voix rocailleuse digne de David Coverdale.
Deep Purple n’étant pas ce qu’il est sans les longues improvisations qui le caractérisent, il est donc normal que Purpendicular s’essaie à l’exercice avec brio. Ainsi au cours de certains medley on croise aussi bien « Speed King », que « Long Live Rock n’ Roll » de Rainbow ou « Space Truckin’ ». Les jams sont littéralement transcendées par Paice qui sait insuffler à la fois groove et puissance, par son jeu de batterie jazzy et rock à la fois. D’ailleurs le batteur a le droit à ses cinq minutes de solo. Si l’exercice du solo (particulièrement pour cet instrument) n’est pas habituellement du goût de votre serviteur, autant dire qu’ici c’est un régal et que dans le cas de Ian Paice, ce genre de bravoure égocentrique est totalement justifiée tant l’homme s’avère être né pour cela.
Même si Purpendicular est considéré comme un tribute band de Deep Purple, le groupe vient tout juste de sortir son premier album et interprète un titre original, « Somebody Done it » , qui bien que dans la lignée du Pourpre Profond, parvient à insuffler une touche plus personnelle. C’est d’ailleurs sur ce titre que Ian Paice est le moins à l’aise, ce qui est normal puisqu’il s’agit sans doute d’une de ses premières interprétations du morceau.
Les hymnes se succèdent et vient déjà l’heure de jouer LE tube de Deep Purple, celui qui s’inspire de l’incendie du Casino de Montreux. « Smoke on the Water » et son riff bien connu de tous met tout le monde d'excellente humeur, à la fois sur scène et dans la salle, preuve de son caractère intemporel.
Avant le rappel, Ian Paice s’empare du micro et une nouvelle fois fait preuve de son humour britannique : « Vous savez très bien ce qu’il va se passer, c’est le moment où on va faire semblant de se retirer, vous allez applaudir et on va revenir jouer le titre que vous savez…autant rester sur scène ». Et en guise de rappel, c’est le classique « Highway Star » qui termine ce concert dans la joie et la bonne humeur.
Si la présence de Ian Paice à l’affiche est sans aucun doute ce qui a constitué la motivation principale pour que le public vienne voir Purpendicular, les musiciens ont parfaitement su faire revivre les grandes périodes de Deep Purple avec brio. Sans singer leurs aînés, Purpendicular aura eu l’effet d’une machine à voyager dans le temps et aura visiblement marqué les esprits.
Setlist :
No One Came
Hell to Pay/Après Vous
Bad Attitude
Watching the Sky
Child in Time
A Simple Song/When a Blind Man Cries
Mistreated
Somebody Done it (Purpendicular song)
Black Night/Long Live Rock n’ Roll/Roadhouse Blues/Black Night Reprise
Contact Lost/Difficult to Cure/Cascades
Speed King/Bass solo/Drum solo/Burn/Not Fade Away/Speed King Reprise
You Fool no One
Space Truckin’
Soldier of Fortune
Keyboard solo
Perfect Strangers
Smoke on the Water
Highway Star
Photographies : Watchmaker
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Merci au Forum de Vauréal pour leur accueil.
